Le tabac tue une personne toutes les six secondes en moyenne. La moitié des consommateurs actuels mourront d'une maladie liée au tabagisme. Le tabac a provoqué 100 millions de décès au XXe siècle, et il en entraînera jusqu'à un milliard au XXIe siècle si la tendance actuelle se poursuit. Entrée en vigueur le 27 février 2005, la Convention cadre de l'OMS pour la lutte anti-tabac ratifiée par 172 parties ne semble pas avoir un grand impact dans certains pays, en l'occurrence les pays en voie de développement. L'OMS recommande ainsi une surveillance de qualité qui permette de connaître l'ampleur et la nature de l'épidémie et de savoir comment adapter au mieux les politiques. Les deux tiers des pays – dont plus de quatre sur cinq sont des pays à revenu faible ou intermédiaire – ne disposent d'aucune information quelle qu'elle soit sur la consommation de tabac. Qu'en est-il en Algérie ? Les textes juridiques en matière de lutte anti-tabac existent mais leur application attend toujours. Le comité national de lutte anti-tabac a depuis sa création entériné des plans de lutte préconisant la prévention de la consommation du tabac chez les jeunes, la protection des non fumeurs et pour l'arrêt de la consommation chez les fumeurs. Des méthodes d'aide au sevrage tabagique ont été initiées par des praticiens dans les services de pneumologie, mais qui ne sont malheureusement pas systématiques dans tous les hôpitaux au niveau du territoire national. A noter que la Convention cadre de l'OMS est le premier traité négocié sous les auspices de l'Organisation mondiale de la santé. Elle a été adoptée par l'Assemblée mondiale de la santé le 21 mai 2003 et est entrée en vigueur le 27 février 2005. Elle est devenue depuis l'un des traités ayant remporté la plus large adhésion dans l'histoire des Nations unies. La Convention cadre de l'OMS a été élaborée à la suite de la mondialisation de l'épidémie de tabagisme, il s'agit d'un traité fondé sur des données factuelles qui réaffirme le droit de tous les peuples au niveau de la santé le plus élevé possible. La Convention représente un jalon dans la promotion de la santé publique et apporte une dimension juridique nouvelle à la «maladie du tabac vert», provoquée par l'absorption cutanée de nicotine lors de la manipulation de feuilles de tabac humides.
