Les services de renseignement américains ont reçu, ces deux derniers jours, des informations précises sur un complot visant plusieurs sites dans les quartiers financiers de New York et de Washington. C'est ce qu'a rapporté hier, en tout cas, la chaîne américaine CBS, qui n'a pas cependant cité le réseau d'Al Qaîda comme étant le commanditaire de ce complot. La menace est toutefois prise très au sérieux puisque Tom Ridge, secrétaire à la Sécurité intérieure, a été amené à annoncer le passage au niveau d'alerte « très élevé » (orange) pour Washington. La capitale des Etats-Unis n'a pas de quartier financier à proprement parler, mais le bâtiment abritant le Trésor se trouve tout à côté de la Maison-Blanche et le siège de la banque centrale américaine, la Réserve fédérale, est également installé au cœur de la ville. De plus, Washington abrite le siège de deux institutions financières internationales, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI).En vigueur depuis mars 2002 suite aux attentats du 11 septembre 2001, le système d'alerte pour la sécurité intérieure aux Etats-Unis comprend cinq échelons représentés par cinq couleurs (vert, bleu, jaune, orange et rouge). Le niveau d'alerte pour l'ensemble du pays doit rester, quant à lui, « élevé » (jaune). La tension est montée d'un cran lorsque le sénateur Joe Lieberman, ancien candidat démocrate à la Présidence, est venu déclarer sur CNN que « ce sont de vrais renseignements » à propos des risques d'attentats. De leur côté, le New York Times, dans son édition d'hier, et la chaîne de télévision ABC, dès samedi soir, indiquent qu'Al Qaîda est désignée, par des sources anonymes, comme pouvant être derrière ce complot. ABC précise que l'organisation d'Oussama Ben Laden aurait pour projet de faire entrer aux Etats-Unis des terroristes non arabes via le Mexique. Une femme d'origine pakistanaise, Farida Goolam Mohamed Ahmed, 48 ans, a été arrêtée le 19 juillet dernier au Texas. Elle était munie d'un passeport sud-africain, dont plusieurs pages avaient été arrachées, de 7000 dollars en liquide et d'un billet d'avion pour New York. Les autorités craignent qu'elle ne fasse partie d'une équipe. Par ailleurs, dans son communiqué, la police de New York conseille de surveiller tout particulièrement les parkings contre l'éventualité de voitures piégées ou les systèmes de ventilation, qui pourraient servir à diffuser des produits toxiques. L'avertissement fait suite à des réunions entre hauts responsables de la police new-yorkaise et du FBI (police fédérale), a précisé le New York Times. Le président américain George W. Bush, le vice-président Dick Cheney ainsi que de nombreux autres responsables politiques et gouvernementaux républicains doivent être présents à New York pour la convention du parti républicain entre le 30 août et le 2 septembre 2004. Un événement qui fait craindre le pire pour tous les services de sécurité américains. Autre menace attribuée à Al Qaîda est celle que publiera, aujourd'hui, le journal arabophone Al Quds al arabi, basé à Londres. Un communiqué d'un groupe se disant lié au réseau terroriste Al Qaîda et qui menace d'attaquer les Italiens partout dans le monde si Rome ne retire pas ses soldats d'Irak dans les quinze jours : « Nous donnons à Berlusconi quinze jours pour se retirer d'Irak. Après cela, nous ne répondrons plus de l'effusion de sang de quelque Italien que ce soit, partout, à n'importe quel moment, et nous déclencherons un séisme dans votre pays. » Signé : Brigades Abou Hafs Al Masri. Ces brigades avaient revendiqué les attentats à la bombe du 11 mars 2004 à Madrid, qui ont fait 191 morts, ainsi que le double attentat d'Istanbul en novembre 2003 (25 morts).
