Décidément, le vieux Premier ministre israélien ne veut pas lâcher prise. A 77 ans, il pense que sa vie politique n'a pas abouti à son terme, et ce, malgré l'impopularité de son plan de désengagement unilatéral d'avec les Palestiniens au sein de son propre parti le Likoud. Ce plan qui comporte un retrait israélien des 21 colonies juives de la bande de Ghaza et de 4 autres isolées de la région de Djenine au nord de la Cisjordanie occupée lui a valu une grave diminution de sa cote de popularité au sein du Likoud, au bénéfice surtout de Benjamin Netanyahu son ancien ministre des Finances qui a quitté le gouvernement quelques jours seulement avant le début du retrait israélien. Benjamin Netanyahu et Ouzi Lendaou, un autre adversaire farouche de Sharon qui brigue aussi le poste de chef du Likoud qui le mènera après les élections législatives prochaines à celui de Premier ministre, mènent une guerre sans merci à leur ancien responsable. Ils tentent de mener le Likoud vers des élections primaires anticipées, suivies d'élections législatives. Dans une tentative de regain de la confiance de ses anciens partisans, Sharon a déclaré lundi soir au cours d'une réunion avec les maires issus du Likoud qu'il n'y aura plus de retraits israéliens après celui de Ghaza, et que Jérusalem unifiée restera la capitale éternelle de l'Etat Hébreu. Commentant l'annonce de la décision du gouvernement de construire 3000 logements dans la colonie juive d'Ariel, il a déclaré : « Nous construisons, nous ne parlons pas. » Il a catégoriquement refusé l'idée de primaires anticipées. En fait, Sharon tente de revenir dans les bras de la droite israélienne que ce soit au sein de son parti ou en dehors, en rappelant que c'est lui qui a construit les colonies juives en Cisjordanie ou ailleurs. Sharon essaye aussi d'incruster chez les membres du Likoud une idée selon laquelle tout changement actuel au sein du parti équivaudra une perte du pouvoir, ce qui laissera la place à d'autres forces politiques qui ne pourront faire face aux pressions américaines et internationales, ce qui les mènera à faire plus de concessions aux Palestiniens. Sur le terrain, dans la soirée de lundi, pas moins de 5 Palestiniens ont été tués et 35 autres blessés, dont 3 sont dans un état très grave à la suite d'une explosion dans une maison du quartier de Chedjayia à l'est de la ville de Ghaza. Le Hamas s'est vite empressé d'accuser l'aviation israélienne de la responsabilité de la déflagration, ce qu'a formellement nié Israël. Des témoins ont déclaré à El Watan quelques minutes après l'explosion qu'aucun avion de guerre israélien n'a été signalé dans le ciel de Chedjayia au moment de la déflagration qui a démoli trois autres maisons du voisinage. Selon des sources du ministère palestinien de l'Intérieur, l'explosion serait due à une faute de manipulation de produits explosifs. Les dégâts matériels et humains sont si importants que les mouvements palestiniens armés doivent penser sérieusement à déplacer ce genre d'activités en dehors des zones d'habitation.
