A 72 heures de la grande opération industrielle de blanchiment, le dernier soutien à la démarche présidentielle vient de tomber. De la plus célèbre des prisons algériennes, Abdelhak Layada, ancien tôlier de Baraki passé redresseur au GIA, se dit prêt à voter oui du fond de sa cellule pour le projet. Déjà négociateur lors de la mutinerie de Serkadji puis au cours du détournement de l'Airbus à Alger, Abdelhak Layada aura finalement été de tous les combats pour la paix et son passage à la tête du groupe armé le plus cruel que l'Algérie ait jamais enregistré dans son histoire, une faute de jeunesse à mettre sur le compte du désespoir, du chômage et de la lourdeur de l'ANSEJ. Hasard du calendrier, Layada avait été arrêté il y a douze ans, le 29 septembre 1993 exactement, remis par les autorités marocaines à l'Algérie en signe de fraternité horizontale. Autre hasard du calendrier, au moment où Layada écrit de sa cellule que la paix c'est bien et la guerre pas belle, des militants du MDS qui ont appelé à voter non ont été arrêtés, peut-être pour être mis en prison, à Serkadji. En remplacement de Layada ? On ne sait pas, mais ce qui est sûr, c'est que jamais un oui n'aura été aussi consensuel et le non si suspect. C'est tout à l'honneur du Président Bouteflika, qui a réussi à rallier tous les Algériens en leur disant ce qu'ils veulent entendre ; Amazigh à Tizi Ouzou, Bouteflika est Arabe à Constantine, Chaoui à Batna, laïque à New York et islamiste à Serkadji. Résultat ? Tout le monde l'aime et, pour le lui prouver, va lui dire oui, comme une épouse conquise qui réalise que l'homme qui se tient en face d'elle n'est autre que l'homme de sa vie. Les émigrés ont déjà voté, oui bien sûr. Restent les nationaux, oui bien sûr. Vont-ils voter ? Oui, bien sûr. Quitte à retrouver Layada libre le 30 septembre et Abdelaziz Bouteflika, toujours président en 2010.