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Sale est la ville
DRAÂ BEN KHEDDA
Publié dans L'Expression le 17 - 10 - 2007


Elle aurait pu être un exemple de propreté.
Nos villes et villages n'ont jamais, en ces dernières années, brillé par leur propreté, bien au contraire, mais ces derniers temps, la chose semble vouloir s'amplifier sous le regard vide et indolent de tout le monde, y compris des responsables de la voirie. Certes, ces derniers ont fini par abdiquer devant cette tâche incommensurable, mais un laisser-aller aussi flagrant est à souligner.
On rejette tout sur l'autre, le maire, le chef de daïra, le wali ou mieux encore le gouvernement, et pourquoi pas, le plus haut sommet de l'Etat, ce n'est jamais la faute des habitants d'un quartier, encore moins des commerçants qui, pourtant, utilisent allègrement tout espace public possible, les trottoirs étant, à eux, squattés depuis des lustres.
Evidemment, on classe dans la rubrique commerçants tous ceux qui vivent de commerce, y compris les trabendistes, un mot inventé en Algérie. Prenons l'exemple d'une petite ville de Kabylie, Draâ Ben Khedda, pour ne point la nommer, et voyons pourquoi on a atteint le fond, en matière d'hygiène et de civisme.
Certes, Draâ Ben Khedda peut tout de même être considérée comme la moins polluée des villes de son importance; les espaces verts, quasi introuvables ailleurs, peinent, certes, à résister devant les comportements de nos enfants et adolescents, hordes d'Atilla s'il en est, mais arrivent à exister tout de même.
Ces espaces de verdure existent en petit, tout petit nombre. C'est déjà un vrai miracle.
Les cités se meurent
Draâ Ben Khedda est une ville qui a grossi durant les années soixante-dix. De gare de chemin de fer et de petit village colonial, on est rapidement passé, à l'Indépendance, au rang de cité industrielle avec l'implantation de ce qui fut la Cotitex, unité industrielle (textile), qui employait jusqu'à 8000 travailleurs, et des autres unités, telle celle de la transformation du lait et le dépôt de la SNS. Bref, elle faisait bonne figure dans le paysage industriel de la région et rivalisait même avec l'autre fleuron de l'industrie nationale dans la région de Oued Aïssi, qui abritait d'autres unités importantes, comme l'Eniem. Draâ Ben Khedda est choisie également pour la construction. Sa proximité de Tizi Ouzou, chef-lieu de wilaya, et d'Alger, la capitale, fait que la ville est très recherchée et la construction va bien. Des immeubles, des villas, des maisons individuelles sont érigés chaque jour que Dieu fait. La ville s'est ainsi agrandie avec ses nombreuses cités, tels Mouldiouane, ensemble de maisons individuelles et de bâtiments en construction, la cité des 62-Logements, la Caper, ancienne cité constituée de maisonnettes individuelles, la cité des Frères Khellil, la cité dite Dallas et les 400-Logements; bref, toute la partie sud de la ville n'est plus que bâtiments, et Draâ Ben Khedda s'étend désormais sur la colline sud où toute une nouvelle ville se crée. Un quartier récent, appelé Touarès, est désormais un grand quartier de la ville. Les rues sont généralement tracées au cordeau et les trottoirs prévus et cimentés avec souvent et, à l'initiative des jeunes des cités, agréablement pourvues en arbres.
La commune a pensé à garnir les vides de ces cités en aires de jeux, du moins certains quartiers, telles la cité Khellil pourvue d'une aire de jeux très bien aménagée et la cité des 62-Logements qui, quant à elle, a été dotée et à deux reprises de jeux pour enfants. Une balançoire, un toboggan et une balancelle ont été posés par les ouvriers de la commune, mais voilà, par deux fois, des gens qui, sans doute, répugnent à voir quelque chose de beau, ont tout détruit.
Il ne faut surtout pas que les enfants du quartier s'amusent. La ville est belle et promise à un brillant et riche avenir, mais pour l'heure, elle souffre de ces petites choses qui rendent la vie impossible.
