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De la double rupture avec les hommes et leurs méthodes, le système et sa bureaucratie
Pour une autre réconciliation
Publié dans El Watan le 28 - 08 - 2005

Un projet de réconciliation nationale suppose deux, au minium, à plusieurs parties à réconcilier. Dans le projet de référendum du 29 septembre, il n'est pas précisé l'autre partie à réconcilier avec le peuple algérien.
Comment donc se prononcer quand l'autre partie est inconnue et surtout qu'elle n'adhère pas elle-même à la réconciliation ? Se réconcilier donc avec qui ? Quelles garanties a le peuple algérien qu'au lendemain du référendum l'autre partie ne continuera pas à l'ignorer et l'assassiner chaque jour qui suivra son non massif pour un oui bessif. Qui cherche-t-on à leurrer ? A quoi rime un projet qui n'en est pas un ? Ce projet n'en est pas un parce qu'il provient des mêmes hommes, des mêmes méthodes, du même système et de sa bureaucratie à l'origine de la crise multidimensionnelle du peuple algérien.
La double rupture
Tant que ce projet ne rompt pas avec les hommes et les méthodes du passé ruineux du pays qui s'est étalé et continue de s'étaler depuis 1962, il n'a aucune chance d'apporter de l'espoir. Tant que le système quasi-colonial continue à gouverner la politique et la gestion des affaires publiques en Algérie, nous n'avons aucun espoir de nous réconcilier avec nous-mêmes ou avec aucune autre partie identifiée fut-elle la main de l'étranger. Quand à l'islamisme politique, son traitement relève de la véritable démocratie qui viendra colmater toutes les brèches qui lui ont été ouvertes et où il s'est engouffré seul sans aucune opposition même celle émanant d'un pouvoir délégitimé à outrance. Un pouvoir faible et manquant crûment de légitimité démocratique ne peut, soyons certains, proposer aucune autre alternative. C'est dans la nature du régime algérien de leurrer et encore leurrer pour qu'un seul objectif perdure aux commandes, quitte à entraîner ce pays vers l'abîme profond et sans fond. Il a suffi qu'Al Djazira ouvre son canal à Ali Belhadj pour que le peuple algérien saisisse sur pièce et sur place la nature non algérienne de cet homme. Nous avons même saisi qu'il est loin, très loin, des valeurs humaines de l'Islam qui n'appelle pas au meurtre de deux compatriotes « diplomates », dont le seul tort était de servir dignement leur pays en terrain de guerre. Nous saluons encore une fois leur mémoire au nom de l'Islam divin, le seul que nous aimons et respectons et prions Allah de leur accorder sa Vaste Miséricorde et d'assister le deuil de leur famille, y compris le deuil de la grande famille algérienne que nous sommes. Messieurs, au nom de ce qui nous unit, quel pouvoir vous permet-il de vous proposer un texte sans nous consulter au préalable, voire sans associer nos divers représentants à sa finalisation. Comment voulez-vous après qu'on aille voter à son approbation ignorant ses tenants et ses aboutissants ? Tout le mal que vous avez causé et que vous continuez à causer au pays provient de cette mentalité totalitaire qui vous dispense de rendre des comptes aux citoyens que nous sommes en droit de vous réclamer. Si telle est votre conception de la gestion des affaires publiques, alors vous n'avez vraiment pas besoin de notre caution par l'urne. Nous comprenons que vous refusiez de donner à l'autre partie le statut de belligérant associé à un cessez-le-feu, mais tant qu'à y faire autant les traiter à leur juste valeur : des criminels rebelles à leur peuple et leur pays. Le code pénal suffit à enrober l'action des services d'ordre pour les mettre hors d'état de nuire. Quant à nous humilier avec vos projets de rahma, de concorde civile et de réconciliation, ils sont à présenter au premier chef, au peuple algérien à qui vous devez, vous, demander pardon de l'avoir mené en bateau jusqu'au tunnel de la mort depuis la restauration : mort physique, mort économique, mort culturelle, mort politique, mort tout court. Mohamed El Badji ne s'est pas trompé : « Nous sommes morts et avons peur de mourir. »
Pour une autre réconciliation
Un autre projet de réconciliation dit national (e) est-il possible ? En effet, qui du projet ou de la réconciliation est national ? Nous souhaitons qu'aussi bien le projet et la réconciliation soient nationaux. A ce titre, il devra être cautionné par l'ensemble de forces agissantes nationales. Un tel projet n'a de chance d'aboutir que s'il est le résultat d'un dialogue national démocratique qui tendra à mettre en place l'instrumentation constitutionnelle (1) pour concrétiser la démocratie et la vie publique de la nation. En ce sens, nous Algériens devrions nous réconcilier avec l'Etat d'abord. Tous nos problèmes du lever au coucher du soleil sont d'origine étatique. Là où vous vous trouvez, vous êtes frappés par l'absence de l'Etat ou son fonctionnement chaotique. Empruntant la route Annaba-Alger, nous rions de rage face aux plaques de signalisation routière invitant à la prudence quand l'état des routes, en certains endroits, est carrément criminel. Vos routes mal goudronnées à coup de milliards sont à l'origine de meurtres sur la route. Nous avons vu des voitures déraper sur des bosses de goudron frôlant la catastrophe finale. Par la faute de qui ? Des corrompus et des corrupteurs qui animent votre système d'Etat que nous voulons voir banni à jamais. Ceci pour dire que la réconciliation à laquelle nous appelons est celle qui mettra fin à la dérive de l'administration publique tous secteurs confondus. Etes-vous conscients que vos administrations tuent impunément sur la route, dans les hôpitaux et cliniques, au robinet, dans les écoles, dans l'environnement, dans le secteur informel au marché et tout ce qu'il charrie comme contrefaçon et absence d'hygiène à l'origine de mort d'homme. Qui s'en soucie ? On est allé jusqu'à dire que le terrorisme ne tue pas autant que la route, quelle intelligence de comparer l'incomparable. La réconciliation à laquelle nous appelons est celle qui éliminera les criminels en tous genres qu'ils soient politiques, économiques ou culturels : nous ne voulons ni de crimes gratuits ni de criminels impunis quel que soit le secteur d'activité ou le statut du criminel à la tête d'un service public. Pas d'immunité criminelle à quiconque. La réconciliation à laquelle nous croyons est celle qui donnera au peuple les moyens de contrôler l'action des services publics, leurs budgets, les résultats de leurs politiques publiques. Celle qui portera à la tête de la responsabilité publique les compétences techniques formées avec l'argent du peuple et qui attendent des jours meilleurs pour rendre l'ascenseur à leur pays et au peuple. La réconciliation à laquelle nous appelons est celle qui mettra fin à la fuite des cerveaux. Celle qui gérera les entreprises de sorte qu'on n'ait pas à payer des prix incluant la mauvaise gestion avec des salaires misérables compte tenu des richesses du pays. Un pays riche, de ses hommes et de ses femmes, de ses richesses naturelles, que vous avez appauvri et endetté pour presque rien, en tout cas, pas pour ce qu'il a rêvé entre 1954 et 1962 compte tenu de ses moyens colossaux. Nous avons plus besoin de nous réconcilier avec les hommes qui nous gouvernent qu'avec les criminels qui, sous d'autres cieux, sont combattus avec la loi et la force de la loi émanant de l'autorité légitime. Nous voulons que nos gouvernants émanent de nos urnes de cristal. La tragédie nationale que nous vivons est votre manque de confiance en votre propre peuple et son génie propre. Donnez-lui les moyens démocratiques de s'engager et vous le verrez réduire à néant tous le complots ourdis ou pas. L'Islam auquel il croit est celui d'Allah et de son Prophète (qssSl). Il n'est assurément pas celui de Madani ou de Belhadj, ni celui d'Al Qaîda ou des groupes armés contre les intérêts de leurs peuples et de leur civilisation multiséculaire. Il n'est pas non plus celui des gouvernants et des Etats corrupteurs et corruptibles. Vous avez compris que par respect à nous-mêmes nous irons voter absent comme presque toujours et c'est dommage tant nous aimerions qu'un jour notre voix compte dans notre pays parmi celles de nos compatriotes avec qui nous partageons le meilleur et le pire jusqu'à la tombe. Mais franchement, votre amateurisme nous tue, tue en nous l'espoir de voir notre pays décoller. Que vous nous avez laissés quand même l'espoir est pris ? Pardonnez notre franchise, nous n'avons absolument rien contre vos personnes, nous avons mal à votre incompétence avérée visible à l'œil nu depuis n'importe quel point du globe et éblouissante depuis Alger, depuis l'Algérie.
Note :
(1) Nous espérons profondément que la révision constitutionnelle qui s'en suivra n'aura pas pour but de rendre illimité le mandat présidentiel. Nous y tenons car c'est un gage de bonne gouvernance et de renouvellement de la politique. Respectez votre serment constitutionnel prêté au nom d'Allah devant le peuple algérien et le monde entier. Apprenez-nous à respecter nos textes comme on respecte le Coran parce qu'ils en sont le prolongement humain et sociétal.


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