Le groupe de résistance irakien, Ansar Al Sunna, présumé proche d'Al Qaîda, a démenti catégoriquement hier les informations ayant fait état de négociations entre ses représentants et des responsables américains, a indiqué un communiqué du groupe publié par des médias. Cette réaction vient à quelques heures des déclarations du secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, qui a reconnu que des contacts avaient eu lieu avec les insurgés en Irak à l'instigation des Etats-Unis. « Nous facilitons de temps à autre » ce type de rencontres, a-t-il déclaré, interrogé sur la chaîne américaine Fox. Il a refusé de préciser quand et avec qui avaient eu lieu ces contacts. « Nous démentons catégoriquement qu'il y ait eu une quelconque négociation entre l'Armée d'Ansar Al Sunna et n'importe quel croisé ou apostat », a précisé un chef du groupe, Abou Abdallah Al Hassan Ben Mahmoud. Ansar Al Sunna a, en outre, réaffirmé sa « détermination à poursuivre le jihad » en Irak, soulignant que « le jihad est le seul moyen de restaurer la dignité et la force de la nation irakienne ». Une information a été publiée par le journal britannique Sunday Times, faisant état de « négociations » entre les chefs de certains mouvements de résistance irakiens et des représentants américains, près de Balad, au nord de Baghdad, en vue de parvenir à « une accalmie » et de réduire la violence en Irak. Selon le journal, ces rencontres, qui auraient eu lieu le 3 juin puis une dizaine de jours plus tard, ont réuni quatre représentants américains et les chefs d'un certain nombre de mouvements irakiens, dont des représentants d'Ansar Al Sunna. Ces déclarations contradictoires vont jeter un peu plus le trouble auprès des observateurs dans un contexte de fort scepticisme aux Etats-Unis dans l'opinion publique et dans la classe politique, y compris parmi certains républicains, sur la situation en Irak. Il faudra peut-être jusqu'à 12 ans pour vaincre l'insurrection irakienne, a estimé Donald Rumsfeld, qui a prévenu que les troupes américaines auraient quitté le pays avant, laissant les forces irakiennes finir le travail. Plusieurs sénateurs démocrates mais aussi républicains ont récemment accusé l'administration Bush de « masquer la réalité en Irak ». Rumsfeld est dans la tempête. Au cours des dernières semaines, les responsables américains ont intensifié une campagne de relations publiques sur la situation irakienne, qui doit culminer mardi avec un discours du président George W. Bush à une heure de grande écoute.
