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Les fantômes du passé
Publié dans El Watan le 29 - 11 - 2005

Nous avons pris connaissance de l'opinion de notre compagnon Réda Malek, exprimée au sujet d'une question lancinante qui se pose depuis fort longtemps, et notamment à la veille de la prochaine signature d'un Traité d'amitié entre la France et l'Algérie, à savoir celle d'une éventuelle repentance de l'ancienne puissance coloniale au sujet des crimes de guerre et ceux contre l'humanité commis pendant l'occupation coloniale.
Ainsi, pour l'ancien chef de gouvernement, et suivant ses propos rapportés dans votre édition du 14 novembre 2005, page 3 sous le titre « Réda Malek prône une nouvelle approche : parler de demander à la France de venir se mettre à genoux, je ne trouve pas ça réaliste, ni faisable... » Cette opinion de la part d'un chevronné du journalisme et de la diplomatie au service du combat de libération ne peuvent que nous laisser perplexes : en effet, qui a demandé à la France de se mettre à genoux, à propos des monstruosités commises par son armée ou par une faction extrémiste, raciste ou fanatique de sa population installée dans les anciennes colonies, telle que de Gaulle l'a qualifiée ? Personne, pas même le président de la République qui, en comparant les méfaits de la colonisation à des actes nazis, ne visait aucunement la France républicaine porteuse de valeurs humaines, encore moins son peuple, ni à les astreindre à un exercice humiliant de génuflexion, mais plutôt les dérapages de son occupation coloniale, les crimes dont la cruauté a été suffisamment exposée par de nombreux témoignages, y compris par ceux qui les ont commis. La question qui se pose est donc la suivante : en reconnaissant la vérité telle qu'elle a été vécue, la France serait-elle astreinte à se mettre à genoux ? Si l'on doit admettre cette hypothèse, l'on doit en même temps reconnaître que le système de domination coloniale incarnait réellement la France, celle de la liberté des peuples, ce qui est absurde, cependant, il reste que c'est ce qui découlerait du raisonnement développé par notre compagnon. En fait, ce qui a échappé à l'ancien chef de gouvernement, c'est que la repentance signifie la reconnaissance officielle, franche et loyale par la France, que les enfumages de Pelissier, les massacres de Sétif, les exécutions sommaires de Aussares et de tant d'autres, l'institution de la torture, et de ce qui en découle comme déchéance humaine se sont effectivement déroulés, mais qu'ils sont condamnables, non imputables à une volonté consciente l'humanité. Il s'agit en fait de l'exorcisme des démons qui ont dominé la France coloniale, lesquels démons ont permis à certains observateurs de comparer hélas le pays de la liberté à celui du nazisme. Se taire devant de telles évidences historiques c'est admettre que la France est coupable d'avoir perpétré de tels crimes qu'elle continue à les enfouir dans sa conscience pour ne pas avoir à s'en expliquer. Par contre, leur reconnaissance à travers un acte courageux de repentance ne fera que grandir la France et la réhabiliter en tant que mère des arts, des armes et des lois. Le reste des propos de Réda Malek suscite quelque amertume en ce sens que l'ancien négociateur d'Evian estime qu'il faut construire l'avenir sans tenir compte du passé, c'est-à-dire faire table rase du devoir de mémoire comme si les martyrs de la révolution, de même que les nombreuses victimes françaises du système d'exploitation colonialiste pouvaient être classés dans le chapitre des pertes et profits. Nous sommes persuadés que le Traité d'amitié avec la France ne pourra que renforcer la coopération entre les deux pays, à condition qu'il aille de paire avec le devoir de mémoire. Sinon les fantômes des cavernes de Pelissier, les cris des suppliciés de la villa Sezini, les complaintes des femmes trucidées, torturées et violées dans les DOP (1) reviendront à chaque fois nous rappeler que le passé est ce qu'il est, mais qu'il ne peut être mis au rancart de l'histoire.
DOP : en fait, des centres de torture ouverts au niveau de chaque arrondissement au cours de la guerre de libération.


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