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Subtilités en scène
écritures contemporaines (Dramaturgie)
Publié dans El Watan le 02 - 10 - 2010

La publication des pièces de Hajar Bali souligne l'émergence d'une nouvelle façon d'écrire le théâtre.
On se fait toujours des idées sur les gens de théâtre, volontiers associés, comme la plupart des artistes d'ailleurs, à une imagerie de bohème, sinon de nomadisme forain. L'histoire du théâtre ainsi que son actualité contredisent le plus souvent ce cliché. Née en 1961, Hajar Bali enseigne les mathématiques à l'université d'Alger, et si les algortythmes et les équations ont peu de secrets pour elle, c'est dans l'écriture dramaturgique qu'elle investit ses temps de liberté.Depuis au moins dix ans, elle écrit des pièces qui se trouvent réunies en un ouvrage* que les éditions Barzakh ont eu le mérite de publier quand on sait la rareté des livres de théâtre dans le champ éditorial national, bien plus accentuée que celle des recueils de poésie, déjà mal lotis.
Le livre de Hajar Bali comprend onze pièces s'étalant sur neuf années de création. Si la plupart de ses œuvres sont plutôt courtes, à l'exception de Le Château et rêve et vol d'oiseau (pas très longues, cela dit) leur nombre indique une belle régularité dans le travail de création. La brièveté de certaines de ses pièces s'explique aussi par leur caractère expérimental dans des ateliers ou des résidences d'écriture. Elles n'en sont pas moins intéressantes et originales et, comme la nouvelle par rapport au roman, leur caractère condensé ainsi que leur originalité leur donne parfois un impact fort. Mais ce qu'il faut relever, c'est que Hajar Bali s'inscrit dans une écriture dramatique résolument contemporaine qui rompt avec le verbiage du théâtre classique et même post-classique.
Le théâtre est conçu ici dans une approche globale qui intègre le mouvement des corps dans l'espace scénique, l'utilisation de procédés divers tels que la projection d'images fixes ou de vidéos, des décors légers modulaires et interchangeables… Ce n'est pas le texte seul qui fonde la réalité théâtrale dont il n'est que la trame de référence, voire un élément d'expression parmi d'autres. Certaines des pièces de Hajar Bali ont été montées et illustrent bien son rapport au texte. C'est le cas de Rêve et vol d'oiseau, mise en scène par l'auteur en 2006 à la Salle Ibn Zeydoun à Alger, en prélude à une petite tournée dans les villes de l'Est algérien, puis en 2007 à l'amphithéâtre de l'Opéra de Lyon.
Un écran géant y figurait la télévision (diffusion d'informations, émission de jeu tournée par des acteurs, communiqué officiel…) mais servait également à mettre en gros plan des aspects «hors-champ» de la famille sur scène ou encore à produire des effets allégoriques comme vers la fin où des comédiens tentent d'attrapper sur l'écran les débris voltigeant de l'explosion tirée du film d'Antonioni, Zabriskie Point. Nous avons affaire à un théâtre nouveau, vivant, imprévisible surtout, ce qui attache l'attention des spectateurs et les invite à la réflexion permanente. Dans la préface de l'ouvrage, une citation de l'auteur explique parfaitement cette démarche : «Ecrire un théâtre qui signifie plus dans son silence que dans sa parole ; travailler sur des atmosphères, à la fois très intimes et très invraisemblables ; dérouter, ne pas aller directement au sens, ne pas être «trop experte», mais être ancrée dans le réel sans avoir besoin d'expliquer».
On échappe ici aux approches didactiques qui ont fondé le geste théâtral dans notre pays, en l'adossant soit à un discours officiel, soit à des contre-discours portés notamment par le théâtre amateur des années 1970 avant de déteindre même sur les troupes professionnelles, avec plus ou moins de bonheur et plus ou moins de talent, mais qui, malgré quelques exceptions, est demeuré fondamentalement paralysé dans sa créativité. Hajar Bali apporte un souffle nouveau dans l'écriture théâtrale. On peut ne pas aimer ses pièces mais sa démarche respire de bon sens, de liberté et d'originalité.
*Hajar Bali. Rêve et vol d'oiseau. Oeuvres théâtrales. Editions Barzakh, Alger 2010. 198 p.


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