On peut s'attendre à tout de la part d'un être humain. Et ce ne sont pas tous ces citoyens forcés de frapper aux portes des rédactions qui me contrediront. En prise avec tout ce qu'il y a de pervers, d'intrinséquement archaïque chez ceux qui se font un malin plaisir de leur mener la vie dure. Le consensus de l'étouffoir, de l'insouciance et du déni de droit opère jusqu'à l'excès, faisant de la quête d'une oreille diligente, d'un espace inespéré d'expression, d'une main secourable et bienveillante, une préoccupation constante. Toutes ces doléances que l'on expose dans le menu détail, ces problèmes que l'on « crache » sans retenue, ces tracas que l'on récite et défile en une litanie gorgée de dépit, de colère et d'amertume, renseignent que pour de nombreuses personnes la vie est loin d'être un fleuve paisible. Les injustices jaillissent en un flot impétueux. Les citoyens cherchent des ripostes, des palliatifs, des digues pour en contrarier le cours. Ceux qui n'ont pas la chance de bénéficier de soutiens solides ou le bras long et les épaules larges souffrent de triviales réalités. Le règlement de leurs difficultés ne se fait pas sans coup férir. Le besoin de justice s'aiguise, cherche à s'affirmer devant l'obstination des vecteurs d'inanité. A croire que les citoyens sont obligés de subir éternellement de tels comportements. Pourtant, des solutions existent. Dans certaines contrées, confrontées au même mal que nous, on installe des centres de consultation juridique pour fournir une assistance à tous ceux qui ont besoin d'aide, de conseil pour faire aboutir leurs démarches. On prodigue également une sensibilisation, une information, une médiation au bénéficie des citoyens. On veille, en définitive, à forger un Etat de droit dans une collectivité qui n'a pas l'habitude de recueillir des échos favorables d'institutions sclérosées, ankylosées par des pratiques en contradiction avec les droits des citoyens, leur prise en charge. Un exemple à méditer.