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Journaliste ou provocatrice ?
Oriana Fallaci : Journaliste laudatrice du racisme religieux
Publié dans El Watan le 16 - 06 - 2005

« Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. »
La Boétie
Journaliste et écrivaine italienne, Oriana Fallaci est née en 1929 à Florence et vit à New York. Jeune militante antifasciste pendant la Seconde Guerre mondiale, elle se lance dans le journalisme. Elle travaillera pour les plus grands journaux de la péninsule, notamment le Corriere della Sera. Elle effectue des reportages sur tous les fronts, au Liban, au Pakistan et au Vietnam. Sa notoriété l'amènera à interviewer les grands de ce monde entre autres Xiaoping, Kaddafi, Khomeïni, Meir, Bhutto, Arafat... Ses ouvrages sont des best-sellers, notamment Un Homme, où elle immortalise Alexandre Panapoulis. A la suite de l'attentat du 11 septembre à New York, elle publie La Rage et l'orgueil, premier ouvrage pamphlétaire dans lequel elle fustige la religion musulmane, sans être inquiétée, puisqu'elle récidivera avec La Force de la raison, où elle poursuit sa croisade contre les enfants d'Allah. Attaquée pour diffamation, Fallaci s'en est sortie indemne, puisque l'Italie vient encore une fois, cette semaine, de bloquer la promulgation d'une directive européenne contre le racisme et la xénophobie. Il est vrai que ses écrits dégoulinants de haine sont régulièrement repris par les journaux italiens. Mais son statut d'auteure à succès et de journaliste chevronnée l'autorise-t-elle à s'attaquer aux autres avec autant de fanatisme et d'abus ? Dans l'écrit intitulé La Rage et l'orgueil, elle s'en prendra au rite musulman, aux immigrés et même aux Européens, à l'exception des Britanniques. Son islamophobie devenue légendaire l'éloigne du noble métier qu'elle s'était choisi. Racisme, xénophobie, intolérance, le ton est toujours acerbe. Pour elle, « L'Europe est sous la menace des hordes musulmanes ». Evoquant sa ville natale, elle considère que celle-ci a été souillée par les étrangers. « Les Somaliens ont défiguré, rempli d'excréments et outragé la place principale de ma ville. Florence, autrefois capitale de l'art, de la culture et de la beauté, aujourd'hui blessée par les immigrés arrogants qui vendent de la drogue et s'adonnent au proxénétisme. » Fallaci accuse les enfants d'Allah « d'avoir pissé sur les murs de la cathédrale et d'empester sa ville avec l'odeur et la fumée de leur cuisine ». Aborder des sujets si sensibles en incitant à la haine et à la violence semble le credo de cette septuagénaire rongée par le cancer, et qui lorsqu'il lui a été demandé de tempérer ses ardeurs et la virulence du ton qu'elle utilise pour dénigrer les autres, a persisté et signé dans son acharnement à casser de l'Arabe et du musulman d'une manière générale. Pour elle, l'Islam et non l'islamisme, est un danger imminent qui pourrait porter les valeurs civilisationnelles de l'Occident. « Si l'Amérique tombe, l'Europe tombera aussi », a-t-elle averti. « Les muezzins remplaceront les cloches des églises, au lieu des mini-jupes, nous aurons les tchadors, au lieu du cognac, nous aurons du lait de chamelle. » Dans sa tête, elle a déjà opéré les changements qui bousculeraient le mode de vie des Occidentaux appelés « à combattre et à s'opposer pour défendre leurs valeurs ». On aurait peine à croire que ces paroles haineuses sortent de la bouche d'une journaliste qui s'était distinguée, tout au long de son parcours professionnel par une manière singulière de traiter l'information. A El Mattino del Italia, où elle commença dès l'adolescence, elle se fit déjà remarquer par sa perspicacité et sa volonté d'aller au fond des choses, ce qui la confortera dans ce métier qu'elle ne quittera plus. Au fil des ans, elle se forgera une solide réputation qui attirera les plus grands journaux du monde, comme le New York Times, Life, Le Nouvel Observateur, le Washington Post et d'autres avec lesquels elle collaborera sans discontinuer...
Un combat pour la vérité
L'apogée de sa carrière sera incontestablement Un Homme, livre paru en 1979 et qui retrace la vie d'un homme qui se bat seul pour la liberté et la vérité et qui pour cela meurt, tué par tout le monde : les maîtres, les valets, les violents et les indifférents. Idole de l'extrême droite raciste, elle ne cesse de dénoncer la passivité des politiques de gauche, les pacifistes et tous ceux qui ont eu l'idée d'avoir de bonnes relations avec l'Islam. Sa bataille, si l'on puit dire, elle l'a menée contre la principale responsable de ce qu'elle qualifie de catastrophe, l'Eglise qui, à ses yeux ne se défend pas avec les dents comme le judaïsme. Les outrages à la religion que ses écrits ont suscités ne semblent guère l'inquiéter, puisqu'elle ne daigne même pas affronter les juges pour s'expliquer sur ses dérives. Déjà, lors de la sortie de La rage et l'orgueil, plusieurs associations avaient saisi les tribunaux pour tenter d'interdire cette publication. Entre autres, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), la Ligue des droits de l'homme et la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme. La défense dénonce le non-respect d'une religion et un appel à la guerre. De plus, le langage de l'auteure rappelle la rhétorique antisémite d'une certaine époque. Car Fallaci s'en prend à la spiritualité de l'Islam, elle appelle à l'élimination physique des hommes, elle ne voit aucune qualité dans l'Islam qui serait, selon elle, une religion de l'obscurantisme. Pour elle, tous les musulmans sont des terroristes, elle ridiculise la position de la prière.
