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«Absence d'une politique nationale de normalisation dans la gestion et l'écriture des noms propres algériens»
Farid Benramdane. Spécialiste en onomastique
Publié dans El Watan le 10 - 02 - 2011

Le GENUNG, le groupe des experts des Nations Unies pour les noms géographiques vient de donner, à travers ses derniers bulletins d'information, une double consécration aux travaux de l'universitaire algérien, Farid Benramdane : «Prix de Toponymie africaine 2009 à travers son texte sur «La place rouge de Tiaret». Le Prix est attribué à l'occasion de la 26ème session du GENUNG, qui se tiendra à Vienne, en mai 2011.
-Quels sont vos travaux, passés et futurs, se rapportant à Tiaret?
Très peu de travaux, par rapport à l'importance historique de cette région dans l'histoire politique, économique, culturelle et religieuse de l'Afrique du Nord, mais une présence attestée dans l'historiographie locale et régionale: des historiens et des spécialistes de l'espace (géographie physique et humaine, aménagement du territoire, histoire des religions, archéologie,…) ont relevé le caractère intermédiaire de la région de Tiaret, entre le nord tellien et le sud saharien de l'Algérie. Avec les chroniqueurs, historiens et géographes arabes, la région de Tiaret est citée en bonne place et l'on relèvera des noms aussi prestigieux qu'El Bekri, Ibn Saghir, El Muqaddasi, Abou Zakkaria, Ibn Khaldoun, Ibn Hauqal. Pendant la période romaine, le Limes gagnait les hautes plaines par Theniet El Had, Tiaret, Frenda, Takhemaret. Pour les études récentes, il faut relever les travaux de Canal, Cadenat, Lewicky, Fakhar, Kadra, Margouma, Hachelef, Mahmoudi, Benramdane… Des travaux appartenant au genre académique, n'ayant rien à voir avec les types de monographie «nostalgisante» publiés ces dernières années en France et repris tels quels dans des sites Web locaux.
-Pourquoi une étude sur «la place rouge» de Tiaret?
Pour un chercheur, c'est un cas d'étude. Expression spontanée, une telle dénomination peut nous expliquer à elle seule une phase de l'histoire politique, syndicale et associative de la localité. Sur un plan théorique, c'est l'exemple parlant de la limite de l'écrit dans une société à tradition orale.
-Où en sommes-nous actuellement? La société locale a-t-elle fait, selon vous, sa mue, s'agissant des systèmes de nominations, de dénominations?
C'est vrai, les noms des lieux que vous citez : Echadjra, El Plaqua, Daoura et même dans les nouvelles cités : Volani, Leishner, Teffah, Sonatiba, Elouz, etc. relèvent, si on ajoute la multiplicité des écritures pour un même lieu, du même mode de repérage spatio-linguistique, relevé à l'échelle du pays. Les travaux de Brahim Atoui ont montré que l'Algérie indépendante n'a pas dénommé, elle n'a fait que débaptiser, en enlevant les noms français. Selon lui, il y a à Alger plus de 40 000 rues sans nom. Cela dénote de l'absence d'une politique nationale de normalisation dans la gestion et l'écriture des noms propres algériens. C'est le cas aussi de l'Etat civil. Avec la numérisation, ce dysfonctionnement, non pris en charge en amont, reste un perpétuel retour à la case départ.
-Quelle pédagogie préconisez-vous ?
C'est vrai, ces pratiques ont consacré un usage et une usure considérables et préjudiciables, à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, affectant, au fil des ans, tous les documents officiels et privés, en multipliant les incorrections et les dommages. La gestion des noms de lieux (ou toponymes) est une chose très sérieuse. Son importance patrimoniale, comme l'anthroponymie (noms de personnes), à la fois quantitative et qualitative, ainsi que leur normalisation relèvent, comme partout dans le monde, de l'intérêt supérieur de la nation (cartographie, télécommunication, aménagement du territoire, sécurité, cadastre, archives, hypothèques, etc.), soutenue par un arsenal technologique impressionnant (PGS, Google Earth, Euronames…).
-L'histoire de Tiaret ne commence pas avec les Rostomides mais les officiels et même les médias y font référence: Est-ce juste?
C'est même injuste! Avant, on parlait, au IIème siècle, de Tingartia, Tingartensis. Les premiers musulmans qui se sont installés à Tiaret, au VIIIème siècle, ont choisi un nom amazigh usité par les tribus locales des Matmata, Meknasa, Béni Mediène, Louata, Béni Louma, Lemaya, Flita, Zdama, etc. : Tihart et/ou Tahart. Les deux formes sont justes. Mais ce respect des usages linguistiques locaux dans la fondation du Premier Etat musulman au Maghreb central est un exemple que doivent bien méditer les responsables de la chose publique avant de dénommer un espace et une société dont la filiation, pour reprendre la formule de Lacheraf, «est établie depuis la plus haute antiquité».


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