Le laboratoire de contrôle de la qualité d'Oran a constaté que plus de 50% des dérivés du lait ne répondent pas aux normes physico-chimiques et que la plupart des producteurs des produits laitiers de l'Oranie utilisent des ingrédients qui ont des substituts des vraies matières premières (les graisses animales sont remplacées par les graisses végétales tirées de l'amidon). Les analyses microbiologiques ont également fait état de 15% de ces matières présentant des risques d'empoisonnement pour le consommateur. Les laborantins ont même trouvé des coliformes fécaux dans leurs échantillons, prélevés dans le marché local. Selon les analyses qui sont régulièrement effectués, 24% du lait pasteurisé, 12% du yaourt et 10% des fromages, révélaient l'existence de germes dangereux pour la santé publique. La distribution et la mise en vente de ces produits sont aux antipodes des normes d'hygiène les plus basiques concernant les certificats de conformité et de traçabilité qui sont les seuls documents officiels qui permettent de suivre et remonter le processus de production et de commercialisation du produit, mais qui ne sont pas efficients dans le marché local. Seuls les approvisionnements des casernes (ANP et autres...) réclament les deux certificats. Le marché du lait et ses dérivés qui est totalement archaïque et régi par des comportements de souk, ne peut pas être contrôlé quotidiennement (les agents de contrôle de la DC ne sont pas assez nombreux pour vérifier plus de 50 000 négociants répertoriés à travers le territoire de la wilaya) et il faut que les citoyens prennent garde à ce qu'ils achètent. Les produits laitiers sont souvent commercialisés dans des véhicules non frigorifiques et étalés pêle-mêle avec d'autres aliments.
