Quel que soit son thème, cette rencontre accorde toujours une place de choix au cinéma algérien. Le festival du cinéma méditerranéen, qui est arrivé à maturité, continue son périple thématique autour des ports qui bordent ce lac, censé être de paix. Avec toujours la même rigueur dans la sélection et l'exigence dans la programmation. Pour cette trente-deuxième édition, qui va du 22 au 30 octobre 2010, les femmes seront à l'honneur et feront battre le cœur du festival. Parmi les invitées prestigieuses, on notera la présence de la cinéaste et actrice palestinienne, Hiam Abbass, qui dialoguera avec l'actrice israélienne, Ronit Elkabetz sur les perspectives d'une paix que tout le monde espère mais que la réalité désespère sous forme de mur, de colonisations et d'oppressions diverses. Elles présenteront toutes les deux leurs courts métrages qui seront des moments de tendresse et d'apaisement dans un univers plein de violence. Sans oublier que le Festival leur consacre une rétrospective. Et, comme chaque année, le cinéma algérien sera de la fête avec la sélection du film, La place, en compétition officielle. Dans ce film de 2010, Dahmane Ouzid traite d'un sujet social au cœur d'une cité populaire. Les habitants s'emparent d'un terrain vague qui jouxte leur cité et l'occupent. Mais ils sont dans l'expectative car chacun le destine à un futur usage qui l'arrange. Cette comédie musicale de près de deux heures va attirer sûrement beaucoup de cinéphiles qui réservent toujours un accueil particulier aux productions algériennes. Pour les courts métrages, il faut aussi souligner le film On ne mourra pas, de Amal Kateb. Cette coproduction franco-algérienne revient sur les années sanglantes du terrorisme. L'histoire se passe en 1994, à Oran, où Salim revient de Kaboul après un reportage et découvre que sa bien-aimée Houria est recluse dans un appartement clandestin. Les jeunes cinéastes algériens surprennent souvent par la qualité de leurs films. Ce vivier, qui parcourt et enchante tous les festivals du monde, promet un avenir meilleur pour le cinéma algérien. Pour le plaisir, les cinéphiles pourront aussi revoir Le Harem de Mme Osmane, de Nadir Moknèche. Le Festival accorde aussi chaque année des bourses d'aide au développement allant de 3000 à 7000 euros sur présentation de projets de films à réaliser. Les postulants passent une audition devant un jury de professionnels qui sélectionne les projets crédibles et prometteurs. Dans cette catégorie, deux cinéastes algériens sont en lice pour décrocher l'aide. Il s'agit de Mohamed Ouzine avec un projet de film intitulé La guerre de Tarik et Amor Hakkar avec Les guerres de Myriam, ce cinéaste étant déjà connu pour son long métrage, La Maison jaune. L'automne est une saison qui saura peut-être refleurir le cinéma algérien, dont le regain actuel peut laisser espérer des horizons prolifiques.