Les atteintes aux règles de l'hygiène et de la propreté sont parfois tellement flagrantes, ostentatoires, nocives et préoccupantes qu'elles finissent par désespérer. Ça fait froid dans le dos et ça frise l'aberration. Les rues se transforment en miroir grossissant du laisser-aller et de l'inconscience qui bannissent les principes de précaution et de prévention. Des produits alimentaires hautement sensibles et périssables s'amoncellent sur la voie publique en un bric-à-brac ahurissant. Du pain, des yaourts, du fromage, de la confiserie, des œufs... s'étalent, à ciel ouvert, défiant toutes les normes de salubrité. Des bouchers, peu soucieux de l'hygiène, installent leur marchandise juste à l'entrée du magasin. De la chair sanguinolente qui attire les mouches et autres bestioles répugnantes. Les corps du délit sont nombreux qui renseignent sur les multiples entorses sérieuses perpétrées contre la propreté qui se transforme par la nonchalance en un Himalaya, difficile à gravir. Trop dur et trop ardu pour beaucoup de gens. Par principe, décence et nécessité, le temps est venu de se pencher sur le lit du malade. Il faut « dépantoufler » sérieusement les aberrations, en ruiner la détestable alchimie. Le citoyen réclame et souhaite une volonté d'agir partout où confluent et tourbillonnent les anomalies. Remettre l'hygiène au cœur de nos attentes par une stricte application de la loi. Jusqu'à présent, la rhétorique moralisante et pusillanime, douceâtre et paternaliste, n'est d'aucune utilité. Les faits le prouvent. Les enjeux sont ceux du sens, de la légitimité et de la rigueur. Loin des bons sentiments dégoulinants.