Cyclisme/Tour d'Algérie-2024: Reguigui offre une 2e victoire d'étape à l'Algérie, Hamza Yacine conserve son maillot jaune de leader    Le pouvoir politique US des deux poids, deux mesures….    Pêche: Badani reçoit le président de la CAPA de la wilaya d'El Tarf    Palestine. Mieux vaut tôt que jamais    Krikou salue la complémentarité entre les secteurs de la Solidarité et de la Justice pour la stabilité familiale    Réunion de coordination de la délégation du CN participant à la 18e session de l'APM    L'agression de l'entité sioniste contre Ghaza, une tentative de replonger le peuple palestinien dans les chapitres d'une "nouvelle Nakba"    Belmehdi affirme depuis Istanbul l'attachement de l'Algérie à sa position en faveur de la cause palestinienne    Appel à la nécessité de construire un "Maghreb arabe des peuples"    Une délégation kényane du secteur de l'énergie visite le groupe Sonatrach et ses structures    Alger et Marseille signent une convention de coopération dans plusieurs domaines    Cinq enfants morts par noyade à la Promenade des Sablettes: 7 individus arrêtés et placés en garde à vue    Projection des premiers courts-métrages en lice pour les prix du Festival Imedghassen    Tiaret: accélaration de la préparation du Plan de valorisation des sites archéologiques Columnata 1 et 2 à Sidi Hosni    Eliminatoires du mondial 2026 : Ouganda-Algérie le 10 juin à Kampala    Agrément du nouvel ambassadeur d'Algérie au Vietnam    Nécessité de créer un marché africain dédié à l'industrie pharmaceutique    Une délégation de l'UNICEF visite une école pour enfants handicapés visuels à El Achour à Alger    Tissemsilt: Mouloudji exprime sa satisfaction quant à l'état d'avancement des projets de son secteur    Les matchs du dernier souffle de saison    Ligue 1 Mobilis – Mise à jour : MC Oran – USM Alger fixé pour le 21 mai    Quatre pongistes algériens présents à Kigali    La proposition de l'Algérie adoptée    L'UE juge inacceptable la demande israélienne d'évacuation des habitants de Rafah    La classe politique allemande dénonce le califat islamique mais se soumet servilement au caïdat sioniste    Quatre personnes blessées dans un accident    Caravane de sensibilisation aux risques d'incendies de forêt, d'accidents lancés à Sidi Ali    Rénovation des conduites d'eau potable    Manifestation dans le centre de Tel Aviv exigeant le limogeage du gouvernement de Netanyahu et la tenue d'élections    Grands pas dans la préservation de la dignité du citoyen et le développement des compétences    Zitouni prend part à la réunion préparatoire de la 33ème session ordinaire du Sommet arabe    Il appartenait à un déporté algérien en Nouvelle-Calédonie    Des figures légendaires du genre enchantent le public algérois    Un site archéologique important en cours de valorisation    Tour d'Algérie 2024 : coup de starter de la 24e édition à Oran    Préservation de la souveraineté nationale    25 mis en cause placés en détention provisoire pour actes de vandalisme    Une formation au profit des médias sur la couverture de l'élection présidentielle    Le droit de massacrer, de Sétif à Gaza    Megaprojet de ferme d'Adrar : « elmal ou Etfer3ine »    Témoignage. Printemps Amazigh. Avril 80    Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'imagination au pouvoir.    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Brésil : Une «utopie réalisable» pour l'Algérie ?
Dossier : les autres articles
Publié dans El Watan le 03 - 03 - 2011

La transposition «brute» d'un modèle de développement économique et social florissant sous d'autres cieux, à un contexte macro et micro économique national «boiteux», relève, a priori, de l'utopie.
D'ailleurs, tous les experts et les économistes, quelles que soient leurs sensibilités, s'accordent à penser quasi-unanimement que les spécificités de notre culture, de notre régime politique, ainsi que de notre passé historique, rendraient toute tentative d'imitation «systémique extranationale», contreproductive, dénuée de sens, et serait par voie de conséquence une illustration (une de plus ?) de l'incompétence «crasse» de nos dirigeants.
Par contre, l'inspiration que pourrait susciter et engendrer, chez nous, le développement exponentiel de pays émergents, tels que le Brésil notamment, est potentiellement possible. Effectivement, par certains aspects «naturels», démographiques et paradoxalement culturels (peuple fervent catholique), ce pays peut se rapprocher, toutes proportions gardées, du «cas pathologique» algérien !
Le bilan de Lula
L'élection récente de Dilma Rousseff, première femme présidente de la République brésilienne (ce qui n'est pas mince !), consacra incontestablement les 8 ans de gouvernance du Président le plus populaire au monde (84% d'opinions favorables) Lula da Silva. Certes, celle-ci fut marquée par des hauts et des bas, mais l'opinion publique internationale retiendra sa volonté farouche de faire reculer la pauvreté et les inégalités sociales, de désenclaver les «favelas» (bidonvilles), d'étendre le champ des libertés ; de renforcer le fonctionnement démocratique, via la participation citoyenne à la décision publique ; de redonner espoir à une jeunesse désenchantée, caractérisée par l'expression terrifiante d'une violence exacerbée (sujet d'actualité !) ; tout cela, en ayant comme souci permanent de continuer à «muscler» l'appareil productif brésilien, le stimulant notamment par l'investissement étranger.
Aussi, en exploitant, à bon escient, ses ressources naturelles diverses et variées (dont regorge notre pays d'ailleurs !), et ce, en maîtrisant les équilibres budgétaires. Bref, une alliance étroite, entre compétitivité économique et progrès social. Résultat, le Brésil est aujourd'hui la 8e économie mondiale. Le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté a baissé de 20 millions, sur une population globale de 190 millions d'habitants. La croissance du produit intérieur brut (PIB) est en moyenne de 8%. Celui-ci atteint aujourd'hui 2000 milliards de dollars US, le revenu moyen par habitant est de 10 600 dollars US, la valeur du real (monnaie brésilienne) a doublé face au dollar. Les inégalités ont sensiblement diminué ; preuve en est, les revenus des 10% les plus pauvres ont augmenté cinq fois plus vite que ceux des 10% les plus favorisés, l'inflation a été maîtrisée, le chômage n'a jamais été aussi bas (8%) et l'illettrisme a considérablement chuté ; sans oublier que 29 millions de Brésiliens ont rejoint la classe moyenne, ce qui est déterminant pour le dynamisme de l'économie de marché (la demande), et ce, en plus d'un commerce extérieur excédentaire.
Résultats spectaculaires pour un pays qui était au bord de la faillite économique en 2002 (avant l'arrivée de Lula au pouvoir), «sauvé» in extremis par «l'aide philanthropique» du Fonds monétaire international (FMI), «aide» qui s'éleva à 30 milliards de dollars. Ironie du sort, c'est aujourd'hui le Brésil qui prête de l'argent au «gentil» FMI !
La situation économique et sociale en Algérie
En opposition et par effet de contraste, les chiffres de l'économie algérienne sont beaucoup moins reluisants. Un produit intérieur brut (PIB) qui atteint difficilement les 160 milliards de dollars en 2010, une croissance économique qui peine à décoller, 3% en moyenne par an, le revenu moyen par habitant est environ de 5000 dollars US ; si ce chiffre peut paraître «honorable» au premier abord, il faut rappeler que ce dernier est «gonflé» par la rente pétrolière. De plus, il masque, en grande partie, des inégalités sociales qui ne cessent de se creuser. Le taux de chômage, quant à lui, atteint selon les statistiques «officielles» 12%, et l'inflation des produits de première nécessité a du mal à être maîtrisée. Nonobstant ces résultats décevants, une analogie reste d'actualité entre le Brésil et l'Algérie, sur beaucoup d'aspects et de paramètres.
Les similitudes
A titre de comparaison, sur le plan démographique pour commencer, les similitudes sont frappantes. La proportion de jeunes de moins de 30 ans par rapport à la population globale est d'environ 60% au Brésil, 65% en Algérie. L'âge médian de la population est de 28 ans au Brésil, 26 ans en Algérie. Le taux de croissance de la population est de 1.1% au Brésil, 1.7% en Algérie. La part de la population urbaine est de 80% au Brésil, 65% en Algérie. Sur le plan éducatif, les différences en matière de niveau de développement, entre les deux pays, commencent légèrement à se faire ressentir. En effet, le taux d'alphabétisation est de 88% au Brésil, 70% en Algérie, le nombre moyen d'années passées à l'école est de 15 ans au Brésil, 13 ans en Algérie ; en ce qui concerne les ressources naturelles, même si elles sont de natures différentes, celles-ci sont très importantes dans les deux pays.
L'Algérie est riche comme chacun sait, de son énergie fossile (pétrole, gaz), mais aussi de son énergie solaire, inexploitée du reste ; néanmoins, des projets importants visant à combler ce déficit sont en cours de réalisation (DESERTEC). Par ailleurs, notre pays dispose de quantités plus ou moins importantes de certains métaux (fer, zinc, etc.). Quant au Brésil, sa principale source de richesses naturelles se trouve bien évidemment en Amazonie, qui regorge de matières premières de toutes sortes (platine, uranium, pétrole, phosphates, bois de construction, énergie hydraulique...). Au niveau agricole, le Brésil a un avantage certain, lié au climat qui est le sien (tropical) et par conséquent à la fertilité de ses terres, même si la part de l'agriculture ne représente que 6,1% de son produit intérieur brut (PIB).
Toutefois, elle reste une grande puissance d'exportation agricole. Effectivement, certaines cultures commerciales, telles que le soja ou la canne à sucre (utilisée en particulier pour l'éthanol qui sert de biocarburant) sont en plein essor.
Pour ce qui est de l'Algérie, la part de la valeur ajoutée agricole dans le PIB est de 10,1%. Au demeurant, le secteur de l'agriculture est en plein développement et dispose d'énormes potentiels en termes de parcelles agricoles (Mitidja, Seybouse, Soummam, les Hauts-Plateaux, Touat, Biskra, etc.). Malheureusement, le stade de l'autosuffisance est loin d'être atteint pour l'instant.
Les différences
Sur le plan de la dynamique économique, la différence majeure entre les deux systèmes réside dans la capacité de l'un (le Brésil) à attirer les investissements directs étrangers (IDE), et à les instrumenter comme moteur de croissance économique, et de création d'emplois et d'activités ; et dans l'incapacité de l'autre (l'Algérie) à attirer et à capter ces mêmes IDE.
Ce désavantage peut s'expliquer par plusieurs facteurs, dont celui qui paraît essentiel et incontestable, à savoir le choix de politique et d'orientation économique. Faut-il rappeler, à ce propos, que la loi de finances complémentaire 2009, votée au Parlement par la majorité présidentielle, a été décriée par beaucoup d'économistes, lui reprochant en partie de choisir la «mauvaise voie», celle du «protectionnisme», voire du «patriotisme économique» qui pourrait constituer un obstacle, et par ricochet freiner les potentiels investissements directs étrangers (IDE).
En effet, selon le chef de mission du Fonds monétaire international (FMI), Jeol Toujas-Bernate, l'Algérie aurait enregistré une baisse des investissements étrangers de 60% en 2009 par rapport à 2008. Le Brésil, quant à lui, a consolidé ses conditions d'attractivité aux yeux des investisseurs étrangers. Il suffit d'analyser les tendances de ces investissements, qui sont de plus en plus diversifiés. D'ailleurs, le stock d'IDE en 2009 a atteint 408 000 millions de dollars US ; ce qui atteste de la réussite des plans menés par Lula, visant à attirer les investissements étrangers. C'est en partie cela qui pourrait expliquer la courbe ascendante que suit le Brésil actuellement, sur le plan économique et social, en opposition à la stagnation, voire la régression que vit et subit en ce moment l'Algérie sur ces mêmes plans.
Les grandes divergences
Par contre, là où la comparaison prend tout son sens, car elle se décline de façon divergente, voire antinomique entre les deux pays, c'est celle qui concerne le sujet délicat du pluralisme médiatique et démocratique. Le Brésil a choisi clairement la voie du libéralisme politique : 293 quotidiens de presse, 218 chaînes privées, 2000 radios indépendantes, des élections transparentes, une représentation nationale réellement démocratique, des syndicats autonomes, un recours à la démocratie directe via des comités de quartier, qui élisent leurs représentants, qui siègent dans les différents parlements, etc.
L'Algérie, elle, a choisi une autre voie depuis son indépendance, et même si des efforts et des progrès ont été accomplis depuis, particulièrement dans le domaine de la presse écrite, le chemin à parcourir reste encore long : refus de l'ouverture et de la libéralisation du champ médiatique, restriction des libertés d'expression, interdiction à peine voilée d'une expression syndicale autonome, conception monopolistique du fonctionnement de l'économie, manque de cohérence et de visibilité dans le fonctionnement des collectivités locales et territoriales, procédés de financement des partis politiques visant à empêcher délibérément l'avènement d'une vraie opposition, etc.
De la nécessité d'un sursaut national
C'est pour ces raisons et d'autres encore qu'une réussite, aussi exceptionnelle soit-elle que celle du Brésil, qui pourrait d'ailleurs légitimement laisser rêveur, devrait au contraire déclencher chez nous, et en nous Algériens, un sursaut et une prise de conscience généralisée, de nos élites notamment ; car les facteurs de développements potentiels de notre pays, et ceux des grands pays émergents ne sont pas si différents que cela. En effet, si on prend la peine de les regarder et de les analyser de plus près, l'on constatera que c'est la «philosophie» politique choisie (démocratie) qui fait la différence et qui a permis, en partie, à ces pays précisément d'émerger – mis à part la Chine qui est un «cas» particulier.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.