L'association Reporters sans frontières (RSF) s'est dit, hier, « préoccupée » par l'incarcération du journaliste vedette de la chaîne de télévision Al Jazeera,Tayssir Allouni, par la police espagnole, vendredi soir à Grenade. Le journaliste espagnol d'origine syrienne, accusé d'appartenance à Al Qaîda, devrait être transféré à Madrid pour comparaître, lundi, devant un juge de l'audience nationale, principale instance pénale espagnole, qui lui signifiera son placement sous mandat de dépôt. Allouni, dans l'attente du verdict de son procès, a été placé en détention, vendredi, « en raison d'un risque de fuite » alors qu'il avait demandé une autorisation de se rendre aux obsèques de sa mère en Syrie, ce qui lui a été refusé, selon une source judiciaire à Madrid. Il fera appel, lundi, de son placement en détention, selon sa femme. Célèbre pour avoir réalisé la première interview d'Oussama Ben Laden après les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis, le 21 octobre 2001, Tayssir Allouni a été jugé, au printemps à Madrid, pour appartenance à une cellule espagnole d'Al Qaîda accusée de complicité avec ces attentats. Le jugement doit être rendu le 26 septembre. Il risque neuf ans de prison. Tayssir Allouni, rappelle RSF, a été arrêté, une première fois, en septembre 2003 en Espagne et remis en liberté, un mois plus tard, pour des raisons de santé. Il avait été arrêté une deuxième fois et placé en détention préventive le 19 novembre 2004. Pendant son procès, il avait été, de nouveau, placé en liberté sous contrôle judiciaire.
