Le secteur de la Justice vient enfin de retrouver, à Aïn Témouchent, l'auguste majesté qui sied à son statut d'institution où s'exerce l'un des trois pouvoirs constitutionnels. En effet, en attendant son inauguration officielle, le nouveau tribunal du chef-lieu de wilaya vient d'être occupé par les magistrats et le personnel de la justice. Ainsi, après quatre années de calvaire dans une bâtisse de recasement, suite au séisme qui avait démoli le tribunal de la ville, la justice se trouve choyée pour avoir été la dernière à avoir été servie. Le chef du parquet a manifestement du plaisir à nous faire le tour du propriétaire. Il en est surtout fier même s'il ne le montre pas derrière la digne retenue qu'il s'impose. L'entrée est imposante avec un rez-de-chaussée dressé sur un vaste perron avec deux monumentales colonnes de 20 m de haut. L'immense bâtisse est assise sur 1 055 m2 se superposant sur trois étages. C'est assurément le plus grand tribunal d'Algérie, selon également l'avis du procureur. Il y a 41 bureaux pour les magistrats et les greffiers, une salle de réunions, une salle d'auditions, une bibliothèque, une chambre forte, une cuisine, un réfectoire et deux salles d'audiences. Celles-ci disposent même de sonorisation avec amplificateurs en leurs quatre coins, ce qui n'imposera plus à l'assistance d'être obligée de deviner ce qui se dit au cours des débats. De l'intérieur comme de l'extérieur, le blanc cassé domine, ajoutant à l'éclairage naturel une douce clarté. Le marbre est sobre, sans clinquant comme pour le reste. Quant à l'équipement, il est partout flambant neuf. Le mobilier est stylé et le micro-ordinateur trône partout. Adieu les pitoyables conditions de travail et l'exiguïté, celle des couloirs dont le moindre centimètre était occupé par les bureaux et qui donnaient l'impression d'un personnel pléthorique croulant bizarrement sous des tonnes de paperasseries ! Aujourd'hui, il y a même de la place inoccupée. L'institution, chef-lieu de wilaya oblige et charges d'affaires plus nombreuses, vient même de bénéficier du renfort d'un deuxième procureur adjoint. L'on s'affaire déjà à mettre en place pour bientôt le guichet unique, mais, d'ores et déjà, tout citoyen peut obtenir, dans un délai d'une heure, son casier judiciaire quel que soit son lieu de naissance. On apprend que le choix du terrain pour la future cour a finalement été arrêté. Elle sera érigée sur l'espace qu'occupait l'entreprise EMIS. Six logements de fonction attenant au tribunal ont été construits et équipés pour soustraire les magistrats du souci de chercher demeure.