Le permis de tuer
Selon la déclaration des droits de l'homme, elle porte atteinte à une culture et à une spiritualité en niant le caractère culturel de la religion musulmane, en considérant qu'elle ne pouvait admettre que l'on puisse parler de deux cultures, en refusant de mettre au même niveau la culture musulmane et la culture occidentale, établissant ainsi une hiérarchisation des cultures, ce qui est le racisme par excellence. Le lecteur des livres de Fallaci se voit ainsi délivrer un permis de tuer en bonne et due forme. « Il faut éradiquer les musulmans, car ils se multiplient comme des rats. » Elle les compare à des chiens, des lapins... « Ils sont conquérants, envahissants », décrète-t-elle... Le MRAP exige donc l'interdiction du livre de Fallaci, en vain. Il se demande si les procès Papon et Barbie auront servi à quelque chose, puisque dans ce cas précis, la justice n'a pas joué convenablement son rôle. Gallimard, éditeur habituel de Fallaci, avait pourtant refusé le livre, car il tient au respect de certaines règles fondatrices de la République française, c'est-à-dire le respect d'autrui. Or Fallaci a allégrement franchi le Rubicon en s'attaquant, avec une rare violence, à une culture et à une civilisation, ce qui a fait dire à l'un des avocats de la défense que le discours de l'auteure est « un discours d'enragé, de violence, de manichéisme », puisqu'elle avance une série de chapelets où elle avilit et salit les musulmans. « Fallaci, note-t-il, est le Ben Laden de l'écriture. Elle est une incitation à la violence. Sous couvert de son passé militant et antifasciste, l'écrivaine ne peut légitimer son livre », avait lancé un collectif de musulmans outrés par les propos insultants de l'Italienne, qui semble avoir les faveurs de la justice, puisqu' à chaque fois, elle s'en tire à bon compte. Pour des déclarations similaires, Brigitte Bardot avait été condamnée pour ses propos sur l'abattage des animaux pendant les fêtes musulmanes. Le traumatisme des attentats du 11 septembre 2001 a sans doute frappé bien des consciences, y compris musulmanes qui ont vigoureusement condamné cet acte barbare.
Condamnation du terrorisme
Fallaci ne devrait pas y trouver prétexte pour déverser son fiel, qui est une autre forme de terrorisme, plus sournois et sûrement aussi dangereux que les extrémistes de tous bords qui sèment la discorde et la mort. Soutenue par le parti italien d'extrême droite, la Ligue du Nord, qui prône la même idéologie, Fallaci est sûre que l'impunité va encore l'encourager à commettre d'autres écrits plus blessants. C'est le ministre de la Justice italien en personne qui a affirmé : « J'ai illustré au Conseil des ministres européens l'impossibilité pour l'Italie de poursuivre sur la directive européenne contre le racisme, suite au renvoi du jugement d'Oriana Fallaci pour xénophobie. » Avec les scandales provoqués par ses livres, les bornes du tolérable sont franchies. L'écrivaine, dont les écrits s'inspirent du fascisme ordinaire, est presque surprise du manque de réactions de la part de ce qu'elle appelle « les enfants d'Allah, qu'elle a réduits à moins que rien, puisque l'image qu'elle a de l'Islam est celle d'une bande de fanatiques hideux, violents, prêts à pourfendre les autres religions, dont la sienne. » La rage et l'orgueil, véritable pamphlet qui fait l'apologie de la haine, au même titre d'ailleurs que ses derniers écrits, appelant au racisme et à l'intolérance, constitue sans nul doute une provocation, une de plus, pour cette journaliste qui s'était illustrée par son professionnalisme, et qui au soir de sa vie, n'a pas trouvé mieux que ce procédé pour se mettre au-devant de la scène, reniant ses idéaux et ses engagements passés...
Parcours
Oriana Fallaci est née en 1929 à Florence en Italie. Dès sa prime jeunesse, elle s'intéresse au journalisme. Elle intègre les grands journaux de la péninsule et devient correspondante de plusieurs périodiques de renom comme le New York Times ou le Washington Post. Reporter, elle fait le tour du monde et interviewe des personnages politiques illustres comme Bhutto, Kaddafi, Khomeïni, Arafat, etc. Défiant Kissinger dans une entrevue en 1972, elle lui lance sèchement : « Vous n'êtes pas un pacifiste », appréciation qui déplaira au diplomate américain, qui reconnaîtra plus tard que cet entretien a été la plus désastreuse conversation qu'il ait jamais eue avec un membre de la presse. En 1979, Fallaci sort son fameux livre Un Homme, qui deviendra un best-seller. Vivant à New York, elle a été marquée par les attentats du World Trade Center. A la suite de cet événement, elle paubliera La Rage et l'orgueil, un ouvrage pamphlétaire contre l'Islam puis La force de la raison, qui n'a rien à envier au précédent ouvrage, en matière d'insultes et de haine raciale. Agée de 76 ans, Oriana lutte depuis plusieurs années contre le cancer...


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