Draâ Ben Khedda est sale! C'est, hélas, presque une lapalissade que de le souligner et encore faut-il préciser que ce n'est guère la faute de la municipalité. Cette dernière a hérité de beaucoup de points noirs qu'elle essaie d'éradiquer, apparemment en vain. Il y a ce marché informel qui squatte toute la ligne de chemin de fer et aussi la gare. En ces lieux très fréquentés par les populations, des vendeurs d'articles en tous genres, du tissu à la quincaillerie, proposent aux acheteurs venus des villages environnants, et à des prix souvent imbattables, des articles souvent médiocres et de très mauvaise qualité. En fin de journée, les marchands autorisés ou non, là n'est pas l'objet de l'article, laissent sur place leurs déchets qui s'amoncellent et ce, pour la plus grande joie des rats et autres rongeurs. De temps à autre, des âmes sensibles pensent à mettre le feu à ces monceaux d'ordures, sans plus.
Anarchie et incivisme
Autrement dit, après les ordures, ce sont les fumées qui dérangent les riverains. Pis encore, en plein milieu d'une cité, celle des 62-Logements, un vendeur de sardines entasse, là, en plein air, et sans que personne ne s'avise de dire quoi que ce soit, ses caissettes vides, entraînant ainsi puanteurs et colonies de mouches. Comment ne pas souligner ces façons de faire des employés de la voirie qui s'ingénient à faire en sorte de travailler sans réellement le faire. Après leur passage, il y a toujours autant de papiers sales et d'ordures qu'avant, et cela sans compter le fait que, par incivisme ou tout simplement faute de corbeilles, les citoyens jettent leurs papiers gras n'importe où et n'importe comment.
Les trottoirs étant pleins à craquer, et disputés entre les passants et les marchands qui n'hésitent pas à se construire des baraques faites de bric et de broc et baptisées commerces. Les commerçants eux-mêmes se sont mis à imiter les trabendistes et n'hésitent pas à envahir les trottoirs, chassant les passants dans la rue. L'hygiène n'a pas droit de cité chez certains de nos commerçants qui vendent du pain directement entassé dans des corbeilles posées à même le sol et souvent près des avaloirs.
Les services publics ne sont pas en reste, et pour compliquer la vie des pauvres gens, ces services semblent passer maîtres dans ce jeu. Ainsi, aussi bien à l'agence locale de la Cnas qu'à la poste et à la banque, les files sont devenues habituelles. A la poste, un seul guichet fonctionne pour les retraits de fonds et pour les demandes d'avoir. Il faut se lever tôt le matin pour espérer une place. Qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige ou qu'il fasse chaud, les citoyens s'entassent devant cet unique guichet.
Dire que cette Recette des postes a englouti des centaines de millions pour s'agrandir et être ainsi au service des usagers, comme on le dit à la poste. Les employés semblent oublier qu'ils sont au service du contribuable qui, finalement, les paie avec ses impôts. Quand on ose une remarque, c'est tout juste si on prend le temps de vous regarder de haut, l'air de dire: «Mais que vous prend-il et qui êtes-vous pour oser ces questions?» Autrement dit, «silence, on se repose!»
Même constat au niveau de l'agence de la Cnas où le moindre remboursement est une affaire d'Etat. Seule l'agence de la Sonelgaz fait diligence, mais pour encaisser ses factures sans plus. Car si par hasard vous tombez en panne un jeudi et que vous essayez d'appeler pour une intervention, il vous faudra vous armer de patience.
Bref, rien ne va plus et Draâ Ben Khedda est à l'image de toutes nos villes, grandes et petites.
Dire que c'est la seule ville sale est tout de même une grossière erreur, Alger ne brille pas non plus par sa propreté, mais Draâ Ben Khedda, tout comme Tizi Ouzou, méritent mieux que cela, et seuls les pouvoirs publics peuvent faire en sorte qu'elles redeviennent des cités accueillantes et proprettes.
Le jeu en vaut la chandelle, surtout si l'on n'attend pas les premières pluies pour laver les rues et récurer les avaloirs. Quant aux services publics, cela dépend de leurs tutelles qui se doivent d'organiser des tournées d'inspection dans cette Algérie profonde qui souffre en silence.


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