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Les racines de la ghettoïsation
Déshérence dans les collèges sensibles
Publié dans El Watan le 11 - 04 - 2011

Dans un rapport sénatorial rendu public récemment, intitulé «L'avenir des années collège dans les quartiers difficiles», la sénatrice UMP du Bas-Rhin, Fabienne Keller, met des mots sur les maux de ce qu'elle nomme «ghettos», et elle propose des scénarios d'amélioration, dont surtout un manuel franco-maghrébin et franco-africain.
Lyon.
De notre correspondant
La mission sénatoriale a, pendant des mois, arpenté quatre sites de rénovation urbaine en Ile-de-France à Clichy-sous-Bois et Montfermeil, Sevran (93) et Sannois (95), à Marseille (13), à Roubaix (59) et dans le pays de Montbéliard : à Bethoncourt et Valentigney (25). L'objectif était d'observer et de s'entretenir avec les acteurs locaux de ces zones devenues au fil du temps des lieux de relégation pour des populations étrangères, principalement africaines ou maghrébines.
La sénatrice, Fabienne Keller, dit clairement que «le scénario du pire est naturellement celui du glissement progressif des collégiens et des collèges situés dans les 495 quartiers actuellement en rénovation urbaine vers l'enfermement dans des ghettos urbains». Elle arrive à la conclusion très forte qu'«une réaction de la République, au-delà des efforts consentis dans le passé, s'impose. Cette réaction ne peut concerner les seuls collèges qui sont souvent les postes avancés de la République, mais qui ne pourront pas tenir seuls cette ligne de front. La rénovation urbaine ne peut, à elle seule, répondre à cette situation de marginalisation et d'exclusion de cette population importante de jeunes qui sont aussi en partie l'avenir de la France».
En survolant les plus de cent pages présentées au Sénat, on peut retenir deux premiers éléments : d'abord la jeunesse (les moins de 15 ans représentent 22% de la population des ZUS, tandis qu'ils sont 18,5% en moyenne dans la population totale. Les moins de 20 ans représentent un peu moins d'un tiers (31,6%, contre environ un quart dans la population totale). Ensuite le chômage : 43% des jeunes hommes actifs et 37% des jeunes actifs en ZUS. Par ailleurs, et c'est certainement la première fois qu'un rapport officiel le signale, «les quartiers ne vont pas mal, ils plongent», est-il écrit noir sur blanc. Allant au fond de la question du processus de ghettoïsation de la société française, le texte stipule, à rebours, que «cette ghettoïsation résulte moins du regroupement des personnes fragiles que de la concentration des plus riches qui souhaitent se démarquer des autres dans un mouvement de ‘'séparatisme social''».
Les enfants sous camisole médicamenteuse
Autre élément parmi une longue litanie, la santé dans ces quartiers qualifiés de «fragiles». «Les informations sur l'état de santé des jeunes adolescents des collèges des zones urbaines sensibles montrent une dégradation de certains paramètres : obésité, état bucco-dentaire, vaccinations, addictions. Le levier de la santé est certainement un élément important permettant d'éviter le scénario du pire, surtout dans sa dimension psychologique, voire psychiatrique.» Ainsi le rapport indique que des médicaments utilisés en neuropsychiatrie, avec comme indication le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité chez l'enfant de plus de 6 ans, sont donnés à des enfants «aux comportements dérangeants» qui font l'objet d'une médication à base de neuroleptiques, comme la Ritaline. Pourtant, lit-on dans ce rapport, «mis sur le marché en France en 1995, sa prescription et sa délivrance sont réglementées. Il nécessite une prescription initiale hospitalière réservée aux services de psychiatrie, pédiatrie et neurologie». Enfin, le rapport regrette «la spirale de l'enfermement du quartier sur lui-même. Les services publics et équipements collectifs sont progressivement fermés et la vie sociale est prise en main par les réseaux mafieux ou religieux radicaux ou extrémistes. La puissance publique s'efface au profit d'une organisation communautariste. L'évitement scolaire s'accentue et renforce le sentiment d'exclusion des jeunes placés dans le monde de l'échec scolaire et de l'exclusion sociale. Leur vie, leurs codes, leurs activités s'inscrivent dans la contre-société du ghetto ».
Les leviers du changement
Originale, et dans le sens contraire de sa famille politique de la droite qui ne cesse de fustiger les immigrés ou les étrangers, pour ne pas parler des Arabes, la sénatrice propose, notamment, que les jeunes retrouvent la fierté de ce qu'ils sont. Ainsi souhaiterait-elle «écrire une histoire commune, qui serait un premier pas dans la construction d'un ‘' vivre ensemble'' sur le modèle du manuel d'histoire franco-allemand qui est une voie pos-
sible ». Sa proposition serait de banaliser les quartiers, les rendre ordinaires : évoquer ainsi, à partir de la double culture, le lien avec le passé des pays, celui d'accueil, la France, dont les jeunes collégiens ont bien souvent la nationalité, et celui d'où viennent leurs parents ou leurs grands-parents.
Si le registre est compassionnel, en rupture avec la haine qui fait monter le Front national dans les urnes, il n'en est pas moins basé sur une action simple : «On peut s'inspirer du précédent du manuel d'histoire franco-allemand, c'est-à-dire réaliser, en réunissant des historiens français et africains, une histoire croisée qui peut contribuer à l'établissement d'une conscience commune franco-africaine. Cette histoire pourrait prendre la forme d'ouvrages scolaires par zones géographiques, écrits dans les langues des différentes cultures par des historiens des différentes origines ».
C'est par ce biais que la sénatrice espère revenir sur les chemins de la tolérance, en concluant que «les récents évènements politiques dans le monde arabe ne peuvent qu'inciter à tenir compte de cette
réalité.»


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