Le dénommé R. M. T., alias Abou El Hammam, s'est rendu aux services de sécurité dans la wilaya de Skikda au courant de la semaine dernière. Le terroriste âgé de 37 ans est connu pour être l'un des chefs les plus importants de la mouvance du GIA avant de rejoindre le GSPC. Originaire de la ville de Constantine, il s'assurait avec son groupe un large contrôle de la région, « moukataâ », de l'est et qui englobe Annaba, Skikda, Constantine et une partie de Guelma. En 2003 et suite à une querelle de leadership, il égorgea un de ses rivaux dans le Constantinois et s'empara d'un important butin. Poursuivis par ses propres disciples, il ne tardera pas à voir sa tête mise à prix. Selon les aveux fournis aux services de sécurité, il utilisa l'argent du maquis pour louer trois appartements, à Annaba, Skikda et Constantine, qui lui ont servi de cache durant les dix mois qu'il a passés en cavale. Dans le même contexte, des sources concordantes font état de plusieurs offensives des forces de sécurité dans les wilayas de Jijel et de Skikda. Dans la dernière wilaya citée, le ratissage enclenché depuis plus d'un mois dans l'immense maquis de Boulaâtam, dans la commune de Boulballout (entre Skikda et Jijel), aurait permis, aux dires de plusieurs sources locales, d'encercler un important groupe de terroristes. De grandes opérations de déminage ont eu lieu pour parvenir à une immense grotte enfouie dans une zone des plus boisées du massif de Collo. Des responsables locaux affirment même que le nombre de personnes encerclées dépasserait de loin les 200 en rapportant la présence de dizaines de femmes et d'enfants. Les terroristes encerclés s'abriteraient, aux dires des mêmes sources, dans un grand tunnel utilisé par les moudjahidine lors de la guerre de Libération. Le tunnel enfoui à plus de 12 m de profondeur aurait des ramifications qui mènent jusqu'aux plages de Oued Z'hor, à l'extrême ouest de Skikda.Des opérations similaires de ratissage se déroulent également au nord de Tamalous et dans d'autres régions du massif de Collo, où persistent encore des groupuscules armés. Des échos parvenus font état d'une panique parmi les terroristes. Un état de fait apparu juste après le lancement de l'idée de l'amnistie générale et qui a emmené les plus irréductibles et aussi les plus sanguinaires des émirs de la région à menacer leurs troupes de mort au moindre soupçon. Dans cette atmosphère de doute, des proches d'une grande partie des terroristes activant dans la wilaya de Skikda (plus de 80%) rapportent que leurs enfants auraient à maintes reprises manifestés leur désir de se rendre. Une initiative qui serait retardée, selon ces mêmes sources, par la guerre de leadership qui mine actuellement les différentes franges et émirs activant dans les maquis allant de Skikda à Jijel.
