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Election présidentielle en Iran
Le spectre de la talibanisation
Publié dans El Watan le 26 - 06 - 2005

Les partisans de l'ancien maire de Téhéran, Mahmoud Ahmadinejad, ont qualifié l'élection du candidat ultraconservateur à la présidence de la République de « tsunami électoral ».
Sorti vainqueur du second tour du scrutin, qui s'est déroulé ce vendredi, avec un score inattendu de 61,69%, qui s'apparente à un plébiscite populaire, compte tenu de la personnalité de son adversaire, l'ancien Président, Hachemi Rafsandjani, donné favori, le nouveau Président iranien a provoqué une retentissante onde de choc dans la classe politique iranienne et à l'étranger. Il avait créé la surprise en se classant en seconde position au premier tour du scrutin, talonnant de près celui que l'on présentait comme étant le candidat du Pouvoir, Hachemi Rafsandjani, et coiffant au poteau les deux candidats réformateurs ainsi que l'ancien président du Parlement, le modéré Mehdi Kharoubi. Le discours populiste de Ahmadinejad, qui s'est dit fier d'être « le petit serviteur et le balayeur des rues de la nation iranienne » et qui s'est engagé durant la campagne électorale « à couper les mains de la mafia de l'argent et des clans familiaux » ; ce discours a payé. Son adversaire au second tour, Hachemi Rafsandjani, dont le nom est associé à des affaires de corruption et d'enrichissement illicite à l'ombre du système, dont il est un des piliers pour avoir occupé de hautes fonctions successivement en tant que président de la République, président du Parlement et président du Conseil de discernement, une instance d'arbitrage entre les institutions du pays, avait le mauvais rôle dans le face-à-face qui l'avait opposé au second tour à un candidat, un enfant du peuple, qui jouit d'une moralité irréprochable. Rafsandjani était pourtant sûr de son fait, conforté par le soutien du régime et des milieux d'affaires. Les puissants lobbies des secteurs de l'énergie et du nucléaire n'ont pas hésité à sortir de leur réserve pour lui apporter leur soutien. Rafsandjani a pourtant joué sur les peurs et les angoisses de la population en agitant l'épouvantail de l'islamisme radical représenté par son rival dans ce scrutin, qui a promis de réislamiser la société iranienne plus qu'elle ne l'est encore aujourd'hui avec, pourtant, le clergé aux postes décisionnels.
Un vote protestataire
Il pensait également que la cause ne pouvait pas ne pas être entendue par les jeunes - les moins de 30 ans représentent 70% de la population - et les femmes qui ont goûté aux délices des réformes engagées sous Khatami qui leur a permis d'arracher certains acquis démocratiques, même symboliques et d'ordre comportemental. Les engagements pris par Rafsandjani au cours de la campagne électorale pour renouer le dialogue avec les Américains et les Occidentaux sur une base de respect mutuel - des engagements qui n'ont pas laissé indifférents ces partenaires traditionnels de l'Iran qui ont pris leurs distances avec ce pays au lendemain de la révolution islamique - ne semblent pas avoir séduit les Iraniens, qui ont pourtant cruellement souffert de l'embargo imposé au pays. Le vote de ce vendredi des Iraniens se décline donc manifestement comme étant un vote protestataire, non pas contre les fondements théocratiques du régime, puisque le nouveau Président élu, âgé de 49 ans, se revendique des mêmes valeurs, bien que présenté comme étant un laïc dans le sens bien compris en Iran, c'est-à-dire par opposition à la caste des religieux qui jouit de titres et d'une autorité morale et religieuse. Mais c'est plutôt une sanction sévère contre la caste dirigeante du système, dont Rafsandjani est le digne représentant. Une caste qui a profité des richesses du pétrole, bâti des fortunes colossales, à l'image de Rafsandjani. Une situation qui a eu pour conséquence d'approfondir le fossé existant entre les dignitaires du régime et la population. La question qui se pose au lendemain de l'élection est de savoir ce que va faire le nouveau Président et surtout ce qu'il pourra faire en tant que chef de l'Exécutif, dont les prérogatives restent très limitées. Le véritable pouvoir se trouve entre les mains du clergé avec, à sa tête, le guide spirituel Ali Khamenei, qui a la haute main sur la justice et les pouvoirs constitutionnels. Le Président sortant, Mohammad Khamanei, sait de quoi il parle en rappelant à qui ne voulait pas l'entendre au cours de la campagne électorale que toutes les décisions prises dans le pays l'ont été de façon collégiale pour rassurer et lever les inquiétudes qui se sont exprimées dans certaines franges de la société, notamment les jeunes et les femmes qui tremblent déjà à l'idée de la « talibanisation » de Téhéran si le projet du nouveau Président ultraconservateur venait à être appliqué dans sa lettre et dans son esprit. Une manière pour Khatami de rappeler que les réformes engagées sous son mandat ne sont pas négociables, car ayant l'onction des plus hauts dignitaires du régime qui ont accepté de céder sur des questions existentielles et de paraître qui ne remettent pas en cause les fondements du système pour tenter de parfaire l'image de l'Iran à l'extérieur.
Le pragmatisme de Rafsandjani
Rafsandjani aurait représenté pour le régime le candidat idéal pour défendre et garantir la pérennité du système en place, tout en étant accepté par les partenaires étrangers de l'Iran. Vendre la République islamique sous un autre emballage, plus avenant, frappé du sceau du pragmatisme : telle était l'ambition du régime et de son candidat à ce scrutin : Rafsandjani. Ce dernier a, certes, perdu l'élection, mais pas le pouvoir. Le nouveau Président, qui fait dans la gesticulation - campagne électorale oblige -, n'ignore pas que son pouvoir à la tête de l'Exécutif est d'autant plus limité que le courant conservateur proche de Khatami, outre les places fortes qu'il occupe dans les rouages clés du système, a la haute main sur le Parlement et sur la justice. La première institution pour faire barrage à toute velléité de l'Exécutif de faire passer des projets de lois qui n'ont pas le visa du véritable pouvoir, le clergé. Et le glaive de la justice pour intimider, frapper à la tête et écarter toute tentation et dérive qui n'entrent pas dans le moule ambiant. Khatami en sait quelque chose, lui qui a ferraillé dur pendant ses deux mandats avant de capituler, et avec lui, son courant qui a été tout bonnement laminé au cours de ce scrutin.


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