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Dalila Touat : «Je suis restée debout et j'espère le rester»
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Publié dans El Watan le 22 - 04 - 2011

Pour avoir distribué le 14 mars 2011, à Mostaganem, une dizaine de tracts du collectif pour la défense des droits des chômeurs, Dalila Touat, 35 ans, diplômée en physique et au chômage depuis huit ans, risque une année de prison pour avoir revendiqué son droit au travail. Son procès est prévu le 28 avril. Un sit-in de solidarité est prévu le jour même devant le tribunal de Mostaganem. El Watan Week-end lui a donné la parole.
Cinquante ans après l'indépendance, avoir peur dans son propre pays d'être arrêtée pour avoir revendiqué le droit au travail est scandaleux, alors qu'il est dit et inscrit dans la Constitution algérienne, article 55, que «tous les citoyens ont droit au travail».
Le 16 mars dernier, j'ai été interpellée par la police pour avoir distribué des tracts appelant les chômeurs, contractuels et étudiants à un sit-in, à Alger, pour revendiquer des droits socioéconomiques. A cet instant-là, je croyais qu'avec la levée de l'état d'urgence, on pouvait au moins s'exprimer et interpeller librement nos gouvernants sur le cauchemar que nous vivons au quotidien.
A ma grande surprise, je suis poursuivie en justice, et je risque un an de prison ferme pour avoir distribué des «tracts», disent-ils, «non autorisés». Au fil de mes années de chômage indigne, je me disais au fond de moi-même : «Patience, patience, un jour l'Algérie ira mieux et tout le monde pourra trouver sa chance dans ce pays qui a tout donné sans rien recevoir.» Ce jour n'est jamais arrivé, car la corruption et le népotisme sont enracinés au plus profond de notre quotidien. Ne dit-on pas que ce sont les deux seules choses démocratisées en Algérie !
Maintenant, tout me remonte à la surface, ma jeunesse assaillie par de longues années de feu et de sang, aller au lycée et à l'université sans être sûre de rentrer le soir vivante ; mes privations, car je ne suis pas née avec une cuillère d'argent dans la bouche. Comme nombre de mes compatriotes, je suis passée par des journées sans, sans argent, sans manger et plus. Que de privations pour en arriver à la sentence finale… Chômeuse universitaire à vie, un pléonasme ou une absurdité, c'est au choix. La peur, elle, nous habite toutes et tous, elle est humaine. Il faut savoir la dompter pour s'en extraire, sinon elle vous ligote et vous livre au désespoir et à l'irréparable, c'est-à-dire le suicide.
Est-ce pour ça que de nombreux jeunes sont pris dans ce tourbillon irrationnel ? Alors plus rien ne les arrête, qui celui qui prend la mer sur un radeau de fortune, qui s'immole par feu, qui se pend avec une corde rêche et raide… Que de malheurs ! Et en plus, ceux qui sont là, pour penser la politique et trouver les solutions, nous interdisent de dire, de mettre des mots sur nos maux. Qu'à cela ne tienne, je continuerai à dire. Je sais que j'encours une année de prison, que je peux être exclue du monde du travail, alors que je n'ai jamais accédé à ce monde où le rêve est permis. Mon B2 (casier judiciaire) ne sera plus vierge ; mais je dirais à mes contemporains que j'ai lutté pour ma dignité, que je suis restée debout et j'espère le rester toute ma vie.
Si c'est un crime de lutter pour recouvrer un droit constitutionnel, et si tel est le verdict de nos responsables, je m'en tiendrai à la volonté de Dieu et à la solidarité des humains qui contestent cette fausse et avilissante situation. Je dirai à tous ceux qui m'ont demandé de prendre mon passeport et de partir que l'eldorado européen ou le rêve américain ne m'intéresse pas. J'ai voulu un jour croire en un simple rêve algérien !


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