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Cap Djinet (Boumerdès)
Une ville massacrée
Publié dans El Watan le 03 - 09 - 2005

D'un attrayant petit village à l'indépendance, diront tous ses habitants, Cap Djinet (20 km à l'est de Boumerdès) est passé à « un hideux chef-lieu de commune ». La dernière décennie a suffi pour massacrer un des sites les plus prestigieux du littoral de la wilaya de Boumerdès.
Telle une balafre sur le beau visage de la plage, des constructions indignes d'être là - des baraques - nous renseignons sur l'état de la ville à son entrée. Pas loin de ce qui est censé être la pêcherie, mais que « l'abandon de la part des autorités » a transformé en « toilettes publiques », commentera Me Sebbagh, l'avocat-conseil de la municipalité, se dressent des commerces qui font fausse note avec la beauté du site. Avec des ordures partout, des égouts à ciel ouvert, des fils électriques en toile d'araignée qui alimentent le camp... Au centre-ville, nous sommes frappés par « le saccage du foncier » qui a dénaturé le centre urbain. Sur le trottoir, pas loin de l'APC, gît un tronc d'arbre séculaire, d'une espèce ramenée du Madagascar du temps de la colonisation, abattu pour « on ne sait quelle raison », commente Me Sebbagh soutenant que « le seul jardin public de la commune a été squatté, ces dernières années, pour être transformé en lieu de commerce ». Il nous indique des constructions illicites qui y sont implantées face au siège de l'APC. Si une enquête effectuée dernièrement par les services de la police de l'urbanisme à l'échelle nationale révèle que les trois quarts (3/4) des constructions réalisées durant la dernière décennie sont illicites, l'avocat de l'APC de Djinet affirme qu'« ici, plus de 99% des constructions n'ont pas été autorisées ». Nous allons à Houmet Driz, où il nous montre toutes les constructions qui renseignent sur « le laisser-aller, voire la complicité de l'APC ». « J'ai fait établir des mises en demeure que j'ai envoyées aux concernés par voie d'huissier, il y a eu plusieurs arrêtés de démolition que nous avons notifiés aux concernés, mais l'APC refuse de mettre à exécution ces décisions de justice. Ce qui a fait que s'est généralisé le phénomène de squat des assiettes foncières pour y construire sans autorisation », nous a-t-il expliqué. Dans le quartier, les ordures occupent tous les espaces. « Elles ne sont ramassées que très rarement. Et puis même cette niche à ordures est en train d'être transformée en un local commercial, selon les extensions qu'elle subit », nous dit un habitant du quartier. Tant Houmet Driz, dont l'appellation « n'est pas sans relation avec le désordre qui y règne », représente une plaie sur la face de la ville. Toutes les constructions y sont inachevées et n'affichent aucune beauté. Au contraire, elles enlaidissent ce qui était jadis un petit village attrayant. « Tout cela découle de la complaisance de l'APC qui refuse d'agir en prenant les décisions qui s'imposent », ajoute Me sebbagh. « Pour ce seul quartier, nous avons établi plus de 360 mises en demeure avant le séisme du 21 mai 2003 par les constructions illicites. Et je ne comprends pas pourquoi elles n'ont pas été suivies d'effet », précise-t-il. En descendant vers la mer, l'avocat de l'APC nous indique une habitation dont les piliers, ajoutés pour son confortement après le tremblement de terre, sont plantés à même le trottoir. « Est-ce normal ? », s'interroge-t-il en connaissance de la réglementation. Plus loin, c'est une nouvelle construction qui s'érige au milieu d'un petit bois d'eucalyptus, terrain domanial, précise notre accompagnateur. Elle appartient à un imam, ajoute-t-il. L'avocat de l'APC, enfant de Djinet, se dit « ahuri par le comportement du premier responsable local ». « L'APC actuelle représente une entrave au développement local », tranche-t-il, ajoutant qu'« il a saisi, par correspondance, en tant que défenseur des intérêts de la collectivité, le chef du gouvernement sur le laisser-aller constaté sur le terrain,et les services se sont contentés de répondre qu'ils ont transmis ses doléances à la wilaya qui suivra le dossier ». Les anciens accès à la plage, qui est elle-même profanée, sont pratiquement tous obstrués, occupés par des constructions. « Le massacre se poursuit, parce que, comme vous pouvez le constater, les extensions se poursuivent jusque dans le domaine maritime », dit Me Sebbagh. En effet, les débris et autres ordures sont jetés à même le sable de la plage « sans qu'aucun responsable s'en offusque ». Sur ce qui est censé être le boulevard de front de mer, d'autres arbres sont abattus et des fils électriques sont tombés par terre. De la poussière, des détritus. Et sur le sable, des égouts. Non loin de là, ce qui devait être une station d'épuration déverse ses effluves. Elle est dévastée et se trouve à l'état d'abandon. De là où était implantée la chapelle, construite en 1939 et dont il ne reste aujourd'hui que les murs fissurés, s'offre une agréable vue sur la baie de Cap Djinet et sur les collines à l'horizon. Au demeurant, il ne reste plus rien de la beauté de l'ancien Cap Djinet. Et si des mesures ne sont pas prises en toute urgence, le mal risque de s'aggraver, prédit l'avocat de l'APC.

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