Après la Tunisie, l'Algérie, l'Egypte et la Jordanie, sont les trois pays arabes qui risquent de connaître une révolte populaire, estime l'ancien directeur du département d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient au Quai d'Orsay, Denis Bauchard. Dans un entretien accordé mercredi au magazine français l'Express, l'ex diplomate croit savoir que "les troubles vont sans doute perdurer en Algérie". Un scénario à la tunisienne pourrait bel et bien se produire en Algérie. C'est du moins ce que croit Denis Bauchard. Chercheur à l'IFRI, ancien directeur du département d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient au Quai d'Orsay et ex-président de l'Institut du monde arabe, il relève dans un entretien publié mercredi dans l'Express que l'Algérie fait partie des trois pays les plus vulnérables du Monde Arabe avec "l'Egypte" et la "Jordanie". " En Algérie, la politique qui a consisté à mêler répression et réconciliation a été relativement efficace. Mais il y a encore des troubles et ceux-ci vont sans doute perdurer", analyse Denis Bauchard lequel a mené une longue carrière diplomatique, qui l'a conduit notamment à s'intéresser au Monde Arabe. Cependant, ces éléments ne suffisent pas pour présager "un prochain effondrement" en Algérie, note l'expert. Et pour cause, "le pouvoir politique jouit de prébendes économiques" et d'une importante "rentre pétrolière" qui pourrait l'aider à instaurer la paix sociale. En revanche, en Egypte, "le risque est réel" car "après trente ans de pouvoir, le problème de succession n'est toujours pas réglé, même si Gamal, le fils du président Moubarak, est mis sur le devant la scène et qu'il est le candidat des hommes d'affaires", souligne Denis Bauchard. "Depuis 1952, le pouvoir, au Caire, a toujours été entre les mains des militaires. Ces derniers vont-ils accepter de le confier à un civil, fût-il le fils d'un militaire? J'en doute", confie-t-il. Denis Bouchard reconnait enfin que la France a toujours considéré le "régime tunisien" comme "un rempart utile". "Dans une zone sensible : face à une menace islamiste, il faisait preuve d'une certaine efficacité", précise l'ex diplomate français .