Le secteur de la jeunesse demeure le maillon faible des programmes de développement dans les localités rurales. La localité d'Akerrou, située à 55 km à l'est de la ville de Tizi Ouzou, est l'une des communes les plus pauvres de la wilaya. Pendant que les municipalités côtières tirent de grands dividendes de leurs façades maritimes, Akerrou, elle, ne reçoit que des inconvénients que génère son potentiel forestier du versant-est du Tamgout. Ce massif forestier subit en effet une véritable déperdition en raison notamment des incendies cycliques et récurrents, ainsi que des massacres à la tronçonneuse menés par des riverains en quête de bois de chauffage. «Cette dense forêt risque de disparaître à terme si des mesures nécessaires ne sont pas prises à temps», avertit le maire d'Akerrou, Maouel Mohamed. L'eau potable constitue également un autre problème résurgent dans cette commune, tant la quantité d'eau disponible est en deçà des besoins de la population. Mais, indique le P/APC, «nous distribuons équitablement ce qui est disponible aux villageois. Pour ce faire, nous avons procédé à la réfection et à des aménagements de certaines conduites pour limiter les déperditions en optimisant les quantités servies. Avec l'arrivée du transfert d'eau du barrage de Taksebt vers notre commune, je pense que le problème sera résolu définitivement. Pour ce, nous avons inscrit un réservoir de 500 m3 au niveau d'Azrou, qui desservira 6 autres villages de l'étage bas de la municipalité. Ainsi, chacun de ces villages sera doté d'un réservoir de 50 m3». Dans le domaine de l'agriculture, ce responsable indique que sa commune «fonde de grands espoirs sur la prochaine construction, dans le cadre du quinquennat 2009-2014, du barrage de Sidi Khelifa, qui revalorisera une grande partie des terres agricoles d'Akerrou». Au plan jeunesse, ce secteur demeure l'autre maillon faible de la municipalité. «Les jeunes, notamment ceux exclus des institutions éducatives ou issus des couches défavorisées, vivent dans cette commune en marge des structures censées les prendre en charge. D'où leur sentiment d'exclusion de fait, pensent-ils. Aussi, il est impératif de mener une politique de développement qui puisse profiter à cette frange de la société. Dans notre cas, nous avons d'ores et déjà entamé un programme qui consiste à doter chaque village d'une maison de jeunes et d'une aire de jeux. Sept villages sont déjà équipés de maisons de jeunes, tandis que deux autres sont prévues dans le cadre du PCD (programme communal de développement) de l'année en cours», explique M. Maouel. Dans cette commune, l'emploi demeure une préoccupation majeure de la population, même au sein des villages qui ont, depuis longtemps, de fortes traditions d'immigration à l'étranger. Située largement en retrait aussi bien des zones d'activités économiques que des centres urbains, la commune d'Akerrou n'a pas réussi à peser de façon significative dans son combat contre le chômage, un fléau qui prend des allures inquiétantes. Selon le maire, plus de 50 % de la population locale sont au chômage. Notre interlocuteur estime que l'ouverture de chantiers pour travaux d'utilité publique, l'initiation de grands travaux forestiers et la promotion d'une politique de coopératives dans l'exploitation des forêts, de l'artisanat et le petit élevage, ainsi que les métiers à forte densité en main-d'œuvre, peuvent atténuer un tant soit peu ce fléau endémique. Par ailleurs, parlant du réseau routier de la commune, le maire d'Akerrou indique que celui-ci a constitué l'une des priorités de l'APC.Sur ce plan, précise le maire, «il ne nous reste aujourd'hui que deux tronçons de route à revêtir au niveau des villages Kissoun et d'Imensouren».