Le flou règne sur le marché du mouton. C'est le moins qu'on puisse dire en faisant un tour chez les différents distributeurs de la capitale. Le marché semble ralenti par plusieurs facteurs. L'offre qui surplombe la demande. Les prix qui découragent les acheteurs. Sans compter le manque de liquidités dont souffrent ces derniers qui, à une semaine de la grande fête, ne peuvent pas procéder à l'achat des moutons. «On attend que les prix baissent et surtout de pouvoir retirer notre prime de l'Aïd», confie un père de famille, s'informant de la tendance chez un vendeur de Sahaoula. Les prix sont effectivement plus élevés que l'an dernier (entre 25 000 et 47 000 DA). Les contrôles des services de wilaya et de police qui guettent ce marché parallèle accentuent l'atmosphère d'instabilité qui règne sur ce marché. A tous ses facteurs, s'ajoute la psychose des faux billets qui circulent dans les banques et qui impliquent justement cette absence de liquidités dont souffrent les acheteurs éventuels. Quel impact concret sur la vente des moutons ? La psychose des faux billets est loin d'avoir gagné le terrain des maquignons bien que le manque de liquidités ait ralenti le marché. Les gens n'achètent pas et les vendeurs attendent. Mais non sans fatalité, quant à cette question de faux billets. Rabbi yeferadj (se remettre à la volonté de Dieu), n'dirou nya (laisser les bonnes intentions l'emporter), ched ou med (prendre, donner, les faux billets (ndlr) et advienne que pourra), alla rabbi (s'en remettre au bon Dieu) sont les leitmotivs fatalistes qui reviennent dans la bouche des nombreux maquignons interrogés à Alger. Tous s'accordent à dire, qu'il n'est pas question de laisser la psychose des faux billets ralentir leur marché, plus qu'il ne l'est déjà. «On est là pour vendre, on vérifie certes selon les petites astuces dont tout le monde parle. On n'a aucun moyen d'être sûr, mais on ne va pas risquer de perdre nos chances de vendre, alors que les acheteurs se font rares», explique l'un d'entre eux, installé au bord de la route à Djenane Mebrouk (Bachedjarrah).