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Aux barrages d'El Menzeh, les volontaires restent en alerte
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Publié dans El Watan le 21 - 01 - 2011

El Menzeh, 18h30. Dans ce quartier résidentiel de Tunis, comme dans tous les autres, pas un chat dehors.
Les heures de travail - réduites à six heures par jour - permettent aux gens de rentrer tôt chez eux. Le couvre-feu commence à 20h et se termine à 5h. Mais de jeunes volontaires s'approprient alors les rues pour protéger leur quartier des milices de Ben Ali. Chaque barrage est formé d'un ensemble de meubles usés, de gros fûts ou de toute chose qui puisse bloquer la route et permettre la fouille des voitures. Le barrage de Yacine, jeune du quartier, a été monté avec une échelle, une chaise, un vieux frigo et quelques planches en bois. Bâton à la main, debout devant le barrage de fortune, il nous raconte. «Ces barrages existent depuis vendredi, jour du départ de Ben Ali. En réalité, c'est le Premier ministre qui a appelé la population à aider l'armée, car les militaires ne sont pas nombreux. Alors tous les jeunes se sont organisés. On se rassemble à l'heure du couvre-feu et on surveille. Les premiers jours, la pression était plus grande qu'aujourd'hui.
L'armée nous avait demandé de nous mettre tous en blanc pour nous distinguer lors de sa ronde nocturne. Mais le lendemain, on a changé de vêtements, car le blanc nous rendait plus vulnérables et on pouvait facilement se faire infiltrer, vu que l'information circule rapidement», précise-t-il en décrivant une atmosphère de méfiance, où tout le monde doute de tout le monde. L'ambiance en ce début de soirée est presque détendue. Les jeunes discutent entre eux, blaguent et jouent aux cartes quand ils ne parlent pas politique. 21h. Du barrage un peu plus loin, des cris et des sifflements parviennent jusqu'à nous.
Sniper ou voleur
Une alerte a été donnée par une habitante du quartier qui dit avoir vu un voleur, habillé de vert. Les jeunes transmettent l'alerte aux autres barrages. «Le pire, c'est qu'on ne sait pas si c'est un voleur ou un sniper», s'inquiète Yacine. Tout le monde court dans tous les sens pour encercler le quartier. «On l'a vu, il saute sur les toits», lance un jeune, haletant. Une patrouille de l'armée suivie par deux patrouilles de police font le tour du quartier. «Ce sont les habitants qui les préviennent à chaque fois qu'il y a quelque chose. La police est toujours accompagnée par l'armée, parce que personne ne fait encore complètement confiance à la police. Il nous arrive de les contrôler. C'est marrant de renverser les rôles, de vérifier leurs papiers, eux qui encore hier nous terrorisaient…» Un meneur de groupe crie à tout le monde de rester chacun à son poste.
Samy, un grand brun, nous confie tout en faisant virevolter son bâton en l'air : «Je vis dans un autre quartier, où il y a plutôt des immeubles. On a arrêté pas mal de miliciens. Ils étaient armés, mais on était nombreux, on les a livrés à l'armée.» Parfois, les contrôles tournent mal. «Au premier jour, la garde communale nous avait prévenus qu'il n'y avait plus de police, du coup, un commissaire est mort, car on l'a arrêté à un barrage, et personne ne l'a cru quand il a sorti sa carte.» Ahmed ajoute : «On s'est installés ici parce que les premiers jours, des voyous en profitaient pour piller les biens des autres. Aujourd'hui, c'est beaucoup plus calme parce qu'ils ont peur.» Des chiens arrivent au secours. «Ils traquent les voleurs mieux que nous !, rétorque un des volontaires. La nuit va être longue, le voleur n'a pas encore été rattrapé.» «Il est piégé. Nous n'avons pas peur, assure Ahmed. Il suffit d'un sifflet pour que des milliers de personne se rassemblent à l'endroit où a été donnée l'alerte. On est solidaires, on protège nos biens, notre quartier, nos voisins et notre société. Demain sera un jour meilleur.»


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