Abdelhamid Mehri « J'ai connu Salah Boubnider tout petit, lorsqu'il était élève dans ma classe à Oued Zenati. Ensuite, en tant que militant dans la cellule PPA de la même localité, dont j'étais responsable. Son engagement à la cause nationale lui a permis de faire un long chemin. Patriote sincère, le défunt était connu pour son franc-parler et ses grandes capacités de responsable. Ce sont ces qualités qui ont permis à Si Salah d'être l'un des principaux chefs de la révolution armée. Il a commandé la Wilaya 2 pratiquement du début jusqu'à la fin de la lutte armée. De ce fait, le colonel Boubnider figure parmi les rares rescapés des chefs de l'ALN. L'Algérie perd un de ses illustres enfants. » Bachir Boumaza « Du temps de la lutte armée, l'homme était connu comme étant un grand baroudeur, doué d'une connaissance exemplaire en matière d'organisation militaire. Ce qui, à mon sens, ne cadrait pas avec son profil suite à sa reconversion en homme politique. Je me souviens être entré en conflit avec le défunt au début de l'indépendance. Il s'était toujours illustré comme un esprit indépendant et s'était situé dans l'opposition. Il avait sa propre conception de la démocratie. On le situait dans la catégorie des gens “difficilement gouvernables”. Une particularité propre au colonel Sawt El Arab qui reste une grande figure, forçant le respect. » Commandant Azzeddine « Il ne cessait pas de nous expliquer sa conception de l'opposition. Etre opposant ne veut pas dire haine, disait-il. D'ailleurs, c'était son leitmotiv lors de son passage au Sénat. Il voulait contribuer à ce que la Chambre haute du Parlement joue pleinement son rôle pour la construction de la démocratie. J'aimais beaucoup cet homme que j'appelais affectueusement Aami Salah. En 1945, il avait fait de la prison dans le Constantinois avant d'être transféré à Serkadji à cause de son appartenance au mouvement nationaliste. L'histoire retient aussi qu'il a été l'un des principaux chefs de la Révolution algérienne. A la tête de la Wilaya 2, il avait su déjouer les plans machiavéliques du 2e Bureau de l'armée française, et ainsi, il a avait évité l'effusion de sang. » Réda Malek « Si Salah était un militant de la première heure. Ancien de l'OS, il a mené la Révolution du début jusqu'à la fin, à la tête de la Wilaya 2. Nous retenons qu'il était resté à l'intérieur et n'avait jamais quitté son commandement. La disparition de Salah Boubnider est une perte pour tous les Algériens. »