Les habitants de la cité Gai Soleil, conçue en 1956 en forme de « L », regroupe six cages d'escaliers, soit A, B, C, D, E et F et est située au sommet du quartier Chateauneuf, juste à la lisière de Chevalley. Selon le président du comité de quartier, en l'occurrence Ali Hamlaoui : « Le cadre bâti en copropriété est l'œuvre de la banque de promotion immobilière Alba ». Aujourd'hui, la beauté du site et la qualité de vie de ses habitants vont à vau-l'eau, en raison des multiples désagréments, qui ont détérioré cet ensemble d'habitats urbains. Et pour cause, les habitants de l'édifice B assistent impuissants à la dégradation de ce qu'ils ont de plus cher, en l'occurrence leurs habitations. Le tourment de ces citoyens a débuté en réaction à l'enchaînement des inondations qui ont entièrement dégradé la superstructure et les étages intermédiaires de l'édifice, d'une contenance physique de R+9. Selon Ali Hamlaoui, « l'auteur de ce drame n'est autre que l'entreprise chargée de la pose des lamelles d'étanchéité désignées par les services techniques de la wilaya d'Alger durant mars et avril derniers ». D'après le représentant de l'association des riverains : « Les averses torrentielles s'infiltrent en cascades de la terrasse et s'écoulent jusqu'aux habitations du rez-de-chaussée en raison des nombreuses anomalies relevées dans la mauvaise exécution des travaux de revêtement de l'étanchéité. D'ailleurs, les malfaçons ont été dûment consignées lors de la réception des travaux. Seulement, les anomalies sont laissées en l'état, et l'eau continue à s'infiltrer pour submerger tout l'immeuble dès les premières averses. » A l'intérieur des immeubles A et B, les dégâts sont apparents au niveau des cages d'escalier. « Les enfants et les personnes âgées risquent de glisser sur les colimaçons mouillés. Comme vous pouvez le constater, le cumul des excès de flots a concouru à la décrépitude et à la noirceur des plafonds des salles d'eau ainsi que des chambres de l'ensemble des appartements, qui menacent de s'écrouler », a ajouté notre interlocuteur. Tout dommage vaut dédommagement, et les propriétaires de logis ne comptent pas s'arrêter-là. Autres griefs contenus dans une correspondance adressée à l'Apc d'El Biar en date du 9 septembre dernier, et dont nous détenons une copie, les riverains sont unanimes à dénoncer le squat de l'esplanade centrale : « Le parvis destiné à l'épanouissement de nos enfants et au repos des vieillards a été détourné de sa vocation initiale par les partisans du marché informel et fait le soir office de parking. » S'agissant du thème de l'hygiène et de la sécurité, l'association de la cité insiste pour recouvrer les locaux des anciennes conciergeries et de les verser à une corporation qui n'aurait jamais du disparaître. « L'initiative est louable, puisqu'elle permet de veiller à la préservation de l'environnement et de canaliser le flux des personnes étrangères à la cité en contrepartie d'une rémunération », a conclu le président du comité d'immeuble. D'après un groupe de riverains, « aujourd'hui encore, les ascenseurs sont à l'arrêt au grand dam de nos vieux et des personnes impotentes. C'est en vain que nous avions sollicité l'intervention de l'Apc d'El Biar ». En attendant d'y parvenir un jour, les membres du comité du quartier se proposent de rouler sur le même essieu que l'Apc d'El Biar, afin de réaliser ce qui est humainement possible pour redorer l'éclat de la cité Gai Soleil ô combien terni.
