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Préserver et développer l'outil national de construction. (A suivre)
Un million de logements en cinq ans
Publié dans El Watan le 08 - 11 - 2005

Une partie non négligeable de la crédibilité présidentielle et gouvernementale se joue sur le terrain de la tenue des promesses faites, au cours de la campagne électorale de 2003, de fournir à la population à la fin du quinquennal de quoi vivre décemment, c'est-à-dire au minimum un toit et du travail.
Rappelons que la réalisation sur cinq ans de 1000 000 logements est l'une des promesses récurrentes du président/candidat en 2003. Outre que cette réalisation est une nécessité sociale absolue, le programme annoncé doit servir de locomotive à la relance économique hors hydrocarbures Mais pour réaliser 1 000 000 logements en cinq ans (le quinquennal a déjà glissé de deux années, faute d'avoir démarré, comme prévu, les projets en 2003), le pays doit disposer d'entreprises de réalisation ayant les moyens matériels et humains et l'expertise nécessaires. Or, c'est à ce niveau que le bât blesse : l'Algérie ne dispose plus de ces entreprises. Ni le secteur public, totalement exsangue, ni le secteur privé, qui n'a pas su ou pu se substituer à lui, ne sont aujourd'hui en mesure de prendre en charge le programme présidentiel. Il reste le recours aux entreprises étrangères qui, si elles ont effectivement les moyens de répondre à la demande, ne peuvent en aucun cas constituer la solution idoine au problème posé : renforcer l'expertise nationale en matière de construction et développer l'emploi.
Les entreprises publiques de construction
Les entreprises nationales, publiques ou privées, sont dans leur immense majorité incapables de prendre en charge, même en partie, le programme présidentiel. Les entreprises publiques sont dans un état de délabrement total et les entreprises privées qui ont survécu aux mauvais traitements que leur a infligés l'administration ne disposent pas de moyens matériels et financiers ni de l'expertise nécessaires pour faire face aux exigences du programme. Les EPE du secteur de la construction ont été restructurées organiquement au début de l'année 2004 au sein de quatre groupes régionaux. Cette restructuration, qui s'est faite en l'absence d'un assainissement financier, n'a pas changé grand-chose à leur situation initiale de déstructuration financière et d'inexistence juridique. Elles ont certainement gagné en rationalité au niveau de leur gestion, les groupes jouant sur les complémentarités existantes, mais elles ne peuvent encore prétendre à la prise en charge de grands projets de construction. Il leur manque toujours les deux critères essentiels à une activité normale : la bancabilité pour prétendre avoir accès à des lignes de crédits indispensables et le renforcement de leurs matériels et équipements stratégiques. Concernant l'expertise, qui est le troisième critère incontournable, l'observation attentive des EPE du secteur montre qu'elles ont encore des beaux restes et qu'elles ont les moyens de la renforcer et de former sur le tas (ou par l'apprentissage) la main-d'œuvre de base qui leur est nécessaire. Les groupes nouvellement créés n'ont pas obtenu de l'Etat les moyens financiers qui auraient pu leur permettre de dépasser la situation de blocage de la presque totalité des entreprises qui les constituent. Comment, dans ce cas, faire face au sous-équipement structurel des entreprises qui les composent ? Il apparaît que le seul effort que l'Etat soit prêt à fournir au profit des entreprises publiques c'est de permettre à celles qui disposent d'actifs fonciers et immobiliers de les comptabiliser à leur véritable valeur. Il s'agit en fait de réévaluer ces actifs de manière à rééquilibrer les comptes des entreprises afin de leur redonner une existence juridique que les déficits successifs et les actifs nets négatifs, qui en sont la conséquence, leur ont fait perdre. Concrètement cette mesure, si elle est nécessaire, ne change rien à la situation financière et de trésorerie des entreprises qui demeure aléatoire. Ajoutons que les pouvoirs publics ne semblent pas très pressés d'appliquer cette mesure prise par la loi de finances 2002, mais qui n'a toujours pas bénéficié des textes réglementaires et nécessaires à son application.
Quid du secteur privé ?
Le secteur privé de la construction se trouve dans une position analogue. Même si leur situation est différente par rapport à leurs homologues publiques, les entreprises privées doivent elles aussi faire face à une crise financière grave, qui a mené nombre d'entre elles à la fermeture. Comparativement au secteur public qui était composé d'entreprises d'envergure, le secteur privé ne comporte dans sa grande majorité que de très petites entreprises incapables, techniquement, matériellement et même financièrement, de faire face à des programmes de construction importants. Les pouvoirs publics, dans leur souci de réduire les délais et les coûts de réalisation, avaient saucissonné les projets (de logements ou autres) en petits morceaux (parfois moins d'un bâtiment) pour les confier à de petits entrepreneurs privés. Entre autres bénéfices attendus, la réduction des délais et des coûts et aussi une création démultipliée d'entreprises de construction (indispensable à un élargissement de l'expertise nationale et à la création d'emplois). Les pouvoirs publics ont, dans un premier temps, réussi à intéresser un grand nombre d'entrepreneurs autoproclamés attirés par la manne financière dégagée. Dans la plupart des cas, il s'est agi de travailleurs issus du secteur public qui ont bénéficié d'indemnités de compression du personnel ou de personnes issues d'autres secteurs qui n'avaient aucune expertise à faire valoir, mais qui disposaient d'un petit capital de départ qu'ils voulaient faire fructifier.
Absence d'expertise et de main-d'œuvre qualifiée
Les entrepreneurs privés qui se sont lancés dans l'aventure (plusieurs milliers sur l'ensemble du territoire national) ont vite déchanté face aux exigences des personnels des administrations chargées de piloter les projets : dans le meilleur des cas, ils ont dû faire face aux lourdeurs bureaucratiques paralysantes de l'administration ; dans le pire, ils devaient passer par les fourches caudines de la corruption. Résultat, comme pour leur consœurs du secteur public, les entreprises privées se sont trouvées dans l'obligation de préfinancer les projets pendant de très longues périodes (souvent supérieures à une année) sans recevoir la moindre avance ou le moindre payement. Ne disposant pas d'une surface financière suffisante, la majorité de ces entreprises ont fini par mettre la clé sous le paillasson. En tout état de cause, l'Etat ne fait pas preuve de l'empressement attendu pour redonner vie au secteur national de la construction. Ce secteur, public et privé, est pourtant indispensable à une vraie relance d'une politique nationale en matière de construction. Or que manque-t-il aux entreprises de réalisation pour être en mesure de prendre en charge le programme présidentiel et constituer un outil fiable pour faire face à tous les programmes que l'Etat, ses démembrements ou tous les autres promoteurs immobiliers voudront bien lancer pour résorber la crise de logement que connaît le pays depuis des lustres ? Il leur manque d'avoir accès aux moyens financiers nécessaires à l'investissement de renouvellement et/ou de développement pour les entreprises existantes, investissements de départ pour ceux qui comptent se lancer dans l'aventure de la création d'entreprises dans le secteur porteur de la construction. Deux autres problèmes devront être réglés parallèlement : développer l'expertise et relancer la formation dans les métiers de la construction. En effet, l'expertise de haut niveau qui avait été formée précédemment par les entreprises nationales a, dans sa grande majorité, quitté le secteur national de la construction (pour rejoindre d'autres secteurs plus rémunérateurs, ou pour intégrer des entreprises étrangères grosses consommatrices de main-d'œuvre très qualifiées, ou encore pour prendre une retraite méritée). Les conditions matérielles et professionnelles offertes aux cadres hautement qualifiés par les entreprise nationales (publiques ou privées) sont insuffisantes pour les attirer et les retenir. Cette expertise devra être recrutée au sein de la masse de diplômés de l'enseignement supérieur ou technique qui est au chômage depuis des lustres. Il suffit de les intéresser pour les intégrer. Il y a lieu bien sûr de leur assurer un complément de formation et de bien les encadrer pour en faire des techniciens hautement compétents.
Faiblesse des moyens matériels et financiers
Concernant l'absence de main-d'œuvre qualifiée sur le marché, il serait judicieux de revenir aux politiques universelles de formation (centres professionnels, compagnonnage, apprentissage et même sur le tas) qui ont fait leurs preuves en Algérie, il n'y a pas si longtemps. La faiblesse des moyens matériels qui empêche les entreprises nationales de réalisation de prendre en charge le programme présidentiel n'est pas propre aux EPE : la situation est encore plus catastrophique, s'agissant de l'immense majorité des entreprises privées qui ont, par ailleurs, les mêmes difficultés pour avoir accès à des lignes de crédits bancaires destinées au renouvellement de leurs équipements. Toutes les analyses ont montré que la mauvaise situation financière des entreprises nationales de réalisation est la conséquence directe des retards mis par l'Etat et ses démembrements pour le payement des travaux réalisés. Les entreprises de réalisation paient tous leurs intrants au comptant. Elles ne reçoivent généralement pas d'avances qui puissent leur permettre de financer leurs approvisionnements et payer leur personnel, sans puiser dans leur propre trésorerie. Les entreprises sont donc obligées, pour ne pas perdre le projet, de le préfinancer. C'est la cause essentielle (avec les retards de payement) des difficultés de trésorerie dans lesquelles elles tombent automatiquement. Et si l'on y ajoute la faiblesse des prix de vente du mètre carré construit, voulue et imposées par les pouvoirs publics, on est devant les raisons réelles des déficits cumulés des EPE, de leur déstructuration financière et donc de leur non-bancabilité. Cette non-bancabilité a fait que la quasi-totalité des entreprises publiques de construction ne peut bénéficier des cautions bancaires devenues obligatoires lors des soumissions. De ce fait, elles ne peuvent même pas prétendre entrer dans le jeu de la concurrence et soumissionner aux appels d'offres nationaux et internationaux lancés dans le cadre de la réalisation des projets de logements. Et si l'on ajoutait à tout ce qui précède le dernier « croc-en-jambe » des pouvoirs publics, envers les entreprises nationales, c'est-à-dire l'interdiction faite aux maîtres d'ouvrages d'utiliser le gré à gré (qui servait jusque-là de bulle d'oxygène aux EPE), on constatera qu'il est totalement impossible pour les entreprises nationales de participer à la réalisation du programme présidentiel. Par voie de conséquence, c'est aussi la condamnation à mort de l'ensemble de l'outil de réalisation national et la disparition de ce qui reste d'expertise en matière de construction. Il ne reste donc que le recours aux entreprises étrangères pour construire le million de logements promis.


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