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Le dernier des compagnons de Didouche et de Zighoud
ABDELMADJID KAHLARAS TIRE SA REVERENCE
Publié dans L'Expression le 12 - 12 - 2006

«Il s'est distingué par sa loyauté, son courage, son intégrité et son impartialité», selon Mehri.
L'homme est parti discrètement sans faire de bruit. Les habitants de Mohammadia sont surpris par l'impressionnant cortège funèbre qui l'accompagne à sa dernière demeure au carré des martyrs d'El-Alia. Ils sont doublement surpris par le nombre de personnalités de l'Etat qui sont venues lui rendre un dernier hommage.
Ils le connaissent depuis longtemps. Ils retiennent de lui cette modestie qui le caractérise. Il n'a jamais manifesté une quelconque arrogance envers ses voisins. Il était au contraire très respecté et amical avec ses voisins. Ils ne disent de lui que du bien. Il n'a jamais refusé d'apporter son aide à celui qui le sollicite ou fermé sa porte aux nécessiteux, reconnaissent-ils. Il a vécu simplement. Peu de gens savent qu'il souffrait, en silence, des séquelles d'une blessure qu'il traîne au niveau du pancréas.
Adbelhamid Mehri a lu l'oraison funèbre jeudi dernier, en présence des sommités de l'Etat. L'ancien secrétaire général du FLN est issu du même patelin. Il connaît l'homme pour l'avoir côtoyé depuis l'enfance. Il souligne que le défunt «s'est distingué par sa loyauté, son courage, son intégrité et son impartialité dans le jugement».
Abdelmadjid Kahlaras est né en 1930, à Oued Zenati, l'année du centenaire de la colonisation de l'Algérie. Son enfance sera marquée par la naissance de l'association des Ulémas et du PPA-après la dissolution de l'Etoile nord-africaine (ENA). Adolescent, il est pris dans la nasse des événements de mai 1945 dans son village natal. Ce sera le baptême du feu. Il rejoint l'école El-Ketania à Constantine. La politique le prend à bras-le-corps. Il fait partie de la cellule estudiantine du PPA. Il rejoint ensuite l'OS. Lorsque la crise au sein du parti éclate, il observe la neutralité. Il ne veut en aucun cas entrer dans le conflit qui, en vérité, concerne ses aînés. Il adhère cependant à l'idée du Conseil révolutionnaire d'unité et d'action (Crua) qui se veut être une voie médiane entre les centralistes et la direction du PPA-Mtld. La crise couve puis éclate au grand jour. Les jeunes militants prennent la décision historique de passer à l'action. C'est la naissance du FLN.
Abdelmadjid, comme tous les jeunes de sa génération, rejoint sans hésiter le FLN. Il est aux côtés de Didouche Mourad, le premier responsable de la Wilaya II du Nord constantinois. Didouche tombe au champ d'honneur dès les premiers mois de guerre. Il est remplacé par Zighoud Youcef. Abdelmadjid fait partie du noyau. Il prend part aux actions du 20 août 1955, connu désormais sous l'appellation de bataille d'El-Harrouch ou de Nord constantinois. Il devient ensuite chef de zone. Mehri relève que «Si Abdelmadjid a su déjouer les complots». Il entend par cette phrase la «Bleuite» qui avait fait des ravages dans les Wilayas III et IV. La Wilaya II fut épargnée des purges internes parce que les principaux artisans de la révolution de Novembre 1954 en sont issus. On peut citer Rabah Bitat, Didouche Mourad et Zighoud Youcef et des noms prestigieux comme Abdelhafidh Boussouf, Lakhdar Bentobal, Ali Kafi, Salah Boubnider, etc. Il y avait, en conséquence, une maturité certaine chez ces hommes qui ont marqué de leur empreinte la révolution en marche.
L'arrivée de De Gaulle et du plan Challe ont mis les maquis à rude épreuve. L'un de ses anciens compagnons confie: «Les rares armes que nous recevions étaient inadaptées. Une arme automatique anglaise qui nous bouffait des centaines de balles à la minute était inutile. On préférait les armes françaises qu'on dérobait à l'ennemi.»
La Wilaya II décida alors de créer de petits groupes mobiles pour surprendre. Si Abdelmadjid est au centre de cette innovation. Il deviendra membre du Cnra avec le grade de commandant.
Pendant l'hiver 1960, il tombe dans une embuscade. Il reçoit deux balles au niveau des côtes, mais réussit à s'enfuir. «Il a perdu beaucoup de sang à cause d'une hémorragie interne», raconte son frère Slimane qui était avec lui au maquis. «Comme il était robuste, nous avions fabriqué un brancard de fortune pour le traîner, mais on a eu des difficultés énormes à le porter. Le docteur Toumi a dû lui pomper le sang de ses entrailles avec une seringue», ajoute-t-il. Il a survécu. Mais il ne rejoindra pas Tunis. De nouveau, la crise de l'été 1962 le met face à des choix difficiles. Il demande carrément à Boumediène de prendre le pouvoir au lieu de tergiverser. Après le coup d'Etat de 1965, il le convoque et lui confie une mission. Mais les gradés de l'armée française ont été promus. Boumediène les a tranquillisés en prenant position lors du congrès d'avril 1964.
Si Abdelmadjid quitte l'ANP pour se consacrer à l'éducation des ses enfants. Il a peut-être fait le bon choix. Ces enfants ont pris de sa modestie et de sa disponibilité envers leur prochain. Il a réussi le pari de former une nouvelle génération qui devra, un jour ou l'autre, s'affirmer.


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