La saisie d'une importante quantité d'héroïne s'élevant à 3,5 kg et le démantèlement d'un dangereux réseau de trafiquants de ce genre de stupéfiants alimentent les discussions à Chlef. Tout le monde en parle, car c'est la première fois qu'une telle prise a lieu dans la wilaya, et même dans le pays. Le sujet est sur toutes les lèvres et chacun y va de son commentaire. Les villes côtières servent-elles de voie de passage aux trafiquants de drogue ? La commune de Chettia, l'une des grandes concentrations des habitations en préfabriqué de la région, serait-elle devenue la plaque tournante du trafic de drogue ? C'est du moins les questions qui reviennent sans cesse dans les discussions des Chélifiens. En fait, tout a commencé il y a une semaine lorsque les services de la police judiciaire de la sûreté de la wilaya avaient effectué une descente dans ladite commune à la recherche d'une bande d'agresseurs qui semaient la terreur dans cette agglomération de 80 000 habitants. Mais quelle fut leur surprise lorsqu'ils découvrent une quantité d'un kilo d'héroïne à l'intérieur de l'habitation de deux frères bandits , cerveau du réseau composé de neuf membres, pour la plupart des repris de justice. Ces derniers ont été tous arrêtés et écroués avant-hier par le juge d'instruction du tribunal de Chlef. Les analyses effectuées dans le laboratoire central de la police à Alger ont confirmé la nature de cette drogue. Commencent alors les investigations de la police qui mèneront les enquêteurs jusqu' à El Guelta et El Marsa, sur le littoral ouest de la wilaya, en passant par la commune proche de Bouzeghaïa et la ville de Sidi Bel Abbès, à l'ouest du pays. Lors de la perquisition, les éléments de la PJ découvriront une autre quantité de 2, 5 kg d'héroïne chez trois des narcotrafiquants, dont celui de Sidi Bel Abbès. Ils procéderont également à la saisie de deux talkies-walkies ainsi qu'un pistolet factice au domicile du trafiquant habitant la localité côtière d'El Guelta. Il faut signaler que cette petite bourgade, d'apparence paisible, est en passe de devenir le passage privilégie des narcotrafiquants utilisant la voie maritime. Il y a quelques années, des embarcations avec double réservoir avaient été abandonnées sur le rivage par les membres des réseaux activant sur cette partie du littoral entre Mostaganem et Chlef, l'Espagne et la France, de l'autre côté de la rive de la Méditerranée. Par aileurs, plusieurs colis contenant du kif traité avaient été trouvés sur la plage d'El Guelta et celle de la commune voisine de Sidi Abderrahmane, à 20 km à l'ouest de Ténès. La marchandise était souvent convoyée vers l'intérieur de la wilaya et le reste du pays, à travers les réseaux établis dans la commune de Chettia, au nord de Chlef. En fait, cet important coup de filet est en soi une grande réussite contre la mafia des stupéfiants, car il vient débarrasser la région d'une bande de dangereux criminels qui projetaient d'inonder le centre-ouest du pays avec cette substance extrêmement nocive. Et cela n'a pu être possible que grâce au professionnalisme et à l'intervention des éléments et cadres de la police, ainsi que des autorités judiciaires qui ont suivi de près l'opération du début jusqu'à la fin.