Tout le public de Londres souhaitait vivre à son tour une finale Federer-Nadal dans la Masters Cup 2010, les deux joueurs aussi probablement, pour une question de suprématie, parfaitement compréhensible pour deux stars d'une discipline devenue planétaire. Le public a obtenu ce qu'il désirait le plus, les médias également. Une telle finale est un créneau porteur sur tous les plans. Les annonceurs le savaient, évidemment, et ils ont mis le paquet. Sportivement parlant, la Masters Cup, qui réunit en fin de saison les huit meilleurs joueurs du monde, n'aura valu, tout compte fait, que par la formidable demi-finale qui a opposé Rafael Nadal à l'Ecossais Andy Murray, le régional de l'étape à Londres. Une demi-finale époustouflante qui aura tenu en haleine tout le monde, public et téléspectateurs. Jusqu'à l'ultime balle du match, dans le tie-break du set décisif, un extraordinaire coup, asséné en diagonale, qui atterrit sur la ligne. Au grand désappointement, comme on peut l'imaginer, de Murray et de «son» public. Et dire que la veille encore, le chouchou des Londoniens faisait part, à qui voulait l'entendre, de son appréhension d'avoir à rencontrer le terrible n°1 mondial. Le score dit le contraire : 7-6, 3-6, 7-6. Au décompte des jeux, Murray en a enlevé 18, Nadal 17 ! Et Federer ? Le Suisse s'est littéralement baladé en gagnant tous ses matchs de poule et la demi-finale, contre Novak Djokovic, il faut le préciser, en deux petites manches seulement. Mais il faut également le dire, nous n'avons pas eu l'impression d'avoir assisté à une grande finale. Federer était nettement au-dessus du lot durant toute la Masters Cup. Il est redevenu le maître des maîtres, et Nadal, connu pour sa sportivité, n'a pas manqué de souligner le talent immense de son vainqueur. Nadal aura eu le mérite d'avoir été le seul à prendre une manche à un tel joueur (6-3, 3-6, 6-1). Ce n'est pas une consolation pour des joueurs qui flirtent avec les cimes de leur sport toute la saison durant. Des joueurs qui entrent sur le court pour vaincre, pas pour limiter les dégâts. La belle victoire de Federer à Londres va toutefois faire saliver tous les passionnés de la balle jaune, sous toutes les latitudes. En attendant la saison 2011 qui nous promet des revanches belles à vivre. A commencer par l'Open d'Australie, première levée du grand Chelem, en janvier prochain, à Melbourne… où Roger Federer débarquera en tenant du titre !