Avec plus de 20 000 habitants, son site merveilleux fait de plages au sable d'or, ses lumières et ses couleurs, ses reliefs et ses senteurs, Chetaïbi, chef-lieu de daïra, n'arrive pas à décoller sur tous les plans. Située à une cinquantaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya , elle figure sur la liste des communes économiquement sinistrées. Avec la réalisation de la route Berrahal-Tréat-Chetaïbi et l'amélioration de la situation sécuritaire, un léger mieux est perceptible. La commune semble vouloir se réveiller. Sa population se prépare à accueillir des milliers d'estivants en provenance de toutes les régions d'Algérie, y compris celles du lointain Sud, de Tamanrasset à Béchar. C'est pourquoi, malgré son bien maigre budget annuel, la commune veut transformer la ville en un tapis de nature en cherchant à créer une mosaïque de formes et de couleurs pour attirer le maximum de touristes. En cette fin de mois de mai, sa population, qui vit avec cette constante peur du lendemain, s'est remise aux senteurs, aux cultures et aux paysages situés entre plaines et plateaux. Beaucoup d'habitants parlent des vestiges de leur localité, qui témoignent d'une terre jalousement convoitée pour ses richesses. Couleur lavande au pied de l'Edough, jaune du blé dominant des petites surfaces céréalières et des clairières à partir de Berrahal en passant par Tréat, vert des forêts de chênes-lièges et blanc de la lumière omniprésente sont les caractéristiques du paysage de Chetaïbi. Avec ses maisons et ses mosquées accrochées à flanc de montagne, les pieds dans l'eau de la grande bleue et ses plages aux couleurs émeraudes, Chetaïbi paraît instable. Les investisseurs rechignent à se lancer à cause du problème d'eau potable. « A Chetaïbi se pose avec acuité le problème de l'eau potable. Résolu, je peux affirmer que mêmes les plus grands tour-opérateurs du monde s'intéresseraient à Chetaïbi. Tout récemment, des représentants d'une firme koweïtienne spécialisée dans l'hôtellerie et le tourisme ont visité différents sites de cette commune pour un éventuel investissement. Ils ont été éblouis par la beauté incomparable du site de Chetaïbi qui mérite bien son titre de plus belle baie du monde », a affirmé Nourredine M., un homme d'affaires algérien, désireux d'investir dans l'hôtellerie et la restauration à Chetaïbi. Le passage des représentants d'un groupe saoudien spécialisé dans le tourisme n'est pas passé inaperçu dans cette localité. Chacun commente cette visite à sa manière. Du côté des services de la wilaya, le secteur du tourisme semble être entouré d'une certaine confidentialité. L'on persiste toujours à vouloir maintenir dans l'ignorance l'opinion publique.
