En souvenir du vénérable Cheikh Abou Abdellah El Bouabdelli, hier et avant hier, la zaouia de Bethioua a vécu de forts moments de ferveur et de dévotion. La spacieuse cour de la Zaouia, bondée de monde, venu d'un peu partout du territoire national, renseigne assez bien sur la notoriété du Cheikh et de l'aura de son personnage encore vivace dans la localité et bien au-delà. Récitation de versets Coraniques par la centaine de taleb, chants religieux en chorale et témoignages en tout genre, anecdotiques ou solennels ont bien coloré l'ambiance de ces deux journées dédiées à commémorer le cheikh disparu le 4 novembre 1952. Les habitants n'ont pas été du reste, puisque chacun à sa manière a tenu participer à ce rendez-vous spirituel. Tous les convives ont été pris en charge grâce à cette entraide. La zaouia de Bethioua a vu le jour en 1903. Depuis, elle n'a pas cessé d'être ce haut lieu de spiritualisme. Autorité morale aussi, elle continue à exercer son rôle d'arbitre dans toutes sortes de conflits. L'illustre Cheikh Mehdi Bouabdelli, l'un des fils du fondateur qui y officiait jusqu'à sa disparition en 1992, a légué comme héritage un inestimable trésor de manuscrits rares dont certains datant de plusieurs siècles. Ce cheikh qui fut tour à tour muphti de Bejaia et de Chlef était aussi un véritable savant connu de tous et un conférencier hors pair. Actuellement la Zaouia est administrée par Cheikh Ayat, le frère de Mehdi qui continue malgré son âge avancé à perpétuer la mission.
