Après les cas de diphtérie signalés dans la commune de Chelghoum Laïd, depuis une dizaine de jours, et le vent de panique qui s'ensuivit, la direction de la santé de la wilaya de Constantine, distante d'une cinquantaine de kilomètres des lieux de l'épidémie, a tenu hier à calmer les esprits après la circulation de fortes rumeurs sur l'hospitalisation d'un cas signalé dans la cité Emir Abdelkader (ex-Faubourg Lamy). En fait et selon les informations recueillies auprès de Nacer Damèche, directeur de la santé de la wilaya de Constantine, il s'agissait d'une femme habitant le bidonville « Alexandra », dans la dite cité et qui présentait les symptômes d'une angine qui n'ont rien à avoir avec ceux de la diphtérie. Le même responsable insistera pour nous informer que jusqu'à l'après-midi d'hier, la cellule de crise qui se réunit régulièrement au siège de la DSP n'a enregistré aucun cas de diphtérie dans la wilaya de Constantine. Toutes les mesures préventives ont été prises au niveau du CHU de la ville et de tous les secteurs sanitaires pour diagnostiquer tout cas suspect, apprend-on de la même source. Même si d'importants moyens logistiques ont été acheminés vers la wilaya de Mila pour contribuer à juguler l'épidémie et soutenir la campagne de vaccination lancée dans les milieux scolaires à partir d'hier, les structures sanitaires de la wilaya de Constantine demeurent toujours en état d'alerte. Sur ce point, M. Damèche affirme que les antibiotiques et les vaccins sont disponibles en quantité suffisante pour faire face à toutes les éventualités. Si la population constantinoise, dans sa majorité, ignorait jusqu'à la journée d'hier beaucoup de choses sur la maladie, certains citoyens ayant fait le déplacement le jour de l'Aïd pour visiter leurs familles dans les villes de Teleghma et de Chelghoum Laïd, dans la wilaya de Mila, distantes respectivement de 36 et 50 km de Constantine, ont été choqués par les images de panique qu'ils ont eu à vivre. Même si aucun afflux important n'a été enregistré au niveau des centres de vaccination de la ville de Constantine, des citoyens nous ont déclaré avoir été refoulés lorsqu'ils ont demandé à être vaccinés par précaution. Du côté de la DSP qui tient toujours à rassurer la population, la situation actuelle n'a rien d'alarmant au moment où ses équipes médicales continuent de ratisser les bidonvilles et les cités connues pour leurs conditions de vie précaires pour traquer tout cas suspect.
