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Une voix intacte soixante ans après… Lamari, le ténor de La Casbah, par Abdelkrim Tazaroute
Publié dans El Watan le 10 - 11 - 2010


Après soixante ans de carrière, Mohamed Lamari est toujours malheureux de ne pas se retrouver sur scène. Ah, ya qalbi. Une chanson algérienne entrée dans l'éternité. Elle a été interprétée par Mohamed Lamari, ce chanteur qui a impressionné le journaliste Abdelkrim Tazaroute au point de lui consacrer un ouvrage biographique, Lamari, le ténor de La Casbah, qui vient de paraître aux éditions Rafar. «Enfant déjà, la radio et le tourne-disque familial inondaient notre espace de ses succès», a écrit l'auteur dès les premières pages. Mohamed Lamari est né en octobre 1940, la rue Mont-Thabor, à La Casbah d'Alger, dans une modeste famille de 8 enfants. Ses parents sont originaires de la petite ville kabyle de Makouda. «La situation de la famille Lamari empire lorsque le père est mobilisé par l'armée française, au début de la Seconde Guerre mondiale, en 1940. Ammar Lamari est arrêté par les Allemands au nord de la France. Le petit Mohamed n'a pas encore soufflé sa première bougie. Mohamed a vécu sa tendre enfance sans voir son père», a noté l'auteur. Le petit Mohamed chantait à l'école. Il aimait bien les refrains de chants légers de Abderrahmane Aziz, Mohamed Touri et Ali Riahi. «Tu es ma honte», devait répliquer plus tard, le père de retour à la maison. «Il est clair que Mohamed souhaitait voir se prolonger les absences de son père pour s'adonner à sa passion, la chanson», a relevé le biographe. En 1949, Mohamed Lamari s'inscrit à un radio-crochet aux Champs de manœuvres (place du 1er Mai) à Alger. Il décroche le premier prix. «Une année plus tard, c'est au cinéma El Djamal qu'il obtient son deuxième premier prix, dans un autre concours de la chanson animé par Sissani, Ali Abdoun et Sid-Ali Fernandel», a rapporté l'auteur, qui a rappelé qu'El Djamal (lieu par excellence du music-hall) avait connu le passage des Egyptiens Farid El Atrach et de Samia Gamel. Selon lui, Mahieddine Bachtarzi, «ce découvreur de talents», avait apporté une précieuse aide au jeune artiste. Mohamed entre ainsi à l'opéra et essaye, sans réussir, une carrière dans la comédie aux côtés de Rouiched. Il continue à chanter les titres de Abderrahmane Aziz sous la direction de Mustapha Skandrani, alors chef de l'orchestre moderne à la Radio. «Lamari avait à peine seize ans lorsque Haddad Djillali lui écrit Ma N'sitchi (je n'ai pas oublié), son premier 45 tours, qui le propulsera dans la cour des célébrités de la chanson algérienne», précise l'auteur. «J'étais le plus heureux jeune de ma génération, d'autant que même mon père, était enfin satisfait de ma réussite. Pour ma mère, c'était un véritable jour de fête», s'est rappelé l'artiste. C'était le début d'une carrière qui a duré soixante ans et qui dure encore. En 1961, les éditions françaises Teppaz et Pathé Marconi voulaient lui faire signer un contrat. «On lui avait proposé de chanter en français et de s'appeler Harry Lami, mais Lamari a fait un choix en refusant. Il a tourné le dos à une carrière internationale», nous a dit Abdelkrim Tazaroute, en marge d'une séance de vente-dédicace au dernier Salon international du livre d'Alger (SILA). Selon lui, le retrait de Mohamed Lamari avait ouvert la voie à Enrico Macias. «Kamal Hamadi le dit dans des témoignages», a-t-il ajouté. Mohamed Lamari a confié qu'il appréciait le titre du livre qui lui est consacré. «Ténor de La Casbah me rappelle les moments où je chantais au music-hall», nous a-t-il dit. Abdelkrim Tazaroute, qui connaît le chanteur de longue date, a remarqué que pour la chanson algérienne, tout s'est fait entre l'opéra et La Casbah d'Alger. Mohamed Lamari s'est souvenu de sa première rencontre avec Régine, «la reine de la nuit», dans les années 1960. «Je l'ai connue à un feu rouge, avenue George V, à Paris. A l'époque, j'étais avec Missoum. Je suis parti lui rendre visite avec Farid El Atrache en prétendant que j'étais son époux», a confié l'auteur de Djazaïria. «Comme je l'ai fait pour Guerrouabi. C'est un devoir de mémoire. Il s'agit de retracer l'itinéraire d'un grand nom de la chanson algérienne. Lamari en est une des meilleures voix. Il fallait donc laisser une trace. Il m'a raconté pas mal de choses. Je découvre la vie d'un homme attaché à la chanson. Il n'a rien fait d'autre que chanter», a souligné Abdelkrim Tazaroute. «J'ai expliqué au début du livre la donne Lamari. Il a été marginalisé du fait qu'il soit qualifié, à tort ou à raison, de ' chanteur officiel'», a-t-il ajouté. L'auteur a retrouvé des écrits du journaliste Halim Mokdad qui remontent aux années 1960. «Halim Mokdad me poursuivait partout», se souvient Mohamed Lamari. «Il se retrouve aujourd'hui quelque peu orphelin de ses paroliers et des ses compositeurs qui ont contribué à déterminer son style. Il a été le premier chanteur moderne algérien. Il a une façon de chanter qui étonne tout le monde. Sur scène, il impressionne par son dynamisme. Il a une force incroyable. Il est malheureux lorsqu'il n'est pas sur scène», a témoigné Abdelkrim Tazaroute. Evoquer l'histoire des artistes permet, selon lui, de revenir sur l'évolution du pays. «Lamari comme Guerrouabi ont vécu toutes les étapes de l'évolution de l'Algérie», a-t-il observé.

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