Il est des annonceurs qui intensifient dans le savoir-faire littéraire quant à agrémenter les textes relatifs aux avis de recrutement. Quelques-uns des concepteurs des insertions publicitaires usurpent l'entête mielleux de trusts multinationales et de sociétés étrangères pour ferrer la perle rare parmi les candidats au poste alléchant de délégué commercial. La fiche sommaire du poste subodore des salaires mirobolants et de soi-disant possibilités d'évolution de carrière. A ce titre, les avantages sociaux que les responsables de ressources humaines miroitent au « jeune cadre dynamique » fraîchement sorti de son cursus universitaire, option commerce international, ne sont en fait qu'un attrape-nigaud. La réalité est tout autre à travers l'exemple de jeunes universitaires pris dans les rets des barons des conteneurs. L'image modèle du cadre de voyageur dépasse rarement les docks du port d'Alger et les songes de la profession volent ainsi en éclats. Pire, de brillants universitaires sont réduits à faire du « porte-à-porte » pour le compte d'emphatiques opérateurs économiques du Moyen-Orient. Plus grave, aucun document authentifié ne vient étayer la relation de travail et confirmer en même temps la couverture sociale. A ce titre, les éditeurs des supports publicitaires ne peuvent se substituer aux prérogatives des inspecteurs de travail, qui sont vivement interpellés à mettre de l'ordre dans le monde du travail. En attendant d'y parvenir un jour, la sauce mitonnée aux petites annonces des offres d'emploi et apprêtée d'une pincée de privilèges alléchants liés au poste à pourvoir dégage un goût plutôt amer au bout de l'entretien d'embauche avec le psychotechnicien de service.
