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Un vendredi de psychose à Alger
Après une fin de semaine violente
Publié dans El Watan le 08 - 01 - 2011

Le spectacle des magasins saccagés montre l'intensité de la violence des affrontements de la veille.
Seule activité du jour, le prêche du vendredi. Du reste, les rues de la capitale sont habitées par le fantôme des émeutes qui a obligé de nombreux Algérois à rester chez eux. En effet, Alger a valsé au rythme des affrontements avec les forces de sécurité. A Bab El Oued, théâtre de violents affrontements entre manifestants et forces de l'ordre les nuits de mercredi et de jeudi, le climat reste tendu. Le spectacle des magasins saccagés montre l'intensité de la violence des affrontements de la veille.
Au sortir des mosquées après la traditionnelle prière du vendredi, des petits groupes se sont formés dans les coins des rues et les quelques cafés ouverts, commentant les événements de la veille et ceux qui ont secoué plusieurs villes du pays. Cependant, des familles des jeunes arrêtés lors des émeutes de jeudi se sont regroupées devant le commissariat du «cinquième» qui a été pris d'assaut par les manifestants la nuit de jeudi, au quartier des Trois Horloges. Elles sont venues réclamer la libération de leurs enfants. On dénombre une vingtaine d'arrestations parmi les manifestants. «Je n'ai pas eu de nouvelles de mon fils depuis mercredi soir et personne ne veut nous informer de ce qu'il est devenu ni pourquoi ils l'ont arrêté», s'inquiète une femme, la cinquantaine bien entamée.
Non loin du commissariat de police, l'atmosphère est plutôt paisible, mais les habitants craignent la reprise des émeutes à la tombée de la nuit. «On a peur que ça reprenne ce soir. On a peur pour nos commerces, véhicules et la sûreté des nos enfants ; c'est l'anarchie totale. Les jeunes de La Casbah et des autres quartiers environnants conver-gent tous vers Bab El Oued», s'est exclamé un quadragénaire qui dit garder «un mauvais souvenir des événements d'Octobre 1988».
Dans beaucoup de quartiers d'Alger, les manifestants se sont attaqués à des magasins et des locaux commerciaux. A Bab El Oued, les révoltés ont saccagé l'antenne de Mobilis et un distributeur de Bellat. Le point de vente de Renault de Triolet a été complètement saccagé et plusieurs voitures brûlées. La salle Atlas, récemment rénovée, a failli partir en fumée. A El Biar, quartier réputé pour son calme, le magasin d'Adidas a été complètement dévasté. Même spectacle à El Afia, le quartier le plus chaud de Kouba, où le show-room Dacia a été incendié. Les jeunes ne sont pas du même avis. «Ça ne va pas se calmer, on en a marre de cette vie. Nous sommes privés de tout, nous sommes déjà morts», ainsi s'exprimait un groupe de jeunes. Certains d'entre eux sont fiers de voir les chaînes de télévisions étrangères parler de leur quartier. «Le monde entier découvre que le peuple en a ras le bol», selon Samir, un jeune de 22 ans, au chômage.
Après la prière, l'émeute
Pour eux, la vie chère, le chômage, la crise de logement et l'horizon bouché sont à l'origine de cette «révolte» dans laquelle est plongé subitement le pays depuis trois jours. Le slogan-phare scandé des manifestants résume parfaitement le malaise social. «Zadou fi zit wa sucre, chaâb kareh rah habet y kesser» (ils ont augmenté les prix de l'huile et du sucre, le peuple en a marre, il descend casser). Si les adultes désapprouvent les méthodes utilisées par les jeunes pour exprimer leur colère, ils estiment par ailleurs que la situation actuelle pousse à une explosion sociale. «Nous sommes contre toute cette casse, sauf qu'on ne comprend plus rien à ce pays. D'un côté on nous parle de 150 milliards de dollars et de l'autre côté le peuple vit très mal. Ils (le pouvoir ndlr) augmentent les prix des produits de large consommation mais pas nos salaires. Par contre, la police a bénéficié d'une augmentation de 50%, c'est complètement insensé», a tonné un fonctionnaire. Chacun y va de son explication à Bab El Oued où les forces de l'ordre se font très discrètes à l'intérieur de ce quartier populaire, dont le nom est lié à la révolte d'Octobre 1988. Leur présence pourrait être assimilée à une provocation. La tension reste vive. Un hélicoptère de la police a survolé la capitale durant toute la journée. La forte présence des forces antiémeute au niveau des axes menant vers Bab El Oued est là pour le rappeler.
Elles ont pris position dans des endroits sensibles. Des camions de police sont positionnés au niveau de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). Le même dispositif sécuritaire est déployé à la place des Martyrs.
La sécurité est renforcée également autour du siège de l'APN. A la place du 1er Mai, c'est un impressionnant dispositif policier qui a pris position dès la matinée d'hier pour parer à d'éventuels débordements après la prière du vendredi.
Des prêches où les imams ont lancé des appels au calme. Des appels qui ne trouvent pas écho, dès lors que le quartier de Belouizdad (Belcourt) a renoué avec l'émeute juste après la prière. A l'heure où nous mettons sous presse, le face-à-face entre un groupe de jeunes et les forces de l'ordre se poursuit. Des émeutiers, surexcités, ont même tenté de pénétrer à l'intérieur de la maison de la presse Tahar Djaout. En somme, la situation reste très tendue dans beaucoup de quartiers. L'agitation pourrait reprendre à tout moment et les informations qui parviennent des autres régions du pays ne sont pas pour rassurer. Si les autorités politiques ne répondent pas aux revendications de la société, et si la colère reste au niveau de l'émeute sans prendre une forme organisée, le risque d'un pourrissement n'est pas à exclure.


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