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Mais qui est donc ce séfarade ?
Amir Peretz. Un syndicaliste qui détrône Peres et s'offre le parti travailliste en Israël
Publié dans El Watan le 08 - 12 - 2005

« Combien d'hommes se pressent vers la lumière non pas pour voir mieux, mais pour mieux briller. »
Nietzsche
Entre deux solutions, choisis toujours la troisième », dit un proverbe juif que Sharon et Peres ont dû méditer après le cataclysme qui a touché leurs partis respectifs. Sharon quitte le Likoud qui est sur le point d'éclater et crée son propre parti Kadima « en avant » en hébreu, alors que Peres, désabusé, n'a d'autre choix que de rallier son vieux concurrent. Contrarié, Sharon a eu des mots très durs pour le parti dont il a été l'un des principaux fondateurs. « Le Likoud, grommelle-t-il, est devenu un parti dénué de tout espoir, attaché surtout à me rendre la vie impossible. » Le « tremblement de terre » qui a ébranlé Israël est le fait d'un homme atypique aux moustaches fournies, au verbe facile, aux allures d'un simple ouvrier spécialisé : Amir Peretz, que les militants travaillistes ont élu, à la surprise générale, à la tête de leur parti. Premier séfarade élu à ce poste, ce syndicaliste de 53 ans tranche nettement avec son prédécesseur. De fait, une nouvelle carte politique est dressée qui inquiète à droite comme à gauche, où l'on se prépare au pire. « Avec la désignation du syndicaliste Amir Peretz à la tête des travaillistes, le parti a enlevé le masque et révélé sa vraie nature : un parti anti-sioniste », s'interroge le quotidien le plus droitier de la presse israélienne Le Jérusalem Post. « Il a commencé sa carrière dans le mouvement pacifiste La paix maintenant, a toujours considéré que le seul moyen de traiter avec les terroristes était de capituler et que le seul moyen de parvenir à la paix était d'expulser tous les Israéliens de la Cisjordanie. » Dès son élection et marquant son intention de résilier le contrat liant le Likoud aux travaillistes, Peretz, s'adressant au Premier ministre israélien, « Sharon devrait comprendre que l'ère des marionnettes est terminée », en réponse à l'attitude arrogante d'Ariel qui a tenté de l'humilier « qui est ce jeune de Sderot (il a 53 ans alors que Sharon en a 78) qui veut parler d'égal à égal avec Ariel Sharon, roi d'Israël. » Pourtant personne n'est né en Israël avec une couronne. L'un d'origine causase, l'autre du Maroc.
Originaire du Maroc
Sûr de lui, Amir se moque des remarques désobligeantes qui essaient de le diminuer, de le discréditer. « Son manque d'expérience ministérielle ne l'empêchera pas de bien diriger le parti », concède Yuli Tanu, l'une des rares députées à l'avoir soutenu. « C'est un vieux renard politique. Il a accumulé beaucoup d'expérience à la tête de la Histadrout et a appris à vivre avec les requins », prévient-elle. L'homme qui se veut l'héritier d'Itzhak Rabin, le Premier ministre assassiné il y a dix ans, plaide depuis longtemps, pour la création d'un Etat palestinien. « Il est temps pour Israël d'en finir avec l'arrogance à l'égard des Arabes, déclarait-il récemment. La paix est le meilleur garant de la sécurité. » Secrétaire général de la Histadrout « La grande et puissante » centrale syndicale du pays, ancien militant du mouvement La paix maintenant, Peretz est indéniablement un homme de gauche. Ce moustachu de 53 ans, au verbe haut, ressemble par certains aspects au redoutable dictateur Staline. Cette comparaison « déplacée », selon ses conseillers, n'empêche pas ces derniers de réfléchir sérieusement au nouveau look de leur leader, à qui, il sera peut-être demandé de tailler ses moustaches et de mettre un bémol à ses accents populistes, en ménageant bien évidemment ses amis politiques issus pour la plupart de l'establishment ashkenaze. Fils d'immigrants marocains, Perez a 4 ans lorsqu'il débarque en Israël avec ses parents en 1956. Il passe les premières années dans un camp de transit à Sderot, une petite ville du sud d'Israël où son père est employé comme ouvrier, sa mère exerçant dans une blanchisserie. Dès son jeune âge, Amir a eu un tempérament de gagneur. Ses capacités de défendre les pauvres et les laissés-pour-compte lui vaudra d'être choisi par ses concitoyens qui le feront maire, pour la première fois en 1983. Cinq années plus tard, il est député tout en se faisant un chemin au sein de la Histadrout qu'il finira par dominer et qui le propulsera au sommet du parti. Pourtant il y a quelques années, il avait décidé de rompre avec le Parti travailliste et de créer sa propre formation. S'il n'a pas mis en route une nouvelle organisation politique, il a en revanche fini par se résoudre à revenir au bercail, qu'il a réussi à « révolutionner »...
Peretz Dialena
« Dialena » est désormais le mot qui revient le plus souvent en Israël. Il signifie « l'un des nôtres » en dialecte juif marocain et permet de désigner un séfarade d'origine marocaine. Les partisans d'Amir comptent utiliser ce signe de reconnaissance pour essayer de dissuader les juifs orientaux de voter à droite, faisant le jeu des juifs de l'Europe de l'Est qui ont toujours eu la haute main sur les affaires. Car à sa gauche comme à sa droite, ses adversaires ne veulent pas que ce socialiste, né au Maroc, leur vole l'élection des juifs séfarades qui forment le gros des troupes du Likoud. Aussi Peretz se présente-t-il non seulement comme le candidat des plus défavorisés, mais aussi des classes moyennes appauvries par l'ultralibéralisme économique du ministre des Finances Benyamin Netanyahou. En 2005, un adulte israélien sur quatre et un enfant sur trois vivent au-dessous du seuil de la pauvreté. « 310 euros par mois ». Marié et père de quatre enfants, « ses origines séfarades contribuent à donner une image plus populaire du parti, qui a souvent été jugé élitiste par les Israéliens originaires d'Afrique du Nord », estiment les observateurs. Selon le quotidien Haaretz, « il se pourrait que Peretz symbolise pour les populations exclues de la société le fait que le Parti travailliste peut devenir leur maison politique au sens où si lui, Peretz a pu grimper jusqu'au sommet, elles aussi le peuvent. Le fait qu'il ait grimpé l'échelle politique pour en arriver à la tête du parti travailliste traditionnellement considéré comme un bastion conservateur et Ashkenaze est une bonne nouvelle ? pour le parti. » Il est possible que, parmi ces populations exclues, nombreux soient ceux qui abandonneront le Likoud ou le Shas (ultra-orthodoxe) pour rejoindre Peretz Kadoura Fares. L'un des dirigeants les plus en vue du Fatah, parti du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a exprimé l'espoir que le parti d'Amir s'investisse davantage dans la recherche de la paix. « Nous espérons en particulier que Peretz, qui se bat contre la pauvreté, pourra convaincre les couches populaires en Israël d'apporter leur soutien à la cause de la paix. Nous ne voulons pas intervenir dans le jeu politique israélien, mais il va de soi que tout dirigeant qui nous tendra la main pour parvenir à la paix sera assuré d'une réponse positive. » Lorsqu'il s'adresse au peuple, Peretz va droit au but. « Prenez ce drapeau des mains des vieilles élites. Car ces élites se sont bien installées et continueront à garder le pouvoir politique et économique même sans la paix. » Il va jusqu'à dire aux pauvres de sa ville : « Vous avez payé et continuerez à payer par les obus Kassam qui sont tirés encore sur vous de Ghaza. Et demain d'ailleurs, vous payerez aussi le prix entier de l'occupation. »
Un partisan de la paix
L'avènement de Peretz est aussi un vote sanction contre le vieux dirigeant des travaillistes qui a pris en otage le parti. « Sous sa direction, Shimon a perdu toute vision indépendante, que ce soit sur les questions nationales ou celles sociales. Quand Sharon est arrivé au pouvoir, Peretz est devenu son chargé de communication et son porte-parole. Jusqu'alors l'opinion mondiale associait Sharon au massacre de Kybia en 1953, à l'attaque contre le Liban en 1982 et au massacre de Sabra et Chatila. C'est Shimon Peres, le lauréat du prix Nobel de la paix qui l'a fait accepter aux yeux du monde comme un homme d'Etat respectable. » Pour cette spécialiste de la politique israélienne, la nouvelle donne renferme beaucoup de secrets. « Je ne connais pas bien Peretz, et je ne peux pas juger s'il a la capacité de diriger le parti et la nation. Mais il a plusieurs atouts politiques qu'aucun autre dirigeant de parti ne possède : il a un programme social clair. Il a toujours été cohérent dans son soutien à la paix avec les Palestiniens. Il est représentant des juifs orientaux sans être un homme politique ethnique. Il déborde d'activité, il a un bon contact avec les gens, et il a prouvé sa compétence comme dirigeant de l'Histadrout. Maintenant il faut lui donner une chance de faire ses preuves comme chef de parti et comme dirigeant national. J'espère qu'il réussira. » La presse de Tel-Aviv n'hésite pas à le comparer à Lula, le président brésilien issu, lui aussi, du syndicat. « Il n'a pas hésité à paralyser le pays en 2004 par des grèves générales pour dénoncer la politique économique du gouvernement Sharon. Il est décidé à bouleverser les règles établies en se positionnant carrément à gauche. » Quant à ses priorités « Le Lula de Tel-Aviv » ne cache pas qu'il ne reniera pas ses engagements passés, car selon les observateurs : « La relance du processus de paix est pour lui indissociable d'un retrait de Cisjordanie. Il vient d'ailleurs de déposer un projet de loi visant à indemniser les colons qui choisiraient le départ. Paix, économie et justice sociale sont liées, ne cesse-t-il de marteler. Le parti travailliste doit redevenir une véritable alternative à la politique de droite. « Menahem Begin a donné aux pauvres l'impression qu'ils avaient voix au chapitre, mais il a conduit le train social dans les colonies de Cisjordanie. Moi, c'est le contraire, mon aspiration est de mener le train social à la paix. » C'est tout le mal que nous souhaitons à ce Peretz qui semble bien porter son nom, puisqu'en hébreu il signifie.... percée !


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