Après plus de trois années de négociations, le groupe algérien spécialiste des fertilisants, Asmidal, et la société espagnole Fertiberia, filiale du groupe Villar Mir, sont parvenus à un accord de partenariat signé, jeudi dernier à Alger, en présence de Abdelhamid Temmar, ministre des Participations et de la Promotion des investissements, du président de la SGP Somines et du représentant de l'UGTA, Abdelkader Malki, secrétaire national chargé des relations publiques. L'accord de partenariat porte sur la création d'un groupe industriel pour la production d'engrais. Il consacre, après une opération de fusion-absorption de deux filiales de production (Fertial d'Annaba et Alzofert d'Arzew), l'ouverture du capital social de ces deux filiales à hauteur de 66% au profit du groupe Villar Mir. Selon Abdelhamid Temmar, cette prise de participation est « une affaire stratégique qui concerne l'industrie pétrochimique ». Elle permettra, selon lui, de « contribuer à introduire l'économie nationale dans les industries de grande portée en Europe et dans le bassin méditerranéen, de renforcer le tissu industriel et de créer de l'emploi ». Tout en affirmant que l'accord représente « la détermination de l'Etat de devenir un partenaire très actif dans la communauté euroméditerranéenne », M. Temmar a tenu à mettre en exergue « la nécessité de se servir des revenus pétroliers et gaziers pour la réhabilitation et la reconstruction de l'économie nationale », et ce, en « créant de nouvelles industries et en encourageant l'investissement productif ». Pour sa part, Villar Mir, président du groupe espagnol, a indiqué que l'accord en question « revêt une grande importance », en ce sens que l'objectif de cette prise de participation est de parvenir à une capacité de production de 2 millions de tonnes de produits d'engrais, dont 3300 t/jour d'ammoniac. Ce qui placera l'Algérie parmi les plus grands pays producteurs d'engrais et d'ammoniac dans la région du bassin méditerranéen. « Une enveloppe de 167,5 millions de dollars sera destinée ainsi à la modernisation des usines de production », a indiqué le premier responsable de Fertiberia, avant d'ajouter que l'un des principaux objectifs de ce partenariat sera « d'assister et d'accompagner le secteur agricole », dont le développement repose en partie sur la qualité des produits fertilisants. Selon Villar Mir, qui compte investir près de 1 milliard de dollars pour une période de 4 ans, les négociations qui ont précédé l'accord étaient « longues, difficiles, mais transparentes » et ont abouti à ce contrat dont les principaux points concernent la construction, d'ici à 2009, d'une nouvelle usine d'ammoniac à Arzew qui « serait la plus grande au monde ». De son côté, le président de la SGP Somines, Abdelhamid Slougui, a estimé que l'ouverture du capital des deux filiales d'Asmidal « permettra, sur le plan technique, d'améliorer les rendements, la sécurité et la protection de l'environnement et d'assurer la formation qualifiée du personnel ». Invité à la cérémonie de signature de contrat, Abdelkader Malki de l'UGTA n'a pas manqué de réitérer la position de la centrale syndicale quant à la nécessité d'encourager ce type de partenariat à condition que « le partenaire social soit associé ». L'UGTA, affirme M. Malki, « ne s'oppose guère aux réformes économiques engagées par le gouvernement », mais doit s'assurer en même temps de « la protection et du développement des postes d'emploi, de la création de la richesse nationale et du pouvoir d'achat des travailleurs ». Il convient de rappeler à ce propos que le syndicat de l'entreprise Alzofert du groupe Asmidal a désapprouvé mercredi dernier, du moins dans la forme, la signature de l'accord de partenariat avec Fertiberia. Dans une conférence de presse organisée à Arzew, le syndicat a dénoncé « la mise sous silence des droits socioprofessionnels des travailleurs » et demandé que le partenaire social « soit impliqué dans le volet social de l'accord avec le futur partenaire ».
