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Tomate industrielle
La culture sérieusement hypothéquée
Publié dans El Watan le 10 - 10 - 2005

Il y a quelques mois, de passage dans notre pays, des experts et chercheurs étrangers affirmaient que si l'Algérie parvenait à améliorer ses rendements agricoles et rationaliser son industrie avec l'augmentation de la taille des opérateurs, elle pourrait jouer un rôle sur les marchés internationaux.
Tout en avançant les marchés potentiels pouvant être conquis par la tomate algérienne, comme la Libye, le Maroc, l'Afrique subsaharienne et l'Union européenne, ils ont estimé qu'elle devra compter sur la présence de sérieux concurrents. Selon eux, la Tunisie en est un car « bien que ne disposant pas d'atouts intrinsèques, la Tunisie a pris une avance certaine dans le domaine de la production de la tomate industrielle et du concentré de tomate. Les mêmes experts ont préconisé la mise en place d'unités de reconditionnement à partir du concentré importé sur le modèle sud-italien, la matière première étant remplacée à terme par des tomates fraîches locales. C'est tout l'inverse des conclusions de ces experts, MM. Juan-José Amezaga président de l'Amitom, Yanik Mizzadri manager général de Tomato Land pour les échanges mondiaux, Xavier Branthome rédacteur en chef de « Tomato News », Robert Giovinazzo chercheur, Mohamed Sari professeur à l'université de Annaba, et Brahim Benamor directeur général de la CAB, qui semble se produire. De 26 à l'échelle nationale dont 22 dans les wilayas de l'extrême est du pays jusqu'à 2003, ce nombre a baissé jusqu'à atteindre à peine 8. Et si au lendemain de la colonisation, les surfaces consacrées à la tomate industrielle étaient à peine une centaine d'hectares, ce nombre est passé à 30 900 ha pour 552 400 tonnes de tomate fraîche et 82 600 tonnes de concentré de tomate en 1995. Tous ces chiffres ont régressé en 2004 pour se fixer à 27 600 ha, une production de tomate industrielle de 214 000 tonnes et à 48 200 tonnes de concentré de tomate. En 2006, agriculteurs et conserveurs sont unanimes pour affirmer que ces derniers chiffres devraient être revus à la baisse d'au moins de moitié. Le rendement à l'hectare, qui était de 17,8 tonnes en 1995, a baissé à 10 tonnes en 2004. Cette baisse est due à plusieurs facteurs dont l'absence d'une politique nationale de redynamisation de la filière malgré la disponibilité d'énormes potentiels agricoles et industriels et celle de toute subvention en amont ou en aval de la filière. Alors que la Tunisie et le Maroc poursuivent leur politique d'augmentation du rendement agricole et de transformation, avec une exploitation judicieuse de l'outil de production, en Algérie, l'activité entame son déclin. Les rendements à l'hectare sont faibles et constamment en recul, la sous-exploitation des capacités installées s'accentue et la couverture des besoins nationaux est en déficit depuis le début des années 2000. A l'exception des Etats-Unis, où on préfère les accorder aux filières du coton, amandes et raisin, partout dans le monde des subventions sont versées sous une forme ou une autre aux agriculteurs. Jusqu'à 2004, cette subvention était de 34,5 euros par tonne, soit 30% du revenu de l'agriculteur européen. Et si la Chine préfère aider les siens en leur facilitant l'accès au crédit et des conditions de remboursement privilégiées, la Tunisie et le Maroc appliquent un autre système de stimulation. Les producteurs de tomate industrielle et les transformateurs sont en effet bénéficiaires de différentes formes de subventions telles que celles à l'exportation ou consistant en des aides financières conséquentes pour les transports. En Algérie, tout semble avoir été planifié pour réduire à néant les efforts des agriculteurs et des transformateurs. L'objectif semble être la disparition totale de la culture de la tomate industrielle et de l'industrie de la transformation ; soumettre l'Algérie à la dépendance extérieure pour la couverture de ses besoins en concentré de tomate ; transformer les crédits bancaires de campagne tomate industrielle en crédits à l'importation du triple concentré de tomate ; créer des sociétés écrans dans divers pays du monde, notamment à Dubaï, Tunisie, Pékin, Monaco ; procéder à l'ouverture de comptes bancaires dans les pays fournisseurs pour le versement des faramineuses sommes générées par la surfacturation du triple et double concentré de tomate importé. Cette à partir de 2003 que cette démarche a été déjà mise à exécution.
SITUATION ALARMANTE
C'est ainsi qu'à partir de 2004, le marché national a été inondé de concentré de tomate licitement ou frauduleusement importé de Chine, de Dubaï, d'Italie ou de Tunisie. L'on se rappelle du scandale « Latina » qui n'avait pas fait bougé grand monde. Y compris le ministère du Commerce qui après avoir donné l'impression de réagir en procédant à la saisie de 100 000 boîtes à Annaba, est rentré dans les rangs. Dans cette « sauce » à base de tomate industrielle, tomate fraîche et concentré de tomate, l'on a préféré exécuter une opération de destruction économique et sociale de la société El Bousten. Il s'agit de l'un des plus grands transformateurs de tomate industrielle d'Afrique. Mais que reproche-t-on à cet industriel, seul à avoir osé une démarche scientifique en Algérie, dans le Maghreb et en Afrique pour une meilleure rentabilisation des terres avec la création d'un institut scientifique pour la recherche dans tous les domaines agricoles ? Un dossier flou, insensé où plane l'odeur du règlement de compte et l'acte vindicatif des puissants du pouvoir. La situation de la filière tomate industrielle est très alarmante. Le constat émane des agriculteurs et des conserveurs de tout le pays. Il a été établi lors d'une récente réunion tenue cette fin du mois de septembre à El Tarf. Elle a regroupé tous les animateurs de cette filière en présence des représentants du ministère de l'Agriculture dépêchés par le ministre lui-même et le directeur des services agricoles de la wilaya de El Tarf. Durant plusieurs heures, l'on a parlé du trop de soleil ou du trop d'eau, du carcan administratif, de l'anarchie dans la gestion des importations de concentré de tomate, de la faiblesse du rendement à l'hectare, de l'absence d'aides de l'Etat, du refus des banques d'augmenter les crédits de campagne et de l'absence de primes incitatives. Dans les coulisses, l'on a parlé de ces frontières de l'Est, des passoires d'où entrent quotidiennement des milliers de tonnes de concentré de tomate de Tunisie et d'Italie. De comptes bancaires à l'étranger et de blanchiment d'argent. Tant de facteurs qui ont entraîné les niveaux de production de la tomate industrielle vers une dégringolade abyssale. La crise de la tomate industrielle n'est plus latente. Elle a éclaté avec pour conséquence la perte très probable en 2006 de 15 000 ha traditionnellement destinés à la culture de la tomate industrielle et de plus de 100 000 tonnes de concentré de tomate. Cette crise met à nu l'habillage dérisoire de la politique agricole en Algérie. Celle-là même qui, malgré les SOS, les appels de détresse, les alertes successives et mises en garde a ruiné les producteurs de tomate industrielle, les transformateurs et les animateurs des activités annexes telles la multiplication, les services phytosanitaires, l'emballage... Elle a également eu pour conséquence la disparition de la moitié des 140 000 postes de travail/an entre permanents, temporaires et saisonniers. C'est à partir de la wilaya de El Tarf qu'est intervenu le désaveu de cette politique. Il a été exprimé dans cette wilaya qui représente 55% de la production nationale de tomate industrielle. Ce désaveu a fait éclater la baudruche industrielle de la culture de la tomate. Les producteurs via leurs représentants de la Chambre d'agriculture et les conserveurs par leur président de l'Association des conserveurs de tomate (ACTOM) ont affirmé ne plus vouloir « papoter » dans un quelconque salon d'une direction de wilaya ou du ministère de l'agriculture. « Si des mesures concrètes ne sont pas rapidement appliquées, nous affirmons que la campagne tomate industrielle 2006 est sérieusement hypothéquée. Comme cela se fait pour la production du lait et des céréales, une prime incitative doit être versée aux producteurs de tomate industrielle. Les banques doivent également procéder à l'augmentation des crédits de campagne. Alors que dans d'autres pays, les analyses du triple concentré de tomate se fait avant sa mise sur le marché, chez nous, elles se font bien après », ont déclaré ces deux principaux interlocuteurs du ministère de l'Agriculture.


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