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Prix des Nouveaux droits de l'homme L'ouvrage Laissées pour mortes, le lynchage des femmes de Hassi Messaoud
Publié dans El Watan le 12 - 12 - 2010


Ce prix, attribué par l'ONG les Nouveaux droits de l'homme, est «une distinction du sang, celui que nous avons versé du fait du fanatisme et de l'intolérance», nous a déclaré Rahmouna qui, avec Fatiha, ont témoigné dans le livre écrit par Nadia Kaci, Laissées pour mortes, le lynchage des femmes de Hassi Messaoud (éditions Max Milo, 2010). Paris (France) De notre bureau Le 27e prix littéraire annuel des Nouveaux droits de l'homme – une ONG membre de la Commission française consultative des droits de l'homme avec statut consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations unies – a été décerné lundi soir, lors d'une cérémonie au ministère de la Culture, à Laissées pour mortes, le lynchage des femmes de Hassi Messaoud de Nadia Kaci. En l'absence du ministre, Frédéric Mitterand, en déplacement en Inde avec le président Sarkozy, c'est son directeur de cabinet qui a remis la distinction à l'auteure du livre et aux deux principales victimes-témoins. Ce prix a déjà été attribué au biologiste Jacques Testard, aux écrivains Amadou Kourouma et Ismaël Kadaré, à Geneviève Antonioz-de Gaulle, à Eric Orsenna et, l'an dernier, à René Guitton pour Ces Chrétiens qu'on assassine. A souligner que l'artiste Nassima a, par sa présence à cette manifestation, exprimé son soutien aux femmes victimes de violences. C'est en pleurs que Rahmouna et Fatiha ont accueilli cette preuve matérielle que le drame qu'elles ont subi n'est pas «une affabulation» ni «un mensonge» mais «une reconnaissance». «Nous avons sacrifié nos vies, nos enfants, pour parler», souligne Rahmouna. Et Fatiha d'enchaîner : «Nous n'avons pas l'intention de nous taire.» «Nous sommes émues parce que pour Rahmouna et Fatiha, témoigner a été un chemin long et douloureux. Elles ont été peu reconnues et soutenues par rapport à ce qu'elles ont enduré», intervient Nadia Kaci. «Au début de ma réflexion, je pensais que c'était de l'indifférence vis-à-vis des femmes, aujourd'hui je constate que c'est une volonté politique d'orienter la violence vers les femmes, cette violence est, pour les hommes, un exutoire à leurs frustrations et à leur malvie.» «Ce livre est une alerte.» «On a été accusées d'être des menteuses, des manipulatrices.» «Aujourd'hui, c'est une reconnaissance.» Bravant les tabous et les interdits, Rahmouna et Fatiha ont témoigné publiquement du lynchage dont, avec une quarantaine d'autres femmes, elles ont été victimes dans la nuit du 12 au 13 juillet 2001, dans le bidonville d'El Haïcha, à Hassi Messaoud où elles vivaient, à la suite d'un prêche virulent d'un imam intégriste. Ces femmes, que l'imam a désignées comme «prostituées» parce que vivant seules sont, cette nuit-là, la proie d'hommes déchaînés. Rahmouna, mère de famille divorcée, était femme de ménage et cuisinière. Fatiha avait elle aussi un emploi modeste. Elles avaient quitté leur région natale, comme d'autres femmes, à la recherche d'un travail pour subvenir aux besoins de leurs familles et pour échapper au terrorisme. Comédienne et femme engagée, Nadia Kaci a suivi leur combat et a publié en France leur témoignage en leur prêtant sa plume Ce drame a également été rendu public par la presse algérienne. El Watan, par les enquêtes, reportages et comptes-rendus de Salima Tlemçani, l'a suivi de près. «Au viol et à la torture devait s'ajouter, pour ces femmes, le calvaire d'être rejetées par leurs familles et condamnées par l'opinion publique.» «Chaque fois qu'on veut rabaisser, humilier ou nuire à une femme, on la traite de prostituée», nous affirmait Nadia Kaci dans un entretien à la sortie du livre (El Watan du 8 mars 2010, ndlr). A l'issue d'un procès, en 2004, trois hommes sont condamnés à des peines de prison – huit, six et trois ans respectivement – tandis que six autres sont acquittés. Vingt condamnations à vingt ans, quatre à dix ans et une à cinq ans l'ont été par contumace. Ces coupables-là courent toujours. Le drame d'El Haïcha montre combien la condition des femmes, en Algérie, est précaire, voire sans protection réelle et efficiente. Le nombre d'agressions dont elles sont quotidiennement l'objet est en augmentation. Sans que cela suscite l'indignation de la collectivité nationale ni celle des pouvoirs publics. Le code de la famille qui fait de la femme une mineure à vie et qui peut être répudiée à n'importe quel moment est, à cet égard, dévastateur tant il fragilise les femmes et leurs enfants et, par extension, la société dans son ensemble. La sonnette d'alarme n'a-t-elle pas été tirée maintes fois par des spécialistes et des professionnels avérés ? L'autisme des gouvernants n'est pas moins dévastateur.

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