C'est dans une conjoncture marquée par une forte tension dans les territoires occupés du Sahara-Occidental qu'a débuté, hier, dans la wilaya de Dakhla (camp des réfugiés sahraouis), le 6e congrès de l'Union de la jeunesse de Saguiet El Hamra et Rio de Oro (Ujsario). Les villes des territoires occupés du Sahara-Occidental se trouvent, depuis quelques jours, assiégées par les forces militaires marocaines, dépêchées dans ces régions en appui aux autres organes de police et de gendarmerie pour réprimer la population sahraouie. Une situation que d'aucuns qualifient de « critique » et qui impose du coup d'autres formes de lutte que doit mener la population sahraouie pour son autodétermination. C'est, d'ailleurs, l'objectif que se sont tracé les organisateurs de cette rencontre qui ont exprimé le vœu d'« exploiter au mieux les potentialités de la jeunesse sahraouie et imprégner ceux qui n'ont pas connu les événements des années précédentes des enjeux de la lutte », selon Khatri Adou, président de la commission de la préparation du congrès. Celui-ci n'a pas manqué de dénoncer « la répression et la torture » que subit la population des territoires occupés, rappelant que cet événement coïncide avec le procès des 40 détenus des droits de l'homme, dont Aminatou Haider et Ali Salem Tamek. Plus de 800 délégués et plus de 500 invités venus d'Europe (espagnols, norvégiens, italiens et français), d'Afrique et d'Amérique latine ont pris part à cette importante manifestation organisée sous le thème « Nous résisterons jusqu'à l'indépendance », du nom du martyr Lembarki Hamdi, un jeune sahraoui torturé à mort le 30 octobre dernier à El Ayoun par les forces d'occupation marocaines. « Nous avons tenu à marquer notre présence pour présenter au peuple sahraoui notre marque de soutien à une cause juste et l'encourager dans son action de soulèvement et de lutte contre le régime marocain dictateur et colonisateur », a soutenu le docteur Alfonço Auguglaro, représentant d'une ONG italienne. A préciser qu'une forte présence des organisations estudiantines algériennes, dont l'Ugel, l'Ugea, l'Onea, l'ONS, le SNE, la LNEA, l'Unea et l'Union nationale pour la solidarité avec le peuple sahraoui (UNSPS), ont participé à ce congrès. Au cours des assises de cette 6e édition, la jeunesse sahraouie aura à élire un nouveau secrétaire général et un conseil exécutif de sept membres en plus de l'adoption d'un programme d'action de quatre années et des statuts de l'organisation juvénile. Parmi les candidats favoris au poste de SG de cette organisation figure l'actuel ambassadeur de la RASD à Alger, Mohamed Yeslem Beisset, qui représente un élément actif de la jeunesse sahraouie. Il est vrai que vu le combat actuel mené par la jeunesse sahraouie, M. Beisset peut donner un souffle de plus pour la lutte pour l'autodétermination. Sachant que les statuts de la Constitution sahraouie prévoient que l'élu au poste du SG de l'Union de la jeunesse sahraouie sera directement membre politique du Front Polisario. Parallèlement à ces assises, se tient également la 13e édition du Festival national de la culture. Des défilés folkloriques, des expositions de tableaux et de photos, des compétitions sportives et autres activités artistiques sont au menu de cette manifestation. En marge de ces activités, sera organisée également une conférence de la communauté sahraouie en Mauritanie.
