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Troupe Aïssa oua El Kharoubia
La sémantique de la transe
Publié dans El Watan le 06 - 08 - 2005

Sous une forme ou une autre, on chante et on danse au rythme des Aïssaoua jusqu'à entrer en transe ou à se transformer en zombie insensible à tout son environnement. Etre aïssaoui, c'est refléter la culture locale avec en toile de fond la sonorité d'une « ouaâda » par dévotion à Dieu.
Au fil des années, la qualité de Aïssaoui s'est transformée en un label. Il s'agit d'un état d'esprit étroitement lié aux us et traditions d'une région sans signification propre si ce n'est une façon musicale de prier, de saluer, de rendre grâce à Dieu et en appeler à sa miséricorde. C'est aussi saluer notre Prophète (QSSSL). Ce sont tous ces aspects et bien d'autres que cultive et tente d'inculquer aux autres la troupe El Kharoubia du nom de son fondateur Hadja Kharouba de Annaba. Elle est dirigée depuis 1969 par Moncef Benouhiba. Depuis, elle ne fait que récolter les lauriers grâce à une forme de sémantique qui permet à ceux qui l'écoutent d'entrer en transe (ettahouïl). Ce qui nécessite une chorale zorna, bendir et tambourin, le tout enveloppé de mysticisme parfumé à l'encens. Née du soufisme pour les uns, des tidjania, des allaouya, des soulamia ou des barsandjia pour les autres, la musique aïssaouie symbolise également la manière de vivre de ceux qui la pratiquent. Au fil des années, elle a acquis une certaine originalité pour se transformer en une affaire de spécialistes qui l'ont élevée à l'échelon national. Le Festival international arabe des Aïssaoua de Gabès (Tunisie) à sa 39e édition ce Ramadhan 2004, en a fait une manifestation d'envergure mondiale. Via la troupe El Kharoubia, les Algériens sont devenus incontournables décrochant, au fil des années et alternativement, les deux premiers prix de cette rencontre des Aïssaoua du monde arabe. La troupe des Aïssaoua El Kharoubia de Annaba est la plus en vogue en Algérie, particulièrement dans les régions de l'extrême est du pays. Sa première participation en 2001 au Festival de Gabès patronné par Zine Abdedine Benali, président de la République tunisienne, lui avait fait goûter le plaisir des conquêtes artistiques. Pour Moncef Benouhiba comme pour beaucoup d'autres Aïssaoua, anciens et nouveaux, jeunes et moins jeunes, la musique aïssaoua est un prétexte à d'interminables parties de chant et de danse. Les textes chantés de plus en plus sur un air malouf sont d'une simplicité enfantine. Les artistes se contentent de relater des séries rimées de louanges à Dieu, au Prophète et à des saints. Au plan musical, l'esprit est encore très proche des traditions du terroir où le phrasé se limite à quelques accords choraux parfois en dissonance. C'est cette imperfection qu'a cherché à éliminer Benouhiba en se plaçant en ténor avec sa voix de stentor. L'orchestration est très sobre avec aux côtés du bendir et de la deffa, la zorna. Le style se caractérise par un rythmique en arpège. L'ensemble produit un son d'une grande clarté souple, entraînant dans un climat tendre et explosif en même temps. Avec Souk Ahras, Annaba représente un important pôle de rencontres et d'échanges entre les différentes et nombreuses troupes aïssaouas à l'est de l'Algérie. Les années 1980 sont considérées comme étant un tournant pour le développement de cette musique véritablement envoûtante. La cinquantaine entamée, Moncef Benouhiba fait figure de doyens des troupes aïssaouas. Son succès s'explique par son talent et sa voix où se mêlent la passion et l'originalité à l'origine de l'adaptation de la musique et les chants du passé à ceux du présent. Moncef Benouhiba est le créateur de la nouvelle vague des Aïssaoua avec leur frénésie moulée dans une âme futuriste. En ajoutant pour la première le violon au titre d'instrument d'accompagnement de la chorale, il a su ouvrir la musique aïssaouie aux différents courants de pensée tout en entreprenant un retour aux sources les plus profondes. Que ce soit pour les grandes commémorations d'événements nationaux ou pour les fêtes familiales, sa troupe composée de 7 personnes est toujours sollicitée. A Annaba, dans plusieurs régions de l'est du pays et différents pays du Maghreb qui ont appris à la connaître à travers le festival de Gabès, la troupe conduite par Moncef Benouhiba fait figure de star dans le milieu des Aïssaoua. « Je le dis sans forfanterie aucune, il n'y a pas meilleurs aïssaoua qu'à Annaba. C'est ce qu'ont confirmé nos amis tunisiens en nous attribuant le 1er prix des troupes aïssaouas lors du Festival de Gabès. Nous y avons participé au même titre que d'autres de 17 pays arabes. » Avec une dizaine d'enregistrements, à son actif El Kharoubia semble être en mesure de répondre aux attentes d'un public friand et plus exigeant qu'il ne l'a jamais été en matière de musique aïssaouie. « Dans ce type de musique folklorique, la créativité est un gage de l'affirmation de l'identité culturelle. En somme, prévoir un passage progressif du folklore à l'art tout en restant fidèle aux expressions originales de la culture du terroir et passer des manifestations conjoncturelles et sporadiques à une animation culturelle permanente », souligne Moncef Benouhiba, le directeur de la troupe aïssaoua El Kharoubia.

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