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Portrait de famille
La nouvelle de Yasmine Hanane
Publié dans Liberté le 17 - 03 - 2010


1870 - MON ARRIERE-GRAND-PÈRE MOHAMED
1re partie
La neige recouvrait les hautes montagnes de Kabylie. Un froid glacial avait incité les gens à rentrer chez eux plus tôt que d'habitude. La grande placette qui faisait face à la mosquée et au café était quasiment vide, et même les quelques chats qui d'habitude à cette heure du jour sillonnaient encore les alentours avaient disparus.
C'est que le froid de cet hiver était particulier. Les vieux parlaient d'une rudesse de climat qui s'abattait sur la région tous les dix ans. Ceux qui s'en souvenaient rajoutaient leur grain de sel pour comparer ce froid à celui vécu lors de l'invasion française en 1830.
Pourtant, quelques sages ne trouvèrent rien à redire. C'est la saison hivernale, et elle doit tout simplement passer comme toutes les précédentes.
La nuit avait déjà envahie les lieux et on entendait à peine les loups hurler dans leurs tanières. Les mères de famille les plus prévoyantes avaient déjà préparé un dîner consistant pour leur progéniture et les grands-mères s'apprêtaient à raconter de longues histoires autour du feu, tandis que les hommes chaudement emmitouflés dans leurs burnous se réunissaient autour de l'âtre en sirotant un café après avoir fait honneur au traditionnel plat de couscous.
Chacun donc à sa manière tentait tant bien que mal de meubler agréablement les longues soirées d'hiver.
Dans une chaumière nichée au creux d'une montagne, une femme réfrénait ses cris de douleur. Cela faisait des heures qu'elle gisait sur un lit de fortune constitué de quelques couvertures étalées à même le sol et d'un oreiller rembourré de chiffons.
La femme, pliée en deux par des contractions qui n'en finissaient pas, avait réuni autour d'elle toutes les femmes de la maison. Les unes comme les autres tentaient d'apporter leur contribution en prodiguant mille et un conseils, dans le seul but de soulager un tant soit peu la parturiente.
Mais la vieille accoucheuse du village est formelle : “Tu n'accoucheras pas avant les premières lueurs de l'aube ma fille.”
Les heures s'égrenaient lentement et la jeune femme, épuisée par un long travail, n'arrivait plus ni à bouger ni à crier. C'est à peine, si on l'entendait gémir.
L'accoucheuse lui faisait boire de temps à autre un breuvage à base de plantes et de miel pour lui donner du tonus. Mais, cela n'atténuait pas à vrai dire ses souffrances.
La nuit s'écoulait lentement. Le vent s'était déchaîné. Le toit de la maison menaçait de s'écrouler et quelques hommes, affrontant la tempête, tentaient de remettre quelques pierres en place afin d'éviter le pire. “Surtout pas ce soir”, ne cessaient-ils de se répéter.
Ce fut une nuit assez mouvementée. Les hommes attendaient dans la remise, emmitouflés dans des couvertures et des burnous, tandis que les femmes s'attroupaient toujours autour de la parturiente.
Malgré le froid, la fièvre de l'impatience et de la peur gagnait les uns et les autres. Les vieux en particulier ne tenaient plus en place. Ils espèrent tous avoir enfin ce garçon tant attendu. Le père, qui avait déjà plusieurs enfants avec ses deux premières épouses décédées, n'avait pas encore eu la joie de voir sa troisième femme lui donner ce garçon tant espéré. Certes, il avait déjà cinq garçons, tous déjà adultes et mariés, mais il avait autant de filles, et en ces temps lointains, la venue d'une fille était considérée comme une malédiction. Déjà que sa jeune et dernière épouse avait mis au monde, les deux dernières années, consécutivement deux filles.
L'aube commençait à poindre. Le froid se faisait de plus en plus piquant. Les hommes s'étaient retirés tout au fond de la remise et discutaient à voix basse. De temps à autre, ils demandaient quelque chose à manger pour réchauffer leurs corps engourdis. On s'empressait alors de leur servir de la galette et quelques figues sèches trempées dans de l'huile d'olive.
Il commençait à faire jour à peine lorsqu'un cri s'élève de la chaumière. Les vagissements d'un bébé suivirent, et tout de suite après des you-you fusèrent. Enfin, après une longue nuit d'attente, le garçon tant attendu est là !
Y. H.
(À suivre)


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