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Peut-on sauver l'industrie algérienne ?
Ahmed Ouyahia à la rescousse du secteur
Publié dans El Watan le 29 - 11 - 2010

Tous les chefs de gouvernement qui se sont succédé depuis 1989 à ce poste ont affirmé faire du redressement industriel une priorité,
mais les réformes bâclées et les revirements intempestifs n'ont fait que compliquer la situation.
Lancer un train de mesures susceptibles de mettre fin à la régression du secteur industriel et de créer une dynamique de résurrection qui lui permettrait de doubler, au terme du plan quinquennal 2010-2014, sa contribution à la richesse du pays. Tel est l'objectif que le Premier ministre a affirmé vouloir atteindre, à l'occasion de la présentation de son programme de travail à l'Assemblée populaire nationale. Le challenge consisterait à faire passer d'à peine 5% aujourd'hui à au minimum 10% à l'horizon 2014 la part de l'industrie dans la valeur ajoutée globale créée annuellement. Si l'ambition de sortir du marasme ce secteur, plombé depuis plus de vingt ans par une crise multidimensionnelle, est louable en soi, le pari ne sera, à l'évidence, pas facile à tenir au regard de l'état des lieux – en tout point défavorable à l'émergence d'une industrie productive – qui prévaut et s'exacerbe chaque année davantage en Algérie.
Il est bon de rappeler qu'à quelques rares exceptions près, tous les chefs de gouvernement qui se sont succédé depuis 1989 à ce poste ont affirmé faire du redressement industriel une priorité, mais ils n'ont, au bout du compte, réussi qu'à déstructurer à coups de réformes bâclées et de revirements intempestifs le tissu industriel algérien. Un tissu industriel composé, comme on le sait d'un millier d'entreprises publiques empêtrées dans de graves difficultés financières et managériales et d'une centaine de milliers de petites et moyennes entreprises privées sans envergure et qui, pour la plupart, se débattent dans des problèmes de survie. Les entreprises industrielles publiques ont été rendues exsangues par l'interdiction, durant plus d'une quinzaine d'années, d'investir dans la modernisation, l'accroissement et la réhabilitation de leurs équipements de production, tandis que les entreprises privées se sont vues cantonnées, à coups de dissuasions bureaucratiques, dans des activités relevant beaucoup plus du bazar que de l'économie productive. De ce fait, l'industrie algérienne se compose, à quelques exceptions près, d'entreprises publiques disposant d'équipements totalement déclassés, généralement acquis dans les années 1970 et 1980, et de sociétés privées en grande partie tournées vers l'importation de produits de consommation et la spéculation.
Ce n'est évidemment pas avec ce type d'entreprises qu'on pourra redynamiser notre industrie et, encore moins, atteindre l'objectif fort ambitieux de l'amener à contribuer à la richesse nationale de manière aussi forte que le souhaiterait le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Il est vrai que si elles venaient à être mises en œuvre de manière volontariste, certaines mesures législatives et réglementaires récemment prises par le gouvernement – à l'instar des mesures préférentielles en faveur des entreprises nationales qui soumissionnent pour des offres publiques, l'autorisation d'investir accordées aux entreprises publiques, le financement par l'Etat des mises à niveau d'entreprises aussi bien publiques que privées et l'assainissement financier des EPE stratégiques déstructurées – pourraient contribuer à donner un second souffle à l'outil industriel algérien dans sa globalité. Mais, à bien des égards, certaines réalités allant à contre-courant de la résurrection souhaitée viennent nous rappeler à l'évidence que l'Algérie s'est forgé un contexte qui ne peut, malheureusement, produire que l'effet contraire. Et ce contexte, souvent exprimé par le concept de «climat des affaires», n'est guère reluisant, y compris au regard des observateurs étrangers qui le classent parmi les plus mauvais au monde.

Des entreprises en situation de faillite
La bureaucratie est omniprésente, aggravées par l'instabilité juridique et les velléités de retour aux modes de gestion révolus des années 1970. L'octroi d'autorisations administratives préalables à toute opération d'importation (qui rappellent les sinistres AGI des années 1970 et 1980) et l'instauration du crédit documentaire comme seul mode de paiement des importations ont, à titre d'exemple, totalement englouti les avoirs financiers des entreprises industrielles et considérablement réduit leurs capacités d'importation de matières premières.
Leurs performances productives se sont de ce fait effondrées au point que nombreux sont les patrons qui songent sérieusement à changer d'activité, si ce n'est carrément déposer le bilan.
Le tissu industriel public est essentiellement constitué d'entreprises en situation de faillite que les assainissements financiers promis ont peu de chance de remettre à flot tant elles souffrent de nombreuses tares (qualité du management, recouvrement des créances, perte d'autonomie de gestion, clientélisme, etc.) que l'argent, à lui seul, ne pourra pas régler.
Le secteur industriel privé, constitué de petites et moyennes entreprises est, quant à lui, très mal loti car soumis à la rude épreuve de la concurrence étrangère, du marché informel, de la contrefaçon ainsi qu'à toutes les rigidités bureaucratiques introduites, notamment, par la loi de finances complémentaire pour l'année 2009. La mortalité des PME privées a, de ce fait, atteint des proportions alarmantes et la crainte d'être évincées des aides de l'Etat pour les mises à niveau est légitimement évoquée par les patrons de ces sociétés qui avaient, pour la plupart, été écartées des programmes précédents. Le processus de privatisation censé doper la sphère entrepreneuriale privée a, comme on le sait, donné de piètres résultats – à peine 400 EPE privatisées en l'espace de 10 années – avant d'être carrément bloqué par une disposition de la loi de finances complémentaire pour 2009.
Soumis à des conditions contestées par les investisseurs étrangers (association obligatoire avec des partenaires algériens détenant la majorité du capital), les investissements directs étrangers (IDE) qui auraient pu booster l'outil industriel algérien se font très rares, privant ainsi l'industrie algérienne des apports bénéfiques attendus, notamment en matière de management, d'innovation, de compétitivité et d'intégration au commerce et à la division internationale du travail.
Les mêmes causes étant censées produire les mêmes effets, l'ambition affichée par le Premier ministre à l'égard du secteur industriel algérien est perçue par les observateurs économiques beaucoup plus comme une déclaration d'intention à dessein électoraliste que comme un programme d'action rationnellement conçu pour sortir de la crise un secteur qui végète depuis une vingtaine d'années, sans que cela n'émeuve la douzaine de gouvernements qui se sont succédé à la tête de l'Etat.
Les mêmes observateurs persistent à ne considérer comme bons présages à cette résurrection souhaitée que les actions fortes et significatives volontairement menées par l'Etat pour améliorer le climat des affaires, améliorer les niveaux de formation et favoriser l'émergence d'une nouvelle économie en lieu et place de celle inefficace et budgétivore, héritée de l'ère socialiste qui continue, aujourd'hui encore, à engloutir des ressources considérables (plus de 30 milliards de dollars ont été consacrés à leur assainissement financier) sans pour autant avoir amélioré le sort de l'écrasante majorité des entreprises qui en avaient bénéficié.


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