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Les espaces d'expression se rétrécissent
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Publié dans El Watan le 19 - 01 - 2011

Devant le rétrécissement des espaces d'expression, la rue devient le récipiendaire des revendications populaires. L'Algérie s'est installée depuis le 9 février 1992 dans l'état d'urgence.
Les acteurs politiques et syndicaux ainsi que les défenseurs des droits de l'homme subissent toutes les contraintes de cet environnement hostile. Le droit constitutionnel de créer un parti politique est bafoué, ainsi que celui d'ouvrir un journal libre de toute accointance avec le pouvoir. Les rues d'Alger sont sporadiquement quadrillées au moindre soupçon de mouvement de contestation. Elles sont aussi soumises à la loupe de la vidéosurveillance. Alger vit présentement sous un lourd climat de crainte de la contagion de la révolte tunisienne.
Les camions des unités antiémeute sont omniprésents. Les réseaux téléphoniques perturbés, ainsi que certains réseaux sociaux sur Internet. Serait-ce une simple coïncidence ? «L'état d'urgence est une loi dont découlent des dispositifs et des institutions chargés de fermer l'espace des libertés. A titre d'exemple, le code pénal bis qui réduit les libertés de la presse. Donc, non seulement cette loi doit être abrogée et levée mais aussi il faudra en finir avec tous ces dispositifs qui ont été sécrétés par cette loi et rendre la liberté aux journalistes, syndicalistes, partis politiques, sinon son abrogation seule ne va pas suffire. C'est tout le climat qu'il y a autour qu'il faudra changer», estime le premier secrétaire du Front des forces socialistes, Karim Tabbou. Il souligne que «le fait de soumettre un parti à une demande d'autorisation pour organiser ses activités est déjà une grande atteinte et un interdit. Notre parti a eu droit à trois heures d'antenne à la télévision en dix ans. La réalité est faite d'un quotidien soumis à des contraintes pratiques, dont la fermeture de la capitale à toute activité politique. Le fait aussi que la police bénéficie de larges prérogatives. Je pense aux écoutes, à l'enregistrement des associations, à l'infiltration des partis, aux tentatives de putschs au sein des partis sont des contraintes pratiques. La justice et la police sont au service exclusif du pouvoir et de là, vont découler toutes les contraintes».
Pour maître Mostefa Bouchachi, président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme, «l'état d'urgence est maintenu contre la société civile, l'opposition et contre les Algériens». L'avocat et défenseur des droits de l'homme indique que «si le régime avait bien saisi le message des émeutiers, il réagirait plus vite pour abroger cette loi. Il faut savoir que ce n'est pas seulement le chômage et la mal-vie qui ont fait sortir les jeunes dans la rue, c'est la fermeture du champ politique et médiatique qui pousse ces jeunes à se suicider en mer». «L'Algérie est un des rares pays arabes à refuser aux citoyens de manifester pour Ghaza. Depuis dix ans, les marches sont interdites. Toutes les demandes sont systématiquement rejetées. Il faut lever l'état d'urgence, sinon une explosion sociale touchera le pays.»
Il faut lever l'état d'urgence
Meziane Meriane, coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs d'enseignement secondaire et technique, a estimé que cet état limite les libertés, notamment syndicales. «Plusieurs fois nous avons appelé à des sit-in et des marches mais au nom de cet état d'urgence, ça a été interdit. Nous avons été tabassés à plusieurs reprises et embarqués dans les commissariats et nos activités ont été annulées. J'estime que tout citoyen et partenaire social se doit de demander la levée de l'état d'urgence.»
Notre interlocuteur précise que la raison pour laquelle l'état d'urgence a été instauré n'est plus «cette loi qui devait faire face à la menace terroriste. Cette situation est dépassée», dit-il. Le docteur Lyes Merabet, président du Syndicat des praticiens de la santé publique, considère qu'il s'agit d'une «situation tout à fait liberticide». «Nous avons été obligés d'exprimer notre mécontentement en tant que syndicat contre le mépris affiché à l'égard des praticiens en organisant des sit-in et appelant à des marches mais, malheureusement, cela n'a pas été possible, car à chaque fois nous avons subi la répression, la bastonnade et la pression de toutes parts», note le syndicaliste. «On prend des décisions pour nous sans nous, et on nous empêche d'exprimer notre refus.
Cette situation n'a que trop duré. Elle profite aux pouvoirs publics pour maintenir la pression sur la société civile. Et le résultat est que la vie de la cité est dégarnie et tous ses éléments représentatifs et relais devant encadrer la société et ramener la contestation sur la voie pacifique ont été cassés». Mohamed Djemma, dont le parti le MSP fait partie de l'Alliance présidentielle, considère que «le traitement sécuritaire de la menace terroriste suffit à lui seul sans l'état d'urgence, comme cela se fait dans les autres pays».
Et d'ajouter : «Cette situation est une épée de Damoclès sur la tête des partis et syndicats qui ne peuvent plus s'exprimer dans la rue.» Nous avons tenté vainement de joindre le RCD et le PT. Dans un communiqué parvenu à la rédaction, le RCD, qui a appelé à une marche pour ce samedi 22 janvier 2011, a fait état de manœuvres «du bureau du RND d'Alger qui s'est réuni le 17 janvier au soir pour envisager les possibilités de lancer des provocations contre la marche populaire».


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