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Il faut arrêter de dire que tous les combats sont perdus d'avance Amir, Khaled et Hassan. Membres du comité Libérez Mohamed Gharbi (LMG)
Publié dans El Watan le 10 - 12 - 2010


Une grâce présidentielle inespérée est venue remettre, samedi dernier, la question de l'engagement de la société civile pour des causes sensibles au cœur du débat. LMG (Libérez Mohamed Gharbi) est le parfait exemple qui prouve que les jeunes, écartés de la décision, peuvent faire bouger les choses. Samir, Khaled et Hassan, principaux initiateurs du mouvement LMG en parlent. - Quelle a été votre première impression à l'annonce de la réduction de peine accordée à Mohamed Gharbi ? -Samir : Quand Mourad, son fils, nous l'a annoncé, on n'arrivait pas à y croire. Puis c'était une grande joie dès qu'on a confirmé l'info. Nous n'avons pas arrêté d'appeler partout pour l'annoncer à la presse et à tous ceux qui s'intéressent à cette cause. La première impression est que nous avions eu raison d'y croire. -Khaled : C'était un choc. Une nouvelle inespérée, même si on y a toujours cru. On savait que le combat allait être long. Beaucoup disaient que Bouteflika ne gracierait jamais Gharbi, mais d'autres y croyaient fermement. -Hassan : C'est dans ce sens que, pour nous, c'était un challenge. Depuis le dépôt de la demande officielle de grâce, il y a eu l'histoire de la grève de la faim de Gharbi, et on était tentés d'aller plus vite que la musique, mais on s'est tempérés. Et là, la grâce est venue au moment où l'on s'y attendait le moins. Plus nous avancions dans le combat et plus ça nous paraissait difficile mais c'est venu. Cela a été, certes, rapide mais on n'a même pas essayé de décrypter la rapidité de cette décision présidentielle, ni comment elle est intervenue. La mobilisation n'a commencé que le 13 septembre dernier et on pensait vraiment que cela prendrait plus de temps. - Justement, LMG, c'est près de 3 mois de mobilisation continue, de rencontres, de doutes et de profonde conviction dans la justesse de cette cause. Quels ont été les moments forts de LMG ? -Hassan : Ce qui m'a le plus marqué c'est les jeunes qui ont rejoint LMG spontanément et qui sont entrés à fond dans le combat, je pense à Mehdi, à Randa, à Mouna et à Nazim pour ne citer que ceux-là. Des jeunes qui n'ont même pas atteint la vingtaine et qui ont apporté un souffle énorme au combat. Et dans nos moments de doute, c'est leur jeunesse qui nous maintenait. -Samir : Ils avaient une part d'insouciance qu'on ne se permettait pas et leur apport était de taille. L'aventure du Sila (Salon international du livre d'Alger) a été également très grande. Partager l'information, sensibiliser. Beaucoup de rencontres et de partage et, humainement, c'était très émouvant. Mais le plus grand moment, c'était incontestablement le voyage à Souk Ahras, pour la rencontre de la famille Gharbi et le tournage du documentaire de sensibilisation. On a eu la sensation de découvrir des réalités qu'il fallait qu'on divulgue et qu'on partage. Ça nous a bouleversés. -Khaled : On se fait une fausse image de la jeunesse algérienne. Elle n'est pas inerte, ni désœuvrée. Ce combat en est la preuve. On ne s'attendait pas à autant d'engouement de la part des citoyens et plus précisément des jeunes. Une union formidable s'est créée autour d'un même idéal. Ce n'était pas anodin. Au Sila, un jeune est venu vers nous, il a été tellement touché par la cause, qu'il a demandé un tee-shirt, et s'est mis à faire signer des pétitions toute la journée et s'est éclipsé après. On ne l'a plus jamais revu. C'était un acte noble qui ne demandait même pas de reconnaissance, et ça, c'est extraordinaire. Hassan : On a également fait de très beaux échanges avec des personnalités et des écrivains avec qui la rencontre ne se résumait pas à une simple signature mais à une belle expression d'espoir et de partage. Samir : Discuter avec des anciens de la Révolution et des patriotes a été un moment très fort pour nous. Ça a réveillé et nourri notre nationalisme. - Grâce présidentielle. Liberté conditionnelle. Mais tant que Gharbi n'est pas encore dehors, le combat du LMG continue. Croyez-vous réellement à sa libération définitive ? Et par quelles voies LMG va continuer son combat ? -Samir : LMG s'arrêtera quand Mohamed Gharbi sortira de prison, c'est clair. Mais pour nous c'est déjà une première victoire. Pour l'amende à payer, qui est de 1,1 million de dinars, c'est loin d'être un problème : la collecte touche à sa fin. Il y a plusieurs donneurs anonymes et on espère que cette question d'argent sera réglée ce week-end. -Khaled : Ce qu'il faut préciser c'est que nous ne servons que d'intermédiaires entre les donneurs, la famille Gharbi et son avocat. Nous nous contentons de transmettre le numéro de compte et les contacts pour faciliter les versements. -Hassan : L'argent, ce n'est pas ce qui risque de bloquer sa libération. C'est une somme facile à avoir, vu l'élan de solidarité. Maintenant, c'est une question de formalité et de procédures, selon son avocat. Samir : Au-delà de l'argent, pour ce qui est du reste du dossier à fournir pour accéder à la liberté conditionnelle, il faut que sa bonne conduite soit attestée et qu'il ait purgé la moitié de sa peine, ce sera le cas à partir du 10 janvier. Donc, c'est la date à laquelle on espère le voir libéré. - S'engager aujourd'hui en Algérie, comment le percevez-vous après cette première expérience ? Vous paraît-il plus possible que cela ne l'était avant LMG ? -Khaled : Avec tout l'engouement que LMG a suscité, j'ai été amené à me poser des questions. J'ai été tellement surpris par les retours qu'on a eu : des gens qui en arrivaient jusqu'aux larmes parce que notre mobilisation symbolise un souffle nouveau et l'espoir. Cette expérience m'a vraiment ouvert les yeux. Je reprends confiance en moi, en cette Algérie, je me dis que je peux enfin y exister. Je pense qu'il faut qu'on arrête de se dire que tous les combats sont perdus d'avance parce que c'est comme ça depuis longtemps. Halte au défaitisme ! S'engager aujourd'hui en Algérie est possible, d'ailleurs tout est possible. Soutenir des causes est un droit. Tout est dans la démarche, la motivation et l'organisation. Il faut aussi noter que LMG a eu plus d'impact parce que sa démarche est restée non partisane. -Hassan : Je pense que cette mobilisation a revigoré tout le monde, des plus jeunes aux anciens révolutionnaires et même des personnes qui n'y croyaient pas. Au début, on s'est engagés les yeux fermés, on n'avait pas de référence, ni de modèle concret à suivre, mais on a réussi à démontrer que c'est possible. Les jeunes doivent suivre l'exemple de LMG et l'affaire Gharbi qui nous a permis de prendre conscience de tellement d'enjeux. -Samir : S'engager est possible. Il faut y croire très fort. Se placer et se structurer. Quand on fait les choses correctement, ce n'est pas tellement difficile, on en est la preuve. Il y a beaucoup de choses à faire dans notre société. Mais on est dans une optique très réfléchie. Tout le monde nous taquine en nous demandant qui comptons-nous libérer maintenant ! Mais nous temporisons, nous essayons de capitaliser le maximum d'acquis de cette expérience pour mieux nous redéployer ensuite, chacun de son côté ou ensemble, parce que la dynamique qu'il y a dans le groupe est quand même précieuse. -Hassan : Il y a beaucoup de projets qui se dessinent dans nos esprits, mais nous ne voulons pas nous précipiter… -Khaled : Nous sommes interpellés par tant d'événements qui ont lieu dans la société et nous ne pouvons pas rester de marbre. Il est évident qu'on ne s'arrêtera pas là.

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