Hier, lors d'une visite de travail dans la wilaya de Skikda, Mohamed-Nadir Hamimid, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, a eu à inspecter différents chantiers dans plusieurs communes. La veille, lors d'une séance de travail qu'il a tenue avec les responsables locaux et les élus, le ministre n'a pas caché sa déception quant aux retards enregistrés en matière de réalisation des programmes de logements. Il parlera même d'une « spécificité skikdie » en avançant plusieurs exemples. « Il y a un problème à Skikda ! Dans d'autres wilayas, les programmes avancent à un rythme appréciable, alors qu'à Skikda on relève une cassure de la dynamique du développement ou peut-être que cette dynamique n'a jamais existé », dira-t-il. Il commentera longuement le lourd cumul qui s'est entassé ces dernières années et qui avoisine les 21 000 unités. Un état qui, selon le ministre, fait que Skikda représente l'une des rares wilayas où le taux d'occupation de logement (TOL) est supérieur à la moyenne nationale. Au sujet des arguments avancés par les responsables du secteur pour justifier les retards, et qui évoquent globalement le manque d'entreprises qualifiées, la nature des sols, etc., le ministre s'est contenté de dire : « C'est là des refrains qui ont fait du chemin. » Et de demander que les marchés s'octroient dans la transparence la plus totale. Dans son intervention, le ministre a beaucoup insisté sur l'obligation de réussir le pari de un million de logements initiés dans le cadre du programme quinquennal. « Le Président a promis la réception de un million de logements et nous a facilité les démarches de financement pour ne pas être en rupture de fonds. Nous nous devons de réussir ce programme. Nous sommes décidés à utiliser tous les moyens pour y parvenir et nous ne permettrons aucune négligence. Que ceux qui ne peuvent pas nous suivre partent ! », martèle-t-il. Le ministre, après avoir énuméré les quotas alloués à la wilaya dans le cadre du programme quinquennal (11 500 unités sous différentes formules), tiendra aussi à exiger qu'un lancement massif des projets en cours ou à venir soit réalisé. « Skikda est condamnée à livrer 5000 unités par an pour être au niveau des autres wilayas. Je veux aussi que les programmes en cours soient effacés au plus tard au mois de juin 2006. » Des sanctions à l'encontre des entreprise chinoises En inspectant les chantiers de construction du seul programme location-vente de la wilaya de Skikda, le ministre de l'Habitat a eu à rencontrer le premier responsable de l'entreprise chinoise chargée de la construction de 500 logements. Ce programme traîne depuis 2003 déjà et il ne serait, aux dires des responsables, qu'à 60% d'achèvement. Dans leur explication, les Chinois ont mis en exergue le manque d'effectif et les difficultés d'obtention de visas au profit de leurs ressortissants, ce à quoi le ministre a répliqué : « Le manque d'effectif est d'abord votre problème. Mais au sujet des visas, l'Etat algérien a tout mis en œuvre pour vous faciliter la tâche. D'ailleurs, notre consulat à Pékin a été instruit en ce sens. Donc, ne faites pas de la diplomatie et il vous appartient de vous entendre pour renforcer vos effectifs et vous organiser. » Sur le même ton, le ministre fera remarquer au responsable chinois que le déficit de la production théorique sur les deux chantiers de Skikda (Merj Eddib et Boulkeroua) est de 14 millions de dinars. « Vous commencez à montrer des défaillances que nous jugeons intolérables », dira-t-il avant de poursuivre : « Vous nous avez promis beaucoup de choses, mais rien n'a été fait. Vous avez pris des engagements et vous avez à les respecter sinon nous allons passer à des sanctions. » A noter que les deux chantiers de Skikda emploient actuellement 200 ouvriers chinois et 80 ouvriers algériens